Combattre les microplastiques dans la cuisine

Il est possible de réduire son exposition aux microplastiques dans la cuisine en remplaçant certains objets par des alternatives non plastiques.
Photo: YRABOTA/Shutterstock
Dans un monde saturé de plastique, il est difficile d’y échapper. La cuisine n’y fait pas exception : les microplastiques y sont omniprésents. Ces minuscules particules de plastique peuvent être fabriquées intentionnellement pour certains produits, mais proviennent le plus souvent de la dégradation de plastiques plus volumineux. On en retrouve dans l’air, l’eau et les aliments.
La question de leur dangerosité fait débat au sein de la communauté scientifique et médicale. Les recherches se poursuivent, mais restent encore peu concluantes.
Pour Chris DeArmitt, scientifique spécialisé en polymères et environnement, fondateur et président du Plastics Research Council, « après plus de 50 ans d’études, rien ne prouve que les microplastiques soient nocifs ». Il ajoute : « Le nombre de décès attribués aux poussières plastiques est nul, car elles ne sont ni toxiques ni cancérogènes ».
À l’inverse, le Dr Paul Savage, directeur médical de MDLifespan, alerte : « Les microplastiques représentent un risque sanitaire et environnemental. Ils perturbent le système endocrinien, favorisent le stress oxydatif et véhiculent des substances nocives comme le bisphénol A (BPA) et les phtalates ».
Selon lui, les microplastiques persistent des décennies, nuisent à la faune marine et contaminent la chaîne alimentaire.
En cuisine, on les retrouve dans les contenants alimentaires en plastique, les ustensiles, les planches à découper, les dosettes ou pastilles pour lave-vaisselle. Les éponges en mélamine en libèrent également. Même les cartons de lait (y compris de soja ou d’amande) sont composés à 20 % de plastique et 80 % de papier, selon Eartheasy. Les boîtes de conserve sont doublées de plastique, tout comme les gobelets à café en papier.
Éliminer totalement les microplastiques est donc difficile. Mais si l’on veut limiter son exposition, il existe des alternatives simples à mettre en place.
Planches à découper en plastique
Découper sur une planche en plastique libère des microplastiques. Selon Food & Wine, cela peut représenter des millions de particules par an.
Bien que l’on ait parfois douté de l’hygiène des planches en bois, une étude publiée sur ResearchGate montre qu’elles ne retiennent pas plus de résidus microbiologiques que celles en polyéthylène.
À privilégier : une planche en bois massif. Celles qui sont assemblées avec de la colle peuvent aussi contenir des microplastiques.
Ustensiles de cuisine
Spatules, cuillères et pinces en plastique relâchent des microplastiques à haute température. Remplacez-les par de l’acier inoxydable, du bois ou du silicone de qualité, qui résistent à la chaleur sans se dégrader.
Linges en microfibres
Très absorbants et à séchage rapide, les chiffons microfibres sont pourtant fabriqués à partir de polyester et de polyamide, deux matières plastiques. Ils libèrent des particules au frottement comme au lavage.
Optez plutôt pour des fibres naturelles : coton, lin pur ou chanvre, tous résistants et absorbants.
Films et sacs plastiques
Les films alimentaires et sachets de congélation comptent parmi les grandes sources de microplastiques. Les wraps à la cire d’abeille sont une alternative naturelle, réutilisable et compostable après 6 à 12 mois.
Les sacs de conservation en silicone remplacent avantageusement les sachets plastiques zippés. Congelables, lavables et résistants à l’ébullition, ils ne se fragmentent pas en microplastiques malgré leur origine synthétique.
Contenants alimentaires en plastique
Chauffés, ils libèrent des substances chimiques et des microplastiques. Le verre constitue une solution sans risque, durable, résistante aux taches et aux odeurs, et adapté au congélateur.
Privilégiez les modèles à couvercles en silicone plutôt qu’en plastique.
Sachets de thé
Beaucoup de sachets de thé contiennent du plastique qui libère des microplastiques à l’infusion.
Le thé en vrac reste la meilleure option. Utilisez une boule à thé en inox ou une théière avec filtre intégré : pas de plastique, et souvent plus de saveur.
Bouteilles d’eau en plastique
Exposées au soleil ou à la chaleur, elles libèrent des microplastiques. Les gourdes réutilisables en inox sont une alternative sûre. Elles n’altèrent pas le goût, résistent mieux aux chocs et sont parfois équipées d’une housse en silicone antidérapante et protectrice.
Microplastiques : dangereux ou pas ?
Selon les experts, les avis divergent : certains affirment qu’ils sont inoffensifs, d’autres pointent un risque réel pour la santé et l’environnement.
Les recherches étant encore en cours, réduire son exposition reste une précaution raisonnable. Heureusement, ces petits gestes permettent de le faire facilement, sans révolutionner son quotidien.

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26 septembre 2025
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