Comprenez vos sentiments et comment mieux les gérer

Contrôlez le flux de vos pensées en prenant la voie de l'optimisme pour vous diriger vers des sentiments positifs

Par Jeff Garton
19 février 2020 17:50 Mis à jour: 3 mai 2023 17:32

Bien que nous éprouvions constamment des sentiments, la plupart des gens n’ont, au mieux, qu’une compréhension sommaire de ce sujet. C’est pourquoi les Ted Talks ont attiré sur YouTube des millions de téléspectateurs qui veulent apprendre à gérer ou à prévenir leurs sentiments désagréables.

Si vous deviez résumer ces Ted Talk en une seule phrase qui simplifie la façon dont le système limbique de votre cerveau affecte vos sentiments, voici ce que cela donnerait : vos pensées sur les événements de votre vie suscitent des émotions qui, lorsqu’elles sont traitées par votre corps, provoquent les sentiments que vous ressentez.

Cette explication est basée sur les recherches d’Antonio Damasio, un médecin et l’un des plus grands neuroscientifiques américains. Il suggère que les émotions précèdent les sentiments et sont distinctes de ceux-ci. Mais elles sont étroitement liées. Par exemple :

– Les émotions sont physiques (neurochimiques) et durent généralement plusieurs secondes. Elles sont associées à l’activité cérébrale et peuvent être mesurées objectivement, ce qui les rend plus prévisibles que les sentiments.

– Les sentiments ne sont pas physiques. Ils sont associés à la façon dont votre esprit ressent une émotion. Ils peuvent être perturbants et persister pendant un certain temps en fonction des histoires que vous vous racontez sur le passé, le présent et un futur inconnu.

– Bien que les émotions provoquent des sentiments, vos sentiments peuvent également déclencher une pensée ou un souvenir qui suscite une émotion. Si vous ne faites pas attention, il peut en résulter un cycle récurrent de misère où les émotions non désirées et les sentiments désagréables se nourrissent les uns les autres.

Réalisez que ce à quoi vous avez le plus souvent pensé a créé dans votre cerveau un circuit neural auquel est déjà attachée une émotion. Il attend qu’une pensée l’éveille. Ainsi, le seul souvenir d’un problème qui vous vient à l’esprit peut libérer l’émotion mise en file d’attente. Cela accélère son traitement et, sans que vous vous rendiez compte de ce qui se passe, cela provoque un sentiment inattendu de tristesse ou de malheur.

Des chercheurs néerlandais, Matteo Diano et Allissia Celeghin, ont découvert que l’émotion peut également être éveillée de manière inconsciente ou sans y réfléchir. C’est comme lorsqu’on conduit et qu’un enfant court soudainement jusqu’au milieu de la rue. On est secoué par l’émotion de la surprise et l’on freine sans y avoir réfléchi. Ce qui se passe, selon eux, c’est qu’un message visuel contourne la façon dont les émotions sont normalement créées et que le cerveau (amygdale) agit sur lui pour susciter l’émotion de surprise. Ensuite, on commence à éprouver un sentiment de soulagement provoqué par le fait d’avoir réussi à éviter de blesser l’enfant.

Selon la psychologue Joan Rosenberg, certains de vos sentiments ne peuvent durer que quelques minutes. S’ils durent plus longtemps, c’est parce que vous continuez à susciter les mêmes émotions que celles ayant déclenché le sentiment initial. Soit vous n’êtes pas conscient de vos pensées, soit vous ne les supervisez pas. C’est comme si vous sous-traitiez votre contrôle émotionnel et augmentiez le risque d’expérimenter un sentiment désagréable.

Rappelez-vous simplement que ce que vous ressentez, que ce soit la tristesse, l’impuissance, la honte, la colère, la déception, l’embarras ou la frustration, n’est pas causé par les événements de votre vie. C’est la façon dont vous pensez à ces événements qui est à l’origine de ces sentiments. Le fait que vous ayez la possibilité de choisir vos pensées vous donne les moyens de prévenir les sentiments désagréables. Choisissez des pensées qui donnent à votre corps des émotions positives à traiter. De meilleures émotions produisent de meilleurs sentiments ; c’est un peu comme dire que si ce qui rentre est de qualité, ce qui sortira le sera aussi.

Visitez YouTube et recherchez les Ted Talk sur la façon de superviser vos pensées. Si vous deviez condenser ces présentations en une explication simple, voici ce que vous apprendriez : toutes vos pensées ne sont pas faciles à contrôler, en particulier dans une situation difficile. Mais si vous n’essayez jamais de le faire, vos pensées et vos émotions non supervisées tenteront de vous contrôler.

C’est alors que vous vous retrouvez coincé dans un cycle destructeur tel qu’évoqué plus haut. Mais selon Caroline Leaf, une pathologiste de la communication et une neuroscientifique cognitive, il existe un moyen de se libérer de ce mode de pensée autodestructeur.

Mme Leaf suggère que comme votre cerveau est contraint par ses circuits neuronaux existants et ses émotions en file d’attente, cela peut entraîner une certaine accoutumance de vos pensées. Mais votre cerveau peut changer cette habitude grâce à la contribution de votre esprit. Elle dit qu’en pensant intentionnellement avec votre esprit, vous pouvez entraîner ou rebrancher votre cerveau pour éviter la pensée habituelle qui cause ce cycle de misère. Vous créez de nouveaux circuits neuronaux et cela permettra à un flot de meilleures émotions d’arriver.

Image IRMf du cerveau d’un préadolescent pendant qu’il effectue une tâche de travail de mémoire, publiée par des chercheurs de l’ABCD. Les régions en jaune et rouge sont les plus actives. (Richard Watts, PhD, Université du Vermont et Fair Neuroimaging Lab, Oregon Health and Science University)

Le psychiatre et psychanalyste Norman Doidge appelle cette restructuration de votre cerveau la neuroplasticité. Selon lui, en réponse à la façon dont vous stimulez votre cerveau, celui-ci peut modifier sa propre structure et son fonctionnement pour améliorer à la fois votre santé et vos capacités mentales, y compris la façon dont vous pensez et vous sentez en conséquence.

Mais en essayant cela, d’après le psychologue Martin Seligman, il est utile de prendre de plus en plus conscience des pensées et croyances qui suscitent vos émotions et de comment elles vous font vous sentir. Ensuite, lorsque vous essayez de penser intentionnellement, n’essayez pas de penser positivement lorsque ce n’est pas rationnel de le faire.

La façon rationnelle de gérer et de prévenir les sentiments désagréables est de penser positivement quand vous le pouvez. Mais lorsque ce n’est pas possible ou approprié, ne vous permettez pas de penser négativement. Seligman vous suggère plutôt de penser de manière non négative. Pour ce faire, vous devez penser de manière réaliste à votre situation tout en insufflant un plus grand optimisme dans le flux de vos pensées.

Tel un filet d’eau, votre flux de pensées coule sans arrêt, que vous le vouliez ou non (du moins pour ceux n’ayant pas maîtrisé le processus extrêmement difficile consistant à contrôler le flux). Mais puisque vous êtes propriétaire de vos pensées, vous avez la possibilité de tracer l’itinéraire général de ce flux vers la destination de votre choix. L’idée est que votre flux de pensées intentionnelles soit dirigé vers les sentiments positifs, comme finalité.

Un robinet avec de l’eau qui s’écoule. (Imani/Unsplash)

Commencez par créer un ensemble de règles ou d’états d’esprit qui vous permettront de penser de manière plus optimiste aux expériences de votre vie. Comme vos pensées circulent rapidement, vous ne pourrez pas appliquer les règles à toutes celles-ci. Mais vous pouvez au moins essayer de les appliquer quand vous le pouvez. Voici quelques exemples de règles :

Règle 1 : Je dirige le flux de mes pensées conscientes et intentionnelles vers les sentiments positifs et l’évitement des sentiments négatifs.

Règle 2 : Je choisis de suivre la voie optimiste de pensées non négative aussi souvent que possible afin de me conformer à la règle N° 1.

Règle 3 : Lorsqu’une pensée pessimiste me traverse l’esprit et que j’en prends conscience, je mets les freins et continue à respecter la règle N° 2.

Tout le monde n’est pas facilement optimiste, et c’est normal que certaines de vos pensées soient pessimistes. Il vous faudra simplement faire plus d’efforts pour suivre les règles que vous vous fixez. Si vous ne le faites pas, il y a de fortes chances que vos pensées suivent ces vieilles habitudes menant à la voie autodestructrice des sentiments négatifs. Si vous n’êtes pas en contrôle de vos pensées ni n’êtes responsable de leur supervision et de vos sentiments, qui le sera ? Mieux vaut ne pas laisser cette responsabilité cruciale aux circonstances. On peut même dire qu’apprendre à contrôler ses pensées est une compétence fondamentale pour tout être humain qui espère avoir une vie saine et épanouie.

Jeff Garton est un auteur, coach de carrière certifié, ancien cadre en ressources humaines et formateur. Basé à Milwaukee, il est titulaire d’une maîtrise en communication organisationnelle et en administration du personnel public. Il est à l’origine du concept et de l’enseignement de la satisfaction professionnelle.

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