SANTé ET NUTRITION

Consommation de viande et espérance de vie

Des chercheurs ont constaté qu'à l'échelle mondiale, la consommation de viande est associée à une plus grande espérance de vie.
août 2, 2023 10:21, Last Updated: août 2, 2023 10:21
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En février de l’année dernière, l’International Journal of General Medicine a publié une étude qu’il était facile de louper, car aucun grand média n’en a parlé. L’étude, publiée en anglais, s’appelle « La consommation totale de viande est associée à l’espérance de vie : Une analyse transversale de 175 populations contemporaines », et a été réalisée par Wenpeng You et son équipe.

Depuis des années, nous entendons dire que le secret d’une longue vie est de réduire sa consommation de viande et d’augmenter sa consommation de glucides – un conseil qui figure dans les directives diététiques de beaucoup de gouvernements. Mais ces chercheurs ne semblent pas être d’accord.

Les données ont été recueillies dans 175 pays et territoires – en d’autres termes, dans la quasi-totalité du monde – et plusieurs méthodes statistiques ont été utilisées pour « explorer et comparer les corrélations entre l’espérance de vie des nouveau-nés, l’espérance de vie à cinq ans et la consommation de viande et d’hydrates de carbone ». Les facteurs de risque établis pour l’espérance de vie – apport calorique, urbanisation, obésité et niveau d’éducation – ont également été pris en compte en tant que facteurs de confusion potentiels.

Les chercheurs ont constaté qu’à l’échelle mondiale, la consommation de viande était associée à une vie plus longue. « Cette relation reste pertinente quand les influences de l’apport calorique, de l’urbanisation, de l’obésité, de l’éducation et de la consommation de glucides sont statistiquement contrôlées. » En revanche, la consommation de glucides présente un lien certes faible mais négatif avec l’espérance de vie.

Zones bleues et consommation de viande

Certains s’interrogent sur l’existence de ces fameuses « zones bleues », ces régions du monde où l’on trouve un pourcentage élevé de centenaires. Selon Dan Buettner, auteur de « Les zones bleues, leçons pour vivre plus longtemps des personnes qui ont vécu le plus longtemps », la clé d’une longue vie est de minimiser la consommation de viande et de manger beaucoup de légumes.

Les personnes qui vivent longtemps ne vivent-elles pas dans des zones bleues et n’ont-elles pas un régime alimentaire essentiellement végétal ?

En fait, non. Par exemple, en Sardaigne, la première zone bleue mentionnée par M. Buettner, la consommation de viande est plus élevée chez les paysans qui vivent longtemps, ceux des montagnes, que chez ceux qui vivent dans les vallées, selon une étude de 2015 publiée dans le Journal européen de la nutrition clinique. Voici ce qu’affirment les auteurs :

« L’identification d’un foyer de longévité exceptionnelle dans la population montagnarde de Sardaigne a suscité un intérêt considérable et son alimentation traditionnelle a été considérée comme l’un des facteurs de causalité potentiels. Il y a encore peu de temps, cette population dépendait principalement de l’élevage, et sa consommation d’aliments d’origine animale était relativement plus élevée que dans le reste de l’île. »

En ce qui concerne Okinawa, une autre zone bleue établie par M. Buettner, l’auteur est catégorique: « les habitants les plus âgés suivent un régime alimentaire à base de plantes pendant la majeure partie de leur vie ». Leurs repas composés de légumes sautés, de patates douces et de tofu sont riches en nutriments et pauvres en calories ». Ce n’est pourtant pas ce qu’ont constaté les chercheurs dans une étude de 1992 comparant les régimes alimentaires des Japonais du continent et de ceux vivant sur l’île d’Okinawa.

Ils ont constaté que la proportion de protéines et de graisses dans leur régime alimentaire – principalement le porc et la graisse de porc, mais aussi le poisson – était plus élevée à Okinawa. Autre fait : les habitants d’Okinawa sont très friands de viande de porc en conserve (Spam). Ils en consomment plus d’une boîte par personne et par semaine, soit un total d’un peu plus de sept millions de boîtes par an. Or le Spam est un type de viande « grasse et transformée » contre lequel Buettner met les consommateurs en garde.

Dans la péninsule de Nicoya, au Costa Rica, une région où l’on trouve beaucoup de bovins, de chèvres et de porcs, les gens consomment également beaucoup de saindoux. Une étude réalisée en 2013 dans la région a révélé que les Nicoyens les plus âgés mangeaient plus de poisson, plus de viande et plus de graisses saturées (provenant du saindoux) que les habitants d’autres régions du Costa Rica. Ils sont également friands d’un ragoût à base d’abats appelé « sustancia ».

Dans la zone bleue d’Ikaria, en Grèce, Buettner décrit le régime alimentaire de la région comme étant à base de plantes, avec une « faible consommation de graisses saturées provenant de la viande et des produits laitiers ». En réalité, les habitants de l’île consomment beaucoup de produits laitiers de chèvre et de brebis, très riches en graisses saturées, et, comme c’est la coutume dans toute la Grèce, ils consomment fréquemment de l’agneau gras.

Quant aux adventistes du septième jour de Loma Linda, en Californie – la cinquième et dernière zone bleue de Buettner – il n’est pas certain qu’il y ait beaucoup de centenaires dans la population. Des études indiquent que, comparés aux autres résidents de la Californie, les hommes adventistes vivent 7,3 ans et les femmes 4,4 ans plus longtemps . Toutefois, très peu d’adventistes (environ 4 %) suivent un régime végétalien et les adventistes sont connus pour éviter l’alcool, les drogues, la caféine et la malbouffe, contrairement au reste de la Californie.

Quelle population mondiale a l’espérance de vie la plus longue ? La réponse est surprenante : c’est à Hong Kong, la ville grouillante, surpeuplée et polluée de l’Asie du Sud-Est ! Selon les données des Nations unies, l’espérance de vie à Hong Kong est de 82,38 ans pour les hommes et de 88,17 ans pour les femmes. Autre surprise : les habitants de Hong Kong ont la consommation de viande et de produits laitiers la plus élevée au monde, avec 500 grammes de viande et 281 grammes de produits laitiers par jour.

Encore une étude ignorée par les médias sur les bienfaits de la viande

Ce qui nous amène à une étude importante, publiée dans The Guardian, et réalisée il y a près de vingt ans. Cette étude, elle aussi ignorée par les médias, a montré à quel point la viande est importante pour les enfants en pleine croissance.

Une professeure renommée de l’université de Californie à Davis, Lindsay Allen a découvert que l’ajout de cinquante grammes de viande à l’alimentation des enfants pauvres d’Afrique les avait « physiquement et mentalement transformés ». Sur une période de deux ans et par rapport à ceux qui ont reçu une tasse de lait, un supplément d’huile ou un quatrième groupe qui n’a reçu aucun supplément, ceux qui ont reçu de la viande « ont presque doublé leur développement musculaire et ont montré des améliorations spectaculaires de leurs aptitudes mentales. Ils sont également devenus plus actifs, plus bavards et plus enjoués à l’école… et ont fait preuve de plus de leadership. »

« Les résultats aux tests d’aptitudes mentales se sont améliorés de 35 points pour le groupe viande, de 14 points pour le groupe lait, et sont restés inchangés pour les enfants qui n’ont reçu aucun supplément [d’origine animale] », a-t-elle ajouté.

S’exprimant lors d’une réunion sur le sujet à Washington elle déclare :

« Les aliments d’origine animale contiennent des nutriments que l’on ne trouve nulle part ailleurs. S’il s’agit de nourrir de jeunes enfants, des femmes enceintes et des femmes allaitantes, j’irais même jusqu’à dire qu’il est contraire à l’éthique de refuser ces aliments pendant cette période de la vie… L’ajout de viande ou de lait à l’alimentation a également permis d’éliminer presque complètement les taux très élevés de carence en vitamine B12 observés précédemment chez les enfants.

Elle ajoute :

« Il est important de savoir que ces avantages importants pour la fonction humaine et le capital humain ont été observés en seulement deux ans. Si ces enfants avaient reçu ces aliments plus tôt dans leur vie, si leurs mères les avaient reçus pendant leur grossesse ou si les gens avaient pu les recevoir tout au long de leur vie, nous pensons que les améliorations dans le développement du capital humain auraient été encore plus spectaculaires.

Les aliments d’origine animale, en particulier la viande, sont essentiels à la croissance, au développement, aux fonctions mentales et à la longévité.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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