Virus de Wuhan : trois médecins portent plainte contre Édouard Philippe et Agnès Buzyn

Par Epoch Times avec AFP
19 mars 2020 18:06 Mis à jour: 21 mars 2020 17:47

Ils estiment qu’Édouard Philippe et Agnès Buzyn « avaient conscience du péril et disposaient des moyens d’action, qu’ils ont toutefois choisi de ne pas exercer ».

Trois médecins, représentants d’un collectif de soignants, ont porté plainte jeudi 19 mars contre le Premier ministre Édouard Philippe et l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn, les accusant de s’être « abstenus » de prendre à temps des mesures pour endiguer l’épidémie du virus de Wuhan, a annoncé leur avocat.

Cette plainte a été envoyée dans la journée à la commission des requêtes de la Cour de justice de la République (CJR), seule instance habilitée en France à juger des actes commis par des membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions, selon Me Fabrice Di Vizio.

Les trois plaignants – Philippe Naccache, Emmanuel Sarrazin et Ludovic Toro, tous trois médecins – ont saisi la CJR au nom du collectif C19, récemment créé. Ils estiment que M. Philippe et Mme Buzyn « avaient conscience du péril et disposaient des moyens d’action, qu’ils ont toutefois choisi de ne pas exercer ».

2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende

Ils s’appuient notamment sur des déclarations d’Agnès Buzyn au Monde, qui a affirmé, après le premier tour des municipales, avoir alerté dès janvier le Premier ministre sur la gravité de l’épidémie de coronavirus et l’avoir averti que « les élections ne pourraient sans doute pas se tenir ». 

Dès lors, les plaignants accusent M. Philippe et Mme Buzyn, médecin de profession, de s’être abstenus « volontairement de prendre ou de provoquer les mesures permettant (…) de combattre un sinistre de nature à créer un danger pour la sécurité des personnes », en l’occurrence l’épidémie du coronavirus de Wuhan, ce qui est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. À partir du 13 mars, le gouvernement a pris plusieurs mesures, avec en dernier lieu le confinement généralisé de la population, soulignent-ils.

 » Une réunion dès le mois de janvier »

Si celles-ci avaient été prises avant, cela « aurait sans nul doute permis de juguler l’épidémie en réduisant le nombre de personnes contaminées, et donc de personnes susceptibles de contaminer les autres », jugent-ils, regrettant notamment que dans l’Oise, un des foyers du coronavirus en France, « aucune mesure particulière, autre que la fermeture des établissements scolaires », n’ait été mise en place.

Mardi 17 mars, Édouard Philippe a tenté d’évacuer la polémique née des propos de Mme Buzyn. « Si nous n’avions pas pris au sérieux cet événement sanitaire, je n’aurais pas organisé une réunion dès le mois de janvier » et « pris des décisions lourdes », a-t-il déclaré sur France 2.

Mercredi, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a de son côté assuré que l’État ne savait pas en février que l’épidémie de coronavirus allait conduire la France à connaître la situation actuelle, assurant qu’aucune décision prise par l’État n’avait été « contraire aux choix des scientifiques ».

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