Le Covid n’était-il qu’une répétition avant « La » grande pandémie ?

Par Aurelien Girard
4 juin 2023 18:28 Mis à jour: 11 juin 2023 18:44

Le Covid-19 a causé une panique mondiale malgré ses risques limités et focalisés sur une partie restreinte de la population. Si le virus H5N1 devenait le nouveau danger, comment réagirions-nous face aux mutants de cette grippe aviaire qui montrent déjà une capacité inédite à infecter des mammifères et à causer – disent les chercheurs – des  « conséquences graves, avec des atteintes neurologiques majeures » ?

L’information n’est que partiellement relayée dans la presse nationale, qui ne sait plus où donner de la tête entre la situation à Taïwan, celle en Ukraine et le tournoi de Roland-Garros. Mais lorsqu’on a eu l’attention captée par l’article publié le 29 mai dans la revue Nature Communications et qu’on part à la recherche des dernières informations sur ce sujet brûlant, on découvre que la grippe aviaire, non seulement sévit partout en Europe, en Amérique du Nord et du Sud, mais évolue avec des brassées de mutants plus contaminants et plus dangereux.

Sur les côtes chiliennes par exemple, depuis décembre 2022, l’épidémie a tué des dizaines de milliers de manchots, de pélicans et d’otaries. De plus, 9000 lions de mer ont aussi péri, soit le double de tous les cas enregistrés au cours des 14 dernières années. « C’est du jamais vu », a déclaré à l’AFP un pêcheur local.

En Amérique du Nord, les contaminations de mammifères sont aussi nombreuses : renards, mouffette, lynx, ours. Le plus inquiétant, d’après les spécialistes, est que la transmission des mammifères entre eux est maintenant démontrée. Alors que le virus n’est pas encore censé franchir encore la barrière des espèces pour infecter les humains, un citoyen chilien a été infecté et hospitalisé le 29 mars, tandis qu’au Cambodge, une fillette est décédée à cause virus en février ; au mois de mai, ce sont deux éleveurs de volaille britanniques qui ont été testés positifs.

Le virus à l’origine de cette épidémie aviaire est le H5N1, ou « Influenza A/Guangdong/1/1996 (GsGD) A », identifié en Chine du Sud en 1996.  Il s’est propagé dans le monde comme une épidémie saisonnière frappant régulièrement les élevages, mais jusque-là gérée sans panique. Pourtant, « quelque chose s’est passé » mi-2021 qui l’a rendu soudainement beaucoup plus infectieux, explique Richard Webby, virologue et directeur du centre de recherche sur les pathologies aviaires de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cité par l’AFP.  Depuis, près de 500 millions d’oiseaux dans le monde sont morts du virus ou ont dû être abattus dans les élevages.

Pire, l’étude scientifique publiée dans le journal Nature indique que le virus a aussi gagné en virulence, c’est-à-dire qu’il provoque maintenant des maladies plus souvent létales. Lorsque les chercheurs ont testé l’infection d’animaux de laboratoires avec les dernières souches du virus, ils ont trouvé une quantité « énorme » de virus dans leur cerveau. Le cortex cérébral, l’hippocampe, le cervelet, le thalamus sont largement touchés chez les animaux infectés ; ceux-ci, en plus des problèmes respiratoires, perdent alors le contrôle de leurs mouvements jusqu’à la paralysie des membres.

Soulignant que le risque pour l’homme était à ce stade encore faible, le Professeur Webby déclare cependant que « ce virus n’est pas statique, il évolue ». « Cela augmente le risque que, même par hasard, le virus puisse acquérir des caractéristiques génétiques lui permettant de devenir un virus plus humain », ajoute-t-il. Il suffirait de « deux ou trois changements mineurs sur une des protéines du virus » pour qu’il se transmette largement aux humains.

Venant d’un expert de l’OMS, le message n’est pas des plus rassurants. L’épidémiologiste Devi Sridhar de l’Université d’Edinburgh, s’inquiète elle aussi dans les colonnes de The Guardian de l’absence de préparation des gouvernements pour ce qui pourrait être la prochaine pandémie, avec 50 à 60% de taux de décès chez les personnes infectées… À comparer aux 0,4% pour le Covid en France.  Les États-Unis ont déjà annoncé une campagne de vaccination massive dans les élevages, première étape d’un processus classique de prévention, avec la détection précoce et l’isolement.

Il serait aussi probablement plus que temps de tester de façon systématique les combinaisons d’antiviraux existants, pour ne pas se retrouver une nouvelle fois dépourvus si l’épidémie arrive. Ces « méthodes » suffiraient-elles ? À la manière des anciens qui cherchaient dans les événements des signes traduisant le message de dieux, on pourrait déjà réfléchir au sens caché que peut celer une maladie portée par les oiseaux, c’est-à-dire venue du ciel.

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