D’après un avocat chinois, les tortures sexuelles sont systématiques dans la répression du Falun Gong

Presque tous les pratiquants de Falun Dafa emprisonnés subissent des tortures sexuelles, dit Gao Zhisheng

Par Joan Delaney
25 février 2019 16:38 Mis à jour: 21 septembre 2019 00:06

Note de la rédaction: Epoch Times publie un certain nombre d’articles relatant le recours à la torture par le régime chinois à l’encontre des groupes qu’il cible, ainsi que les souffrances qu’il cause à ceux qui en sont victimes.

Lorsque le célèbre avocat des droits de l’homme, Gao Zhisheng, a commencé à enquêter sur la campagne de persécution du parti communiste chinois contre les adeptes de la pratique traditionnelle Falun Dafa, il a été horrifié par l’ampleur des brutalités.

Mais ce qui l’a le plus choqué, c’est la découverte du fait que, parmi la grande variété de méthodes de torture utilisées sur les prisonniers d’opinion chinois, les tortures sexuelles sont courantes – chez les femmes comme chez les hommes.

« Parmi les véritables récits d’incroyables brutalités, parmi les actes de torture inhumaine perpétrés par le gouvernement contre son propre peuple, les actes immoraux qui m’ont le plus choqué sont la pratique à la fois obscène et endémique d’attaques des organes génitaux féminins par les policiers, » écrivait Gao, dès 2005, dans une lettre ouverte aux plus hauts responsables du régime chinois.

« Les organes génitaux et les seins de presque chaque femme, les organes génitaux de presque chaque homme sont agressés de la manière la plus vulgaire pendant cette persécution. Presque toutes les personnes persécutées, hommes ou femmes, ont d’abord été déshabillées avant d’être torturées. »

« Aucun langage, aucun mot ne peut dépeindre ou faire comprendre la vulgarité et l’immoralité de notre gouvernement à cet égard. Qui, en ayant un coeur, pourrait se permettre de rester silencieux face à de telles vérités? « 

Gao, un chrétien pratiquant, a lui-même subi des tortures sexuelles, entre autres par l’insertion de cure-dents dans ses parties génitales, selon « Nuit noire, masques sombres et kidnapping par une mafia obscure », récit dans lequel il décrit les tortures physiques et mentales qu’il a subies pendant plus de 50 jours en détention, en 2007.

Sexual torture in China
Les pratiquants de Falun Dafa incarcérés en Chine sont régulièrement soumis à la torture et à des violences sexuelles, parmi lesquelles des viols collectifs. (Minghui.org)

« Deux personnes m’ont étiré les bras et m’ont plaqué au sol. Ils ont utilisé des cure-dents pour me percer les organes génitaux. Il n’y a pas de mots pour décrire le sentiment d’impuissance, la douleur et le désespoir que j’ai ressentis alors », écrivait-il.

Le sens de la justice de Gao Zisheng, surnommé « la conscience de la Chine », était si fort qu’il a pris le risque d’écrire trois lettres ouvertes aux responsables du régime chinois entre décembre 2004 et décembre 2005, les exhortant à mettre fin à leur persécution des pratiquants de Falun Dafa (également appelé Falun Gong). La campagne de répression à leur encontre a été lancée en 1999 par Jiang Zemin, alors dirigeant du parti communiste chinois (PCC), qui redoutait l’immense popularité de cette pratique traditionnelle – elle avait rassemblé entre 70 et 100 millions de pratiquants à la fin des années 90.

Les lettres de Gao, cependant, lui ont attiré les foudres du régime qui l’a poursuivi de sa vengeance. Alors qu’il était l’un des avocats les plus respectés en matière de défense des droits de l’homme en Chine, il est depuis près de douze ans détenu et torturé de la pire manière qui soit.

En 2001, le ministère de la Justice chinois avait nommé Gao au rang des 10 meilleurs avocats du pays pour son travail bénévole dans des affaires d’intérêt public. Né le 20 avril 1964, il a grandi dans une famille très pauvre qui n’avait pas les moyens de l’envoyer à l’école – ce qui ne l’a pas empêché d’apprendre en écoutant par la fenêtre. Il a finalement pu suivre un cours de droit et a ouvert un cabinet après avoir réussi l’examen du barreau. Il est souvent qualifié de « conscience de la Chine » et a été nominé pour le prix Nobel de la paix à trois reprises.

« L’espoir de la Chine de demain »

Gao Zhisheng n’a jamais fait aucune concessions dans ses critiques des violations des droits de l’homme par le parti communiste chinois, et dans sa quête de justice pour le peuple chinois  — il en a payé le prix.

Son titre d’avocat a été révoqué et son cabinet fermé en 2005. En août 2006, après de nombreuses menaces de mort et un harcèlement persistant, il a disparu alors qu’il rendait visite à la famille de sa sœur. Cela a été suivi d’une peine de prison de trois ans qui a été commuée en cinq ans de probation. Il a de nouveau été placé en détention en septembre 2007, après avoir été torturé pendant plus de 50 jours.

Reenactment of sexual torture.
Reconstitution de torture sexuelle. (Minghui.org)

En septembre 2007, Gao a écrit une lettre ouverte au Congrès américain pour dénoncer le manque de liberté religieuse en Chine et la persécution des pratiquants du Falun Gong, des chrétiens et de bouddhistes tibétains. Sa lettre condamnait également le régime pour sa répression des avocats des droits de l’homme, les expropriations forcées d’agriculteurs, la corruption du système judiciaire et la pollution généralisée des lacs et des rivières.

Toujours en 2007, un livre de Gao Zhisheng intitulé « Une Chine plus juste » a été publié en anglais aux États-Unis. Dans un de ses chapitres, il y critiquait le parti communiste pour avoir employé « les moyens les plus sauvages, les plus immoraux et les plus illégaux de torturer nos mères, nos femmes, nos enfants, nos frères et sœurs » et annonçait démissionner du parti.

La surveillance constante, le harcèlement, les détentions, la torture et les disparitions se sont poursuivis malgré la condamnation de l’Organisation des Nations Unies et d’autres organisations et individus.

Peu de temps après avoir été libéré de prison en août 2014 et placé en résidence surveillée, Gao s’est échappé et a passé environ trois semaines en fuite avant d’être rattrapé le mois suivant. On n’a depuis que des rumeurs sur ce qu’il est devenu, certains relais d’information chrétiens affirmant qu’il est maintenu depuis 5 ans dans l’obscurité totale et a perdu toutes ses dents.

L’épouse et les deux enfants de Gao se sont réfugiés aux États-Unis en 2009, fuyant la Chine par la Thaïlande. Lors du lancement à Hong Kong de «Année 2017: Debout la Chine», un livre que Gao Zhisheng a écrit lors d’une de ses assignations à domicile et publié en 2016, sa fille, Grace Geng, a déclaré que la lecture du livre n’avait fait qu’augmenter son respect et son admiration pour son père.

L’avocat des droits de l’homme Gao Zhisheng sur une photo de dossier. (Verna Yu/AFP/Getty Images)

« Je pense que c’est une personne très forte. Je suis convaincue que mon père est l’un des meilleures personnes de notre temps. Lui et ceux qui luttent [pour le progrès de la Chine] sont la gloire de la Chine aujourd’hui et l’espoir de la Chine de demain. Je suis fière d’eux », a déclaré Geng, qui n’a pas vu son père depuis 10 ans.

« Pour tout ce qu’il pense être juste, il est prêt à supporter les conséquences. Je pense que ce qui est important [pour lui] est de ne pas avoir peur; si c’est juste, il pense qu’il faut être persévérant et aller jusqu’au bout. »

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