«C’est une souffrance pour les femmes»: Comment un médecin avorteur est devenu pro-vie

Par Joan Delaney
8 février 2020 20:37 Mis à jour: 8 février 2020 20:46

En tant qu’obstétricienne-gynécologue, le Dr Kathi Aultman a pratiqué des avortements pendant des années, croyant ainsi aider les femmes. Elle pouvait le faire, dit-elle, parce qu’elle ne considérait pas le fœtus comme un être humain vivant.

Puis un jour, elle a lu un article qui comparait l’Holocauste à l’avortement, l’idée étant que les nazis ne considéraient pas les Juifs et toutes les autres personnes qu’ils exterminaient comme des êtres humains.

« Mon père avait fait partie du groupe qui a libéré le premier camp de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale, alors j’ai grandi avec toutes ces images et ces histoires, et quand je suis devenue médecin, je ne comprenais pas comment les médecins allemands avaient pu faire ce qu’ils avaient fait », a déclaré le Dr Aultman dans une interview après avoir donné une conférence lors d’un événement pro-vie à Toronto en novembre dernier.

« Mais quand j’ai lu cet article, je me suis rendu compte que j’étais aussi mauvaise qu’eux, et la raison pour laquelle je pouvais faire ce que je faisais sans sentiment ni scrupule moral était que je ne voyais pas le fœtus comme un être humain. C’est à ce moment-là que je suis devenue pro-vie. »

Ce fut le moment « ah-ha » du Dr Aultman, mais avant cela, il y a eu un autre tournant – trois avortements qui l’ont particulièrement affectée : un cas où la femme utilisait l’avortement en tant que contraceptif, un autre où la patiente affirmait qu’elle « voulait juste le tuer », et un troisième cas où la femme, qui avait déjà trois enfants et ne pouvait pas se permettre d’en avoir un autre, a pleuré tout au long de la procédure.

C’est à ce moment que Kathi Aultman, qui a été directrice médicale du Planning familial à Jacksonville, en Floride, a cessé de pratiquer des avortements. Mais elle croyait toujours en l’avortement comme un droit de la femme jusqu’à ce qu’elle lise l’article sur l’Holocauste. Après cela, dit-elle, il lui a fallu « beaucoup de prières et d’aide psychologique » pour pouvoir se remettre d’avoir mis fin à tant de vies par l’avortement – y compris un avortement qu’elle avait elle-même subi au début de la vingtaine.

« Je n’avais eu aucun regret jusqu’à ce que je lise cet article comparant l’avortement à l’Holocauste et que je comprenne ce qu’était l’avortement, et c’est alors que j’ai pleuré et fait mon deuil de mon propre avortement », dit-elle.

Le chemin de vie de Kathi Aultman a alors pris un tournant décisif, et elle est devenue une ardente défenseure de l’avortement. Actuellement chercheuse associée à l’Institut Charlotte Lozier, basé en Virginie, elle a témoigné sur diverses questions pro-vie devant des organes de l’État, du Congrès et des tribunaux d’État, a assisté divers procureurs d’État et le ministère de la Justice des États-Unis, et a pris la parole lors des manifestations de la marche pour la vie March for Life.

« L’avortement ne tue pas seulement les bébés, il blesse les femmes », dit-elle, malgré le fait que « l’autre partie dise toujours que c’est l’une des procédures les plus sûres. »

Le Dr Aultman dit qu’après avoir cessé de pratiquer des avortements et avoir ouvert un cabinet privé, elle prenait souvent des appels d’urgences où elle voyait les femmes souffrant de complications liées à l’avortement, comme une blessure à l’intestin ou à la vessie, une perforation, une hémorragie mortelle, une blessure au col de l’utérus et une infection. Certaines femmes se retrouvent avec des lésions reproductives permanentes qui les empêcheront à l’avenir d’avoir des enfants.

Ensuite, il y a les effets psychologiques qui s’installent souvent plus tard.

« Il y a maintenant des données qui montrent que les femmes qui ont subi un avortement auront une mortalité au cours des 10 prochaines années beaucoup plus élevée que les femmes qui n’ont pas eu d’avortement, à cause du suicide, de la toxicomanie, et d’autres choses comme ça », dit-elle.

« Il y a maintenant quelques études qui montrent certaines des complications émotionnelles. Il y a ce qu’on appelle le syndrome post-avortement, que je ne connaissais pas jusqu’à ce que je réalise que je le vivais aussi, et j’ai utilisé la prière et la consultation psychologique pour y faire face. »

Syndrome post-avortement

Bien que le syndrome post-avortement ne soit pas reconnu par la communauté médicale générale ou par l’American Psychological Association, certains groupes de défense anti-avortement ont continué à invoquer le lien existant entre l’avortement et les problèmes de santé mentale.

Le Dr Priscilla Coleman, professeur associé en développement humain et études familiales à l’université d’État de Bowling Green dans l’Ohio, a consacré une grande partie de ses recherches aux conséquences psychologiques chez les femmes ayant subi un avortement.

Elle a déclaré qu’un ensemble d’études, dont certaines ont été publiées dans des revues médicales et psychologiques réputées, montrent que les risques de l’avortement pour la santé mentale comprennent la dépression, la toxicomanie, les troubles anxieux ainsi que les idées et les comportements suicidaires.

Selon Theresa Burke, la fondatrice de Rachel’s Vineyard Ministries, qui propose des week-ends de retraite pour guérir d’un avortement aux États-Unis, au Canada ainsi que dans plusieurs autres pays, l’avortement peut avoir un profond impact psychologique sur une femme.

« Lorsqu’une mère est brusquement et violemment déconnectée de son enfant, il y a un traumatisme naturel. Elle a subi un événement de mort non naturelle », a déclaré Mme Burke dans une interview accordée à l’agence d’informations internationale Zenit News.

Dr Aultman dit qu’étant donné ce qu’elle a vu dans sa pratique, elle « pense vraiment qu’aucune femme ne peut tuer son bébé et rester indemne. Mon conseil est de ne pas avorter, parce que vous devrez vivre avec les conséquences émotionnelles qui en découlent ».

Elle pense que l’avortement devrait être rendu illégal, mais elle affirme qu’il faut mettre en place une série de mesures de soutien pour les femmes qui tombent enceintes alors qu’elles ne veulent pas du bébé, pour en arriver là.

« Nous devons continuer à avoir de la compassion pour les femmes qui tombent enceintes alors qu’elle ne veulent pas de bébé, mais nous devons leur donner d’autres options. […] Nous devons changer le cœur des gens, sinon ils ne l’accepteront pas », dit-elle.

« Je pense que les lois doivent être changées. Je pense que l’avortement doit être interdit. Maintenant, je ne pense pas que cela va se faire d’un seul coup, ce sera probablement progressif, mais je pense que c’est finalement ce qui doit se passer », ajoute-t-elle.

« Puisque nous ne permettons pas aux parents de tuer leurs enfants plus tard, pourquoi permettons-nous qu’ils soient tués avant la naissance ? »

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