De l’ADN humain récupéré sur un pendentif d’environ 20.000 ans

Par Epoch Times avec AFP
6 mai 2023 12:50 Mis à jour: 6 mai 2023 17:20

Des traces de sueur sur un pendentif sculpté à partir d’une dent de cerf il y a des milliers d’années ont permis de le dater et d’en connaître un peu plus sur le propriétaire du bijou, grâce à une nouvelle technique d’extraction de l’ADN.

Il s’agissait d’une femme, il y a quelque 20.000 ans, détaille une étude parue cette semaine dans la revue scientifique Nature. « Les objets fabriqués à partir de pierres, d’os et de dents sont essentiels pour comprendre les stratégies humaines de subsistance, de comportement et de culture au Pléistocène », il y a plus de 12.000 ans, rappelle l’étude menée par des chercheurs de l’Institut allemand d’anthropologie évolutionnaire Max Planck. Il y a pléthore de tels objets, mais il est difficile de les rattacher à un individu en particulier, à moins de les découvrir dans une tombe, ce qui est assez rare.

Un pendentif découvert dans la grotte en Sibérie

L’équipe du Max Planck a contourné la difficulté en testant une technique non-invasive, et surtout non-destructrice, d’extraction d’ADN sur un pendentif. Il a été découvert dans la grotte sibérienne de Denisova, célèbre pour avoir abrité plusieurs espèces humaines sur près de 300.000 ans.

L’objet, une sorte de petit palet plat et long de 2,5 cm, doté d’un trou permettant son port en pendentif, a été sculpté dans la dent d’un wapiti, une des plus grandes espèces de cerfs. Or, naturellement poreux, un os ou une dent « peuvent fonctionner comme un piège », pour l’ADN du mammifère dont ils sont issus, mais aussi pour l’ADN provenant d’une « colonisation microbienne ou d’une manipulation par des humains », avec des traces de sueur, de sang ou de salive.

Les chercheurs ont testé plusieurs solutions chimiques pour extraire l’ADN sur des spécimens d’os et de dents d’animaux trouvés dans des sites archéologiques, avant d’exclure les solutions qui altéraient la surface des spécimens.

Une femme a fabriqué ou manipulé le pendentif il y a 20.000 ans

Ils ont retenu une solution à base de phosphate de sodium pour y baigner le pendentif, et y faire incuber à différentes températures les fragments d’ADN ainsi obtenus. Afin d’éviter toute contamination, le pendentif avait été excavé de sa gangue de terre avec des gants et immédiatement placé dans un sac scellé.

Les séquences d’ADN de l’humain et du wapiti ont permis de dater l’ensemble entre 19.000 et 25.000 ans. Et surtout d’affirmer qu’une femme avait fabriqué ou manipulé le pendentif, et qu’elle appartenait à un groupe humain du Nord de l’Eurasie, précédemment identifié plus à l’Est en Sibérie.

Les auteurs de l’étude estiment que leur méthode devrait permettre à l’avenir de combiner des analyses culturelles et génétiques pour des objets fabriqués à partir d’os. À condition d’appliquer systématiquement des protocoles d’excavation minimisant les risques de contamination humaine.

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