Élection du premier secrétaire du PS : Boris Vallaud ne donne pas de consigne de vote

Par Epoch Times avec AFP
31 mai 2025 11:40 Mis à jour: 13 juin 2025 18:30

Devenu faiseur de roi en arrivant troisième à l’issue du premier tour du congrès du Parti socialiste, Boris Vallaud laisse la liberté de vote à ses troupes pour choisir entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol, faisant durer le suspens pour l’élection du prochain premier secrétaire le 5 juin.

Le courant du chef des députés socialistes – qui a créé la surprise en obtenant 17,41% des voix derrière ses deux concurrents, mais qui ne peut pas se maintenir pour le deuxième tour – a décidé, après deux jours de réflexion, de ne pas prendre de position générale.

« Nous ne ferons pas toutes et tous le même choix le 5 juin pour le vote sur le premier secrétaire national », indique-t-il dans un communiqué vendredi soir, car certains de ses partisans sont originaires du camp de M. Faure et d’autres du camp de M. Mayer-Rossignol.

Selon des résultats définitifs validés mercredi, le premier secrétaire sortant est arrivé en tête du premier tour avec 42,21% des voix, devant le maire de Rouen (40,38%).

Ils seront départagés lors d’un second tour le 5 juin, avant un congrès de validation des résultats prévu du 13 au 15 juin à Nancy.

Aussitôt après le premier tour, les deux candidats ont tenté de courtiser Boris Vallaud, le député des Landes, et de récupérer ses voix, chacun vantant sa proximité avec lui et l’appelant à le rejoindre pour une direction collégiale.

Préserver l’unité du PS

« Au sein d’Unir (le nom du courant de Boris Vallaud, ndlr), nous venons d’histoires différentes et nous chérissons notre diversité qui est notre force », explique le communiqué.

Cette décision a nécessité plusieurs réunions, certains des soutiens de Boris Vallaud refusant catégoriquement de voter pour Olivier Faure et d’autres pour Nicolas Mayer-Rossignol, tandis que d’autres souhaitaient une prise de position collective, a précise l’entourage du patron des députés socialistes.

Unir laisse aussi à ses militants la liberté de s’exprimer à titre personnel pour l’un ou l’autre des candidats, précise l’élu du Lot Rémi Branco, un  proche de Boris Vallaud.

Le député des Landes a par ailleurs indiqué à ses troupes qu’il était possible qu’il prenne une position, mais à titre personnel, précise son entourage.

Celui qui s’est placé en candidat de « la réconciliation » du parti, fracturé depuis le précédent congrès fratricide de Marseille en 2023, entend préserver l’unité de son courant, mais aussi celle du PS.

Ouvrir de la direction nationale du PS à l’ensemble des sensibilités

Vu les résultats du premier tour, « aucun texte d’orientation n’aura de majorité absolue dans nos instances », relève le communiqué. Unir proposera donc au premier secrétaire élu « un pacte de gouvernance », et lui demandera « une ouverture de la direction nationale du PS à l’ensemble des sensibilités et un respect des minorités », poursuit le texte.

Il souhaite également « la mise en œuvre effective » de sa ligne stratégique et de ses propositions, comme la défense de l’idée de « démarchandisation » que Boris Vallaud a mis en avant pendant la campagne, le déploiement de son « académie Léon Blum », institut de formation et lieu de production d’idées dont la première promotion a déjà été lancée, ou la poursuite du média interne « Le Nouveau populaire« .

Les membres d’Unir appellent aussi à préparer « dès cet été » les élections municipales et « l’élection présidentielle, afin d’occuper une place centrale dans une campagne commune de la gauche de (Raphaël) Glucksmann à (François) Ruffin ».

Les deux concurrents du deuxième tour ont rapidement réagi.

Dans une déclaration à l’AFP, Nicolas Mayer-Rossignol a assuré qu’il continuerait « d’unir tous les socialistes pour faire du PS un parti de masse », et promis de répondre « positivement » à l’idée « d’un pacte de gouvernance commun, en proposant notamment une direction collégiale du PS et l’ouverture du Secrétariat national à toutes les sensibilités du Parti ».

Nicolas Mayer-Rossignol. (BERTRAND GUAY/AFP via Getty Images)

« Boris Vallaud a porté des idées nouvelles dans ce congrès qui vont dans le sens de la modernisation et de la rénovation de notre parti que nous voulons poursuivre et amplifier », a de son côté déclaré à l’AFP l’eurodéputé Pierre Jouvet, au nom d’Olivier Faure, rappelant que « depuis 2018, nous partageons la même volonté de construire le rassemblement de la gauche et des écologistes ».

Olivier Faure. (PHILIPPE HUGUEN/AFP via Getty Images)

« Nous souhaitons construire avec Boris Vallaud et l’ensemble de ses soutiens la future gouvernance du Parti socialiste », a-t-il ajouté.

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