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L’UE ouvre une enquête sur le fabricant chinois de systèmes de contrôle Nuctech
Les systèmes de détection des menaces « jouent un rôle essentiel pour garantir que l’Europe reste ouverte, tout en étant sûre », a déclaré la responsable de la concurrence du bloc.

La vice présidente exécutive de l’UE chargée de la transition propre, juste et compétitive, Teresa Ribera, fait un geste lors d’une conférence de presse au siège de l’UE, à Bruxelles, le 16 octobre 2025.
Photo: Nicolas Tucat / AFP via Getty Images
Nuctech, un fabricant chinois d’équipements de sécurité contrôlé par l’État, fait l’objet d’une enquête de l’Union européenne, les régulateurs craignant que les subventions accordées par Pékin ne confèrent à l’entreprise un avantage indû sur ses concurrents européens.
La Commission européenne a ouvert une enquête approfondie sur Nuctech afin « d’évaluer soigneusement si un quelconque soutien étranger en faveur de Nuctech a faussé la concurrence au sein de l’UE », a déclaré la vice‑présidente exécutive Teresa Ribera dans un communiqué publié le 11 décembre.
Les premières constatations de la Commission laissent penser qu’un certain nombre de mesures accordées par Pékin à Nuctech pourraient constituer des subventions étrangères, sous forme de subventions directes, de mesures fiscales préférentielles ou de financements préférentiels via des prêts, a indiqué l’exécutif européen.
La Commission a exprimé sa préoccupation quant au fait que ces subventions étrangères « pourraient avoir amélioré la position concurrentielle de Nuctech sur le marché intérieur et avoir eu un impact négatif sur la concurrence ».
L’enquête fait suite aux inspections inopinées menées par la Commission en avril 2024 dans les locaux de Nuctech en Pologne et aux Pays‑Bas, à la suite desquelles l’entreprise, basée à Pékin, a attaqué la Commission devant le Tribunal de l’Union européenne, la deuxième plus haute juridiction européenne, au Luxembourg.
Nuctech n’a pas répondu aux demandes de commentaire à la date de publication.
Nuctech fournit des équipements de sécurité – scanners à rayons X, détecteurs d’explosifs, caméras thermographiques, entre autres – ainsi que des services associés pour les aéroports, les ports et les postes de contrôle douanier aux frontières, que ce soit sur les voies ferrées ou routières, partout dans le monde.
Mme Ribera, responsable de l’antitrust au sein du bloc, a précisé qu’il s’agissait de la première enquête menée au titre du règlement européen sur les subventions étrangères.
« Les systèmes de détection des menaces, notamment les scanners de sécurité et d’inspection utilisés dans les ports et les aéroports, jouent un rôle essentiel pour garantir que l’Europe reste ouverte, tout en étant sûre », a déclaré Mme Ribera dans un communiqué.
« Nous voulons donc instaurer des conditions de concurrence équitables sur le marché de ces systèmes, en préservant des opportunités loyales pour les concurrents et pour les clients, tels que les autorités chargées du contrôle aux frontières. »
Les entreprises reconnues coupables d’infraction au règlement sur les subventions étrangères s’exposent à des amendes pouvant atteindre 10 % de leur chiffre d’affaires mondial.
Fondée en 1997 par le fils de l’ancien dirigeant chinois Hu Jintao, Nuctech est depuis longtemps sous le feu des critiques dans les pays occidentaux en raison de ses liens avec le régime chinois et l’armée. Des inquiétudes persistent quant au risque que les données personnelles sensibles collectées par ses systèmes de contrôle ne se retrouvent entre les mains du Parti communiste chinois.
Le département américain du Commerce a ajouté l’entreprise à sa liste noire commerciale en 2020, invoquant des motifs de sécurité nationale.
En 2020, le gouvernement canadien a attribué à Nuctech un contrat de 6,8 millions de dollars pour la fourniture d’équipements de sécurité à 170 ambassades, consulats et haut‑commissariats du Canada à travers le monde. Cependant, la révélation publique de ce contrat a suscité un vif tollé, conduisant à son annulation ultérieure.
Nuctech a également été citée dans plusieurs affaires de pratiques commerciales déloyales et de corruption, comprenant notamment de multiples accusations de corruption à Taïwan et en Namibie.
Avec la contribution de Reuters.

Dorothy Li est journaliste pour Epoch Times.
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