Emmanuel Macron appelle à une coalition Europe-Asie face aux tensions entre les États-Unis et la Chine

Le président français affirme que les petites nations devraient s'unir pour protéger « l'ordre mondial » sans être obligées de choisir leur camp

Par Tom Ozimek
31 mai 2025 13:10 Mis à jour: 31 mai 2025 17:22

Le président français Emmanuel Macron a déclaré vendredi que les tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine menaçaient de déstabiliser « l’ordre mondial » et a exhorté les pays asiatiques et européens à former une « coalition d’action » pour défendre des principes communs et repousser le comportement coercitif des grandes puissances.

S’exprimant lors du sommet de défense du Dialogue Shangri-La à Singapour le 30 mai, M. Macron a décrit la concurrence entre les États-Unis et la Chine communiste comme le plus grand défi géopolitique auquel le monde est confronté aujourd’hui – et a ajouté que les petits pays ne devraient pas être obligés de prendre parti.

« Le temps du non-alignement est sans doute révolu, mais celui des coalitions d’action est venu, et exige que les pays capables d’agir ensemble se donnent tous les moyens de le faire », a souligné M. Macron.

Tout en reconnaissant l’évolution du paysage mondial, M. Macron a suggéré que la France souhaite entretenir des relations solides avec Washington et Pékin. Il a ajouté que l’Europe et l’Asie partagent un intérêt commun : empêcher l’érosion des normes et institutions internationales établies après la Seconde Guerre mondiale.

« Je serai clair, la France est un ami et un allié des États-Unis, et c’est un ami, et nous coopérons – même si parfois nous sommes en désaccord et en concurrence – avec la Chine », a déclaré M. Marcon, ajoutant : « Nous ne sommes ni la Chine ni les États-Unis, nous ne voulons dépendre d’aucun d’eux. »

La tournée indopacifique de M. Macron dans trois pays, dont son escale à Singapour, reflète la volonté de la France de renforcer ses liens stratégiques et commerciaux dans la région tout en complétant les efforts américains pour faire face aux défis mondiaux.

La France, qui compte 1,6 million de citoyens dans les territoires d’outre-mer des océans Indien et Pacifique, a récemment étendu sa présence militaire, soulignant son statut de puissance indopacifique résidente.

Les propos du dirigeant français interviennent dans un contexte de tensions croissantes dans la région indopacifique, où le renforcement militaire de la Chine, son affirmation territoriale et l’approfondissement de ses liens avec la Russie ont déstabilisé de nombreux acteurs régionaux.

Dans le même temps, les États-Unis ont réaffirmé leur engagement en faveur d’un « Indo-Pacifique libre et ouvert », exhortant les alliés à renforcer la coopération pour maintenir la paix et la liberté de navigation dans les voies navigables stratégiques comme le détroit de Taïwan et la mer de Chine méridionale.

Le secrétaire à la Défense américain, Pete Hegseth, également présent à Singapour pour le sommet, a déclaré que la position de l’administration Trump visait à dissuader la Chine d’envahir Taïwan, une île revendiquée par le régime chinois. Pékin n’a pas exclu le recours à la force pour annexer cette démocratie autonome.

« Nous ne cherchons aucun conflit avec qui que ce soit, y compris avec les communistes chinois », a déclaré M. Hegseth aux journalistes avant de monter à bord de son avion pour Singapour.

Il a également affirmé : « Nous défendrons nos intérêts avec force. C’est l’un des grands objectifs de ce voyage. »

Si l’Union européenne a adopté une approche plus axée sur le commerce dans la région, plusieurs États membres participent de plus en plus à des opérations de sécurité. La France a récemment achevé un déploiement de cinq mois dans la région avec un groupe d’attaque d’un porte-avions, en soutien à des missions de liberté de navigation.

Avec Reuters et l’Associated Press

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