De nombreux Hongkongais ressentent les effets néfastes du gaz lacrymogène sur leur santé

Par Olivia Li
29 novembre 2019 16:07 Mis à jour: 29 novembre 2019 16:07

De nombreux habitants de Hong Kong se plaignent d’avoir contracté des maladies de la peau et que leurs enfants souffrent de divers malaises causés par les vapeurs toxiques des gaz lacrymogènes. En outre, des oiseaux morts ont été trouvés dans de nombreux endroits, y compris dans les deux universités qui ont été gravement attaquées par la police de Hong Kong au cours des deux dernières semaines.

La Coalition anti-extradition de Hong Kong a rassemblé toutes les données relatives aux tirs de gaz lacrymogène par la police, sur la base des conférences de presse de la police au cours des six derniers mois, et a conclu qu’au 15 novembre, la police avait tiré au moins 9 362 cartouches de gaz lacrymogènes dans la ville.

Irritations cutanées

Des images montrant des irritations cutanées, qui peuvent être des réactions allergiques ou des dermatites causant des éruptions cutanées et des ampoules, ont été affichées sur Facebook, ainsi que l’endroit où la personne a été exposée aux gaz lacrymogènes – soit au travail ou à la maison – était indiqué sur chaque image. Apparemment, des gens de tout Hong Kong ont été touchés.

C’est le cas d’une internaute nommée Nancy, qui traverse Mong Kok et Tsim Sha Tsui lorsqu’elle se rend au travail tous les jours – une zone très polluée par les gaz lacrymogènes. Le 3 novembre, Nancy a développé de graves allergies cutanées sur de nombreuses parties de son corps et a dû prendre de fortes doses de stéroïdes et de médicaments antiallergiques. Mais plus de dix jours plus tard, les zones cutanées touchées étaient encore enflées et son médicament ne pouvait pas guérir les allergies.

Beaucoup de chloracné contracté

Epoch Times a déjà rapporté que de nombreux policiers avaient contracté de la chloracné, une maladie rare de la peau, et que leurs superviseurs leur avaient ordonné de taire l’information par crainte que leurs collègues ne s’inquiètent de la situation.

Un journaliste qui a travaillé en première ligne lors des manifestations de Hong Kong au cours des deux derniers mois a également reçu un diagnostic de chloracné.

La chloracné ou « acné chlorique » est une éruption cutanée incurable de points noirs, de kystes et de nodules, qui est directement liée à l’exposition aux dioxines. Les experts médicaux de Hong Kong pensent qu’elle résulte de l’exposition à des gaz lacrymogènes tirés par la police de Hong Kong. Dans une lettre ouverte commune publiée dans le site de nouvelles en ligne Stand News, basé à Hong Kong, les experts ont souligné que le principal composant des gaz lacrymogènes, le chloroacétophénone (CN), libère des composés de type dioxine lors de la friction due au tir.

Enfants affectés

Un sondage en ligne lancé par le Projet de loi des mères de Hong Kong contre l’extradition, une organisation non gouvernementale, a invité les parents de la ville à parler des effets néfastes des gaz lacrymogènes sur la santé de leurs enfants.

Les réponses de 1 188 parents montrent que des enfants de presque toutes les régions de Hong Kong ont été touchés. Parmi eux, 74 sont des nourrissons âgés d’un an ou moins, le plus jeune n’ayant que deux mois. Le plus grand nombre de victimes mineures vient de Yau Tsim Mong, où les gaz lacrymogènes ont été tirés le plus intensivement par la police, représentant 12 % du total des victimes, suivi de Tseung Kwan O et Hong Kong Island East.

Les signes et symptômes les plus courants sont la toux (65 %), suivie d’une gorge sèche (55 %) et des démangeaisons de la peau (51 %). Les éruptions cutanées, la diarrhée et les vomissements représentaient 30 %, 21 % et 9 % des cas. D’autres symptômes comprennent l’écoulement nasal, des douleurs aux yeux, des maux de tête, des douleurs abdominales et des difficultés respiratoires. Presque tous les enfants touchés ont plus d’un type d’effet indésirable. Environ 71 % des enfants ont développé les symptômes en novembre, lorsque la police a intensifié ses tirs de gaz lacrymogène.

Morts d’oiseaux

Le 12 novembre, la police a tiré une grande quantité de gaz lacrymogène et pulvérisé de l’eau teinte en bleu à partir de camions canons à eau à l’université chinoise de Hong Kong. Deux jours plus tard, les internautes ont affiché sur Facebook des photos d’oiseaux morts à l’intérieur du campus.

Des oiseaux morts ont également été trouvés dans plusieurs autres endroits de Hong Kong, comme Mong Kok, selon d’autres billets.

À partir du 17 novembre, la police a attaqué l’université polytechnique de Hong Kong pendant plusieurs jours d’affilée. Sur une photo prise près du campus le 19 novembre, cinq carcasses d’oiseaux, le ventre tourné vers le haut, ont été vues sur un tronçon de route de moins de 10 mètres de long.

L’alerte d’un expert en chimie : « Arrêtez de blesser les citoyens de Hong Kong »

Dr K Kwong, un expert en chimie de l’université de Hong Kong, a exhorté les Hongkongais à prendre des mesures contre l’utilisation des gaz lacrymogènes par la police.

Au cours d’une entrevue accordée le 27 novembre, le Dr Kwong a déclaré au quotidien Epoch Times que les gaz lacrymogènes avaient certainement causé du tort à Hong Kong.

« La police a tiré trop de grenades lacrymogènes. Hong Kong est une ville densément peuplée, et les dommages subis sont donc bien pires que dans d’autres régions », a-t-il déclaré.

Certaines personnes pensent qu’elles peuvent se protéger efficacement en portant un masque à gaz, mais le Dr Kwong a souligné que faire ainsi n’est pas suffisant pour contrer les effets gaz chimiques dangereux.

« La protection offerte par un masque vous empêche d’inhaler la fumée. Cependant, l’exposition par la peau peut également causer des problèmes de santé. Les produits chimiques de la fumée et de la poussière peuvent aussi s’accrocher à vos vêtements. »

Le Dr Kwong a déclaré que le pire cas qu’il ait rencontré était un patient qui avait de graves éruptions cutanées ressemblant à de l’acné sur tout son bras. « J’ai été consterné en voyant son bras. »

Il a mis en garde les autorités contre les dangers de la dioxine chimique libérée par les gaz lacrymogènes.

« Je veux exhorter la police à cesser d’être aussi brutale envers notre peuple. Et nous devons dire aux autorités de cesser de nuire aux Hongkongais avec la dioxine ! Ça affecte la santé de tous ceux qui vivent à Hong Kong. »

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