La découverte de vestiges vieux de 7.000 ans lève certains mystères sur un groupe d’humains inconnu

Par Rebecca Zhu
1 septembre 2021 18:22 Mis à jour: 1 septembre 2021 18:22

Les ossements anciens d’une chasseuse-cueilleuse morte il y a plus de 7 000 ans en Indonésie ont révélé des indices sur un groupe mystérieux d’humains du passé.

La découverte, faite en 2015, dans la grotte calcaire de Leang Panninge, sur l’île indonésienne de Sulawesi, est la première découverte d’ADN humain ancien dans cette chaîne d’îles connue collectivement sous le nom de la Wallacea.

Dans une étude publiée la semaine dernière, Adam Brumm, professeur d’archéologie à l’université Griffith et coauteur de l’étude, a dit que la jeune fille, surnommée Bessé, appartenait à un mystérieux groupe d’humains modernes de l’ère holocène que les archéologues ont nommé les Toaléens.

C’est la première fois qu’un squelette intact du peuple toaléen est retrouvé.

« Nous avons obtenu de l’ADN ancien à partir des os de cette femme, mais nous n’avons pu reconstruire qu’environ 2 % de son génome complet », a déclaré Adam Brumm à le chaîne de télévision ABC. « C’est dire à quel point il était dégradé, et il a fallu beaucoup de travail pour obtenir ne serait-ce que cela. »

Sulawesi est la plus grande île de la Wallacea. Les zones en blanchâtre représentent les masses terrestres exposées pendant les périodes de baisse du niveau de la mer au Pléistocène supérieur. (Document fourni par Kim Newman)
Site funéraire toaléen de la chasseuse-cueilleuse (Document fourni par l’Université Hasanuddin)

Grâce à l’analyse de l’ADN, les archéologues ont confirmé une théorie selon laquelle les Toaléens étaient apparentés aux premiers humains qui vivaient à la Wallacea il y a environ 65 000 ans, et pourraient également établir un lien avec les Aborigènes d’Australie et les Papous.

La moitié du génome de Bessé est partagée avec les Aborigènes, les Papous et les peuples insulaires du Pacifique occidental actuels. Elle était également en partie apparentée à des ancêtres humains plus anciens, les Denisovans, dont des restes ont été retrouvés au Tibet et en Sibérie.

Une analyse plus poussée a révélé que Bessé avait également des liens génétiques forts avec un ancien groupe d’Asiatiques qui ne s’est pas mêlé aux ancêtres des Aborigènes australiens et des Papous.

« Une découverte vraiment inattendue est que dans l’ADN de cette femme du passé, nous avons trouvé des ancêtres d’une population asiatique très ancienne », a dit Adam Brumm. « Nous ne savons pas exactement qui ils étaient. »

Fouilles dans la grotte de Leang Panninge (Photo fournie par le projet de recherche Leang Panninge)

Le professeur Akin Duli de l’Université Hasanuddin en a conclu que cela signifie que l’histoire démographique et génétique des premiers humains de la région était plus complexe qu’on ne le pensait.

« Il est peu probable que nous en apprenions beaucoup sur l’identité de ces premiers ancêtres des Toaléens tant que des échantillons d’ADN humain plus anciens ne seront pas trouvés en Wallacea », a dit le professeur Duli.

Cependant, trouver des restes plus préservés, comme ceux de Bessé, est extrêmement difficile étant donné le climat tropical et humide de la région.

Seuls deux autres échantillons d’ADN ont été trouvés dans toute la région, et ils proviennent du Laos et de Malaisie

Bessé n’a aucun lien avec les habitants actuels de Sulawesi, ce qui n’est pas surprenant étant donné qu’ils sont connus pour descendre en grande partie de personnes venues de la région de Taïwan il y a 3 500 ans.

Les Toaléens constituent un mystère archéologique centenaire depuis la découverte, en 1902, de pointes de flèches uniques et finement ouvragées dans plusieurs grottes du sud de Sulawesi.

Des pointes de flèche en pierre, des microlithes à dos et des pointes de projectile en os, non datés, provenant des Toaléens (Document fourni par Basran Burhan)
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