Le défi lancé par Athéna aux mantras modernes

La vérité et la sagesse terrorisent ceux qui adhèrent aux récits populaires

Par James Sale
17 février 2023 16:43 Mis à jour: 6 mai 2023 12:15

Aujourd’hui, il semble que nous soyons dans un monde où les faits et la vérité n’ont plus d’importance ; ce que nous ressentons semble être le critère essentiel pour établir si quelque chose est vrai ou non.

Nous entendons donc partout l’expression « ma vérité », qui signifie qu’elle est irréfutable parce que c’est « ma vérité », quels que soient les faits.

Les anciens avaient une compréhension différente de ce qui comptait vraiment. Les Grecs, en particulier, comprenaient la psychologie de l’esprit humain : comment il fonctionne, ce qu’il recherche et, surtout, quelles sont les conséquences de l’arrogance qui consiste à ignorer les conseils ou les ordres des dieux – les conseils des dieux, bien sûr, en fonction de la réalité et des faits.

Pour les Grecs, l’orgueil était le péché ultime, car il signifiait que l’on avait ignoré ou défié la volonté expresse des dieux. Bien que les dieux, les dieux de l’Olympe, se battaient et se chamaillaient entre eux et avaient des rivaux et des jalousies tout comme nous, ils avaient néanmoins supprimé le chaos, le primitivisme et la sauvagerie de leurs pères et mères : les Titans. Ils avaient remplacé tout cela par l’ordre et la justice.

Par exemple, le monde de Cronos (le père de Zeus) semble bestial comparé à l’ordre du cosmos que ses enfants ont créé. En effet, lorsque nous pensons à Cronos comme à un mot désignant le « temps », nous nous souvenons que le temps dévore tous ses enfants, tout comme Cronos a tenté de dévorer toute sa progéniture masculine.

Athéna, la déesse grecque de la sagesse, conseille à un jeune étudiant de trouver son inspiration en Italie et en Grèce, vers 1778. (Archive Photos/Getty Images)

La déesse de la sagesse

Outre Zeus lui-même, l’un des dieux olympiens les plus importants était peut-être Pallas Athéna, la déesse de la sagesse, de la guerre et patronne des artisans. Elle était également la fille de Zeus et, selon certains, sa préférée.

Habituellement, quand on pense au dieu grec de la guerre, on pense à Arès (en latin, Mars), mais Arès et Athéna étaient tous deux des dieux de la guerre. La différence est importante. Arès était le dieu de la guerre considéré comme assoiffé de sang, brutal et féroce, tandis qu’Athéna, déesse de la guerre, pouvait être considérée comme une fine stratège, intelligente et parfois trompeuse.

Athéna aimait le rusé Ulysse pour cette raison. Il n’était pas le plus grand guerrier grec – c’était le sanguinaire Achille qui l’était. Mais ce n’est pas Achille qui a gagné la guerre pour les Grecs. C’est grâce à l’astucieux stratagème du cheval d’Ulysse. Bien sûr, grâce à ses stratégies (et au soutien d’Athéna), c’est aussi Ulysse qui survit à la guerre.

Athéna est aussi la « vierge perpétuelle », ce qui, à mon avis, indique que sa sagesse et sa vérité ne peuvent être corrompues. Elle a surgi, adulte et armée, de la tête – du front en fait – de Zeus, ce qui suggère non seulement la prévoyance, mais aussi le pouvoir de la sagesse. En effet, dans un mythe, tous les autres dieux ont été impressionnés par son apparence, et Hélios, dieu du soleil, s’est arrêté sur place pour la contempler !

La naissance d’Athéna par Antoine Houasse. Château de Versailles (Domaine public)

En tant que déesse protectrice des héros et des valeurs héroïques, Athéna a favorisé plusieurs autres grands héros grecs, notamment Persée, Héraclès (le plus grand de tous), Bellérophon et Jason, ainsi qu’Ulysse. Invariablement, ce sont ses conseils qui ont été déterminants pour leur réussite. Le soutien critique qu’elle a apporté à Persée en est un bon exemple, et il est pertinent à notre discussion.

Athéna a demandé à Persée de ne pas regarder directement Méduse pour ne pas être transformé en pierre et, littéralement, pétrifié. Au lieu de cela, il regarda son bouclier de bronze, poli comme un miroir, ce qui lui permit de la décapiter.

Méduse aujourd’hui

Athéna est aujourd’hui pertinente parce que nous observons un modèle semblable de comportement chaque fois que la sagesse se présente dans notre vie moderne : lorsque, par exemple, quelqu’un remet en question l’idéologie non-binaire, ou lorsqu’une personne compétente remet en question les présomptions et l’orthodoxie des vaccinations et du port de masque COVID-19, ou lorsque la théorie critique de la race est remise en question car elle pourrait elle-même être raciste, ou lorsque (…) la liste est longue. Lorsque ces remises en question ont lieu, lorsque des preuves sont présentées à l’encontre du récit populaire – c’est-à-dire lorsqu’Athéna, déesse de la sagesse et de la vérité, se manifeste – nous voyons toujours le même comportement.

Si nous revenons au mythe de Persée, la tête de Méduse, après être apparue dans plusieurs autres aventures de Persée, trouve finalement sa place au centre de l’égide, le bouclier d’Athéna, (une arme merveilleuse, symbole de la souveraineté ou aussi représenté comme un bouclier ou un plastron représentant la tête de Méduse). Cela signifie qu’en affrontant Athéna au combat, on devait faire face à la tête de Méduse. En d’autres termes, il fallait faire face à la terreur pure et simple qui est pétrifiant ! Seul un autre dieu ou un esprit pouvait y résister. Et pour ce qui est de ses attaques, même parmi les dieux, probablement seul Zeus et un ou deux autres seulement pourraient le faire adéquatement.

Frédéric le Grand en Persée, 1756, par Bernhard Rode, représente Athéna montrant à Persée comment éviter le regard de Méduse. (Domaine public)

Ainsi, lorsque les schibboleths d’aujourd’hui sont attaqués par la sagesse, le résultat est la terreur et la pétrification. Ces idées se manifestent de plusieurs façons. Tout d’abord, les personnes qui diffusent ces idées font preuve d’une incapacité à s’appuyer sur un dialogue rationnel. Il n’y a pas d’argument rationnel à opposer à la vérité. Au lieu de cela, ceux qui se disent « réveillés » entrent dans un profond déni. (Pour être clair, le terme « woke » est utilisé à la fois par les libéraux et les conservateurs pour décrire un certain nombre d’idéologies progressistes plus radicales, notamment la théorie critique de la race, la justice sociale et la théorie du genre.)

Cette pétrification durcit leurs attitudes et leurs cœurs. Le cœur devient une pierre. La peur (ou plus exactement la terreur) provoque une réaction brutale, une réponse vicieuse, une incapacité à envisager des alternatives, et même la possibilité d’envisager qu’ils puissent se tromper ou, en fait, avoir tort.

Une troisième manifestation est que finalement, à mesure que le durcissement (la pétrification) s’approfondit, ils affichent une qualité impitoyable, sans pitié : Les contrevenants doivent être punis. (En même temps, bien sûr, le mème « sois gentil » est scandé comme un mantra.)

Les défenseurs de la liberté

Nous savons donc que la sagesse et la vérité – Athéna – sont de notre côté lorsque nous sommes témoins de ces comportements et manifestations de ceux qui sont déterminés, par leur orgueil démesuré, à nier la réalité, à nier les faits et à nier la vérité. Comme le disait l’écrivain et philosophe anglais G.K. Chesterton à propos du péché impardonnable, c’est « appeler une feuille verte grise ».

Le compositeur et écrivain Kenneth LaFave, dans son livre merveilleusement instructif War of the Words, a observé à juste titre que « le mot le plus approprié et le plus précis pour identifier les défenseurs de la liberté est, semble-t-il, ‘Occidentaux’ ».

Historiquement, cela semble être vrai. De la Magna Carta à la Déclaration des droits, l’Occident n’a cessé de faire pression pour établir les libertés que nous considérons aujourd’hui comme acquises. Le danger qui nous guette aujourd’hui est que ces libertés s’érodent de l’intérieur, et nous avons été extrêmement laxistes pour faire face à ce déclin : laxistes comme en détournant notre attention de la sagesse et de la vérité, qui pétrifient l’ennemi, et en permettant que les feuilles vertes soient appelées grises.

L’antidote est de revenir à la déesse de la sagesse. Il s’agit bien sûr d’une métaphore, car nous pourrions aussi nous rappeler que la sagesse était dans la tradition judéo-chrétienne avec le Seigneur Dieu au commencement : « L’Éternel m’a possédée [la Sagesse] dès le commencement de sa voie, même avant qu’il fît aucune de ses œuvres. J’ai été établie dès l’éternité (…) » (Proverbes 8.22-23)

Redoublons d’efforts pour rester dans la vérité et inculquer la sagesse chaque fois que nous le pouvons car, plus que toute autre chose, c’est ce que craignent les hurluberlus.

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