Des enfants travailleraient-ils vraiment dans la chaîne de production de Ferrero Rocher en Turquie?

Par Epoch Times
24 décembre 2019 20:36 Mis à jour: 24 décembre 2019 20:36

Ferrero Rocher, troisième plus grande chocolatière au monde après Mars et Mondelez, revendique une « tolérance zéro à l’égard de toute forme de violation des droits humains », cependant, de jeunes enfants pourraient être employés par des fournisseurs en Turquie pour récolter les noisettes de l’entreprise.

La Turquie, avec ses terres riches en limons, est devenue le centre mondial de la culture de noisettes. Un généreux marché qui rapporte jusqu’à 1,6 milliard d’euros par an. Et Ferrero Rocher, qui est son plus gros client, achète jusqu’à un tiers de la production turque.

Le problème, c’est qu’on dénombre 600 000 petites fermes en Turquie, parmi les lesquelles on trouve de nombreux enfants pour s’occuper de la récolte et du transport. D’après le dernier rapport du gouvernement turc, publié en 2012, environ 900 000 enfants travaillaient dans différentes industries, notamment dans l’agriculture.

Comment cela est-il possible ? En Turquie, les entreprises agricoles de moins de 50 employés ne sont pas soumises au Code du travail turc. Alors en l’absence de politiques gouvernementales, c’est aux entreprises de confiserie de surveiller le processus de récolte ; un suivi difficile à contrôler du fait de sociétés intermédiaires entre les agriculteurs et les acheteurs, qui entretiennent une opacité sur les circuits de transactions.

En 2018, le Centre pour les droits de l’enfant en Turquie a recensé la mort de 67 enfants et adolescents sur leur lieu de travail. Richa Mittal, la directrice de l’innovation et de la recherche pour la Fair Labor Association, avait déclaré : « En six ans de suivi, nous n’avons jamais trouvé une seule ferme de noisettes en Turquie dans laquelle toutes les normes de base d’un travail décent étaient respectée.s »

Actuellement, Ferrero Rocher surveille 49 % des noisettes qu’elle utilise dans ses produits (Nutella, Ferrero Rocher, Kinder Bueno…). D’ici 2020, l’entreprise a annoncé l’objectif de les vérifier à 100 %.

En attendant, l’entreprise Ferrero a reconnu le problème du travail des enfants dans l’industrie de la noisette et a affirmé être « déterminée à prévenir et à éliminer ce travail tout au long des chaînes d’approvisionnement », malgré que « la complexité de la chaîne d’approvisionnement des noisettes signifie qu’elle ne peut pas être transformée par un seul acteur ».

Giulio Carini, responsable de campagne chez l’ONG WeMove Europe, a déclaré que « la racine du problème, c’est le prix que Ferrero paye pour ses noisettes. Notre campagne demande à Ferrero de soutenir un prix équitable pour les noisettes en Turquie, afin de garantir aux travailleurs un revenu salarial et d’éliminer le travail des enfants tout au long de sa chaîne d’approvisionnement ».

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