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Des experts chinois en drones soutiennent un fabricant d’armes russe sous sanctions

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Un drone CS-5000T est présenté lors d'un défilé militaire marquant le 80e anniversaire de la victoire sur le Japon et la fin de la Seconde Guerre mondiale, sur la place Tiananmen à Pékin, le 3 septembre 2025.

Photo: Pedro Padro/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Des experts chinois en drones se sont rendus en Russie pour travailler sur des drones militaires dans une entreprise publique d’armement déjà soumise à des sanctions occidentales, a rapporté Reuters.
Les experts chinois ont visité les installations d’armement d’IEMZ Kupol plus de six fois depuis mi-2024, a rapporté jeudi l’agence Reuters, citant deux responsables européens de la sécurité et des documents de l’entreprise examinés par l’agence.
Durant cette période, Kupol a également reçu des livraisons de drones d’attaque et de surveillance fabriqués en Chine, acheminés via un intermédiaire russe, selon les documents et les sources officielles.
Kupol fait partie des plus de 150 individus et entités sanctionnés par le département du Trésor américain pour avoir matériellement soutenu la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine. L’entreprise a été mise sur liste noire en 2023, précisément pour la fabrication d’équipements anti-aériens et de drones kamikazes.
Depuis lors, Kupol a produit des milliers de drones Garpiya, une variante russe du drone suicide iranien Shahed. Le 7 septembre, lors de ce que l’armée de l’air ukrainienne a décrit comme la plus importante offensive de drones depuis le début de l’invasion à grande échelle en février 2022, la Russie a lancé 810 de ces drones lors d’une seule attaque contre des villes ukrainiennes.
Un document interne à Kupol, consulté par Reuters, indique qu’un groupe d’experts chinois s’est rendu dans les installations de Kupol, à Ijevsk, pour former le personnel russe à l’assemblage et à l’utilisation de drones fabriqués en Chine. Officiellement présentés comme des employés de TSK Vektor – société russe elle aussi sous sanctions –, les sources européennes affirment à Reuters qu’ils provenaient en réalité de Sichuan AEE, un fabricant chinois de drones.
Kupol aurait également acquis plus d’une douzaine de drones suicides produits par Sichuan AEE. Les registres d’expédition inclus dans les documents montrent des livraisons acheminées vers la Russie par l’intermédiaire de TSK Vektor.
Ce partenariat aurait donné naissance à un nouveau drone, le Garpiya-3. Ce modèle, selon les rapports, est plus évolué que ses prédécesseurs, disposant d’une portée de 1900 kilomètres et d’une capacité d’emport de 50 kilos.
Le département du Trésor américain a révélé l’année dernière que la société chinoise Xiamen Limbach Aircraft Engine Company produisait les moteurs du Garpiya-3, tandis que d’autres composants, notamment son système de traitement des données, semblaient également provenir de Chine. L’assemblage final est réalisé en Russie, dans les installations de Kupol.
Au-delà du drone suicide, des documents consultés par Reuters suggèrent que Kupol s’intéresse aux modèles de surveillance réutilisables fabriqués en Chine et capables d’emporter des armes. Une lettre décrit un projet commun sino-russe visant à créer une nouvelle plateforme appelée GA-21, vraisemblablement inspirée du Shahed-107 iranien, pouvant être utilisée pour la surveillance comme pour les frappes.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a assuré ne rien savoir de cette coopération dans le domaine des drones.
Kiev a mis en garde à plusieurs reprises contre la présence de composants étrangers dans la production d’armes à Moscou. Sur Telegram, le 21 septembre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que les forces russes avaient lancé plus de 1500 drones, 1280 bombes guidées et 50 missiles rien que durant la semaine précédente.
Les armes récupérées après ces attaques, a-t-il précisé, contenaient plus de 132.000 composants d’origine étrangère venus d’Europe, des États-Unis, de Chine, du Japon et de dizaines d’autres pays.
« Ces technologies aident la Russie à produire des armes à grande échelle », a souligné Zelensky. « Tout est utilisé pour terroriser notre peuple. »