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Le Brésilien Bolsonaro placé en détention après qu’un tribunal a estimé que la veillée organisée par ses partisans présentait un risque potentiel de fuite

Les autorités brésiliennes soupçonnent l’ancien président d’avoir voulu utiliser une veillée publique de prière pour préparer sa fuite alors qu’il était assigné à résidence.

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Jair Bolsonaro, ancien président du Brésil, quitte l’hôpital DF Star après une intervention médicale à Brasília, le 14 septembre 2025.

Photo: Ton Molina/Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

La police brésilienne a placé Jair Bolsonaro en détention, après que la Cour suprême a jugé qu’il représentait « un risque concret de fuite » durant son assignation à résidence.
Dans une ordonnance rendue publique le 22 novembre et consultée par Epoch Times, le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes a justifié la mesure par « de nouveaux faits » : Bolsonaro aurait envisagé de briser son bracelet électronique et a publiquement appelé à une veillée devant son domicile susceptible « de permettre une éventuelle fuite ».
Reconnu coupable en septembre de tentative de coup d’État, l’ex-président a été condamné à 27 ans et trois mois de prison. Il reste sous assignation à résidence en attendant son appel. Cette détention intervient à quelques jours de la décision de la Cour suprême, qui doit ordonner le début de sa peine.
Selon Alexandre de Moraes, le centre de surveillance chargé du contrôle du bracelet indique que Bolsonaro avait « l’intention de le briser pour garantir le succès de sa fuite ». Cette tentative aurait été « facilitée par la confusion engendrée par la manifestation organisée par son fils ».
-M. Moraes fait ici référence à Flávio Bolsonaro, sénateur et fils du président déchu, qui a appelé les sympathisants à se rassembler devant le domicile paternel le soir du 22 novembre.
« Vas-tu te battre pour ton pays ou regarder tout cela sur ton téléphone, confortablement installé ? Je t’invite à lutter avec nous », a lancé Flávio Bolsonaro dans une vidéo publiée sur X la veille, précisant que la veillée visait à « prier pour la santé de son père et le retour de la démocratie ».
« Le tumulte causé par ce rassemblement illégal fait courir un risque réel de compromettre l’assignation à résidence et les autres mesures de précaution, ouvrant la voie à une fuite », écrit M. Moraes dans sa décision.
Le juge exprime aussi ses inquiétudes face aux démarches de Bolsonaro pour obtenir l’asile politique en Argentine, pays dont le président Javier Milei affiche son soutien au dirigeant brésilien. Un autre fils de Bolsonaro, le député Eduardo Bolsonaro, ainsi que plusieurs proches, ont déjà quitté le Brésil pour échapper à la justice.
Dans un communiqué diffusé à plusieurs médias nationaux, les avocats de Bolsonaro dénoncent « une profonde perplexité » face à la détention, arguant que la veillée prévue était une « réunion de prière pacifique », protégée par la Constitution brésilienne qui garantit la liberté religieuse.
« Bien que la justice affirme détenir des preuves très sérieuses concernant une éventuelle fuite, l’ancien chef d’État a été arrêté chez lui, portant un bracelet électronique et sous surveillance policière », insistent-ils.
La condamnation de 27 ans contre Bolsonaro découle d’accusations selon lesquelles il aurait orchestré les protestations du 8 janvier 2023, lors desquelles des bâtiments gouvernementaux fédéraux avaient été pris d’assaut. Les autorités estiment que ces événements étaient les prémices d’un complot plus large visant à renverser le résultat de l’élection de 2022 remportée par son rival de gauche, Luiz Inácio Lula da Silva.
Fin juillet, la Cour suprême avait ordonné une perquisition chez Bolsonaro, l’obligation de porter un bracelet électronique, un couvre-feu nocturne et le week-end, ainsi que l’interdiction d’utiliser les réseaux sociaux, de contacter des diplomates étrangers ou d’approcher des ambassades. Son passeport avait déjà été confisqué.
Eduardo Bolsonaro, actuellement aux États-Unis où il tente d’obtenir une intervention de Washington pour empêcher la procédure judiciaire contre son père, a condamné Alexandre de Moraes pour ce qu’il qualifie de durcissement excessif des mesures à l’encontre du septuagénaire.
« C’est le genre d’escalade contre laquelle l’Histoire nous met en garde. Quand les régimes n’arrivent pas à vaincre leurs adversaires politiquement, ils cherchent à les éliminer physiquement », a-t-il écrit sur X.