Des insectes au menu ? Les politiques climatiques et d’ESG de Biden menacent l’approvisionnement alimentaire

Un nouveau rapport met en garde contre les politiques climatiques zéro émission nette de l'administration Biden, leurs impacts sur les coûts de production agricole, menaçant l'approvisionnement alimentaire et conduisant à des pénuries

Par Tom Ozimek
20 février 2024 20:20 Mis à jour: 20 février 2024 20:20

Un nouveau rapport du groupe de réflexion privé à tendance droite ‘The Buckeye Institute’ a tiré la sonnette d’alarme sur les politiques règlementaires en matière climatique « zéro émission nette » de l’administration Biden et sur la menace qu’elles font planer sur la production alimentaire américaine.

Le rapport, publié le 7 février, révèle que les politiques climatiques et les obligations relevant des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) mises en avant par l’administration Biden ont un coût élevé pour les agriculteurs et les consommateurs américains.

« Afin de mieux apprécier les coûts réels que les exploitations agricoles et les ménages américains devront probablement payer suivant des politiques et des objectifs zéro émission nette de l’administration Biden, le centre de recherche économique du Buckeye Institute a développé un modèle d’exploitation de maïs soumis aux nouvelles règles du gouvernement en matière d’émissions de carbone », écrivent les auteurs du rapport, Trevor W. Lewis et M. Ankith Reddy, tous deux analystes de recherche en économie au sein du groupe de réflexion.

« Comme prévu, les coûts opérationnels de l’exploitation ont tous augmenté de manière significative », ont-ils ajouté.

En analysant les données, les chercheurs ont constaté que les agriculteurs américains verraient leurs coûts d’exploitation augmenter d’environ 34% à la suite des politiques zéro émission nette de l’administration Biden.

Non seulement le modèle a prédit que la tarification du carbone augmenterait les coûts des exploitations agricoles, mais le portefeuille des consommateurs risque également d’être touché.

« La tarification du carbone augmentera le budget des dépenses alimentaires des américains de 110 dollars (102 euros) par mois, soit 1330 dollars (1234 euros) par an, ou de 15% », ont estimé les chercheurs.

Des personnes font leurs courses dans une épicerie à Los Angeles, Californie, le 12 octobre 2023. (Mario Tama/Getty Images)

Menace sur l’approvisionnement alimentaire

Les politiques de réduction des émissions « net-zéro » que le rapport Buckeye a prises en compte dans son analyse comprennent la réadhésion aux accords de Paris sur le climat, qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Afin d’atteindre les objectifs du pacte climatique, l’administration Biden s’est engagée à réduire les émissions de gaz à effet de serre des États-Unis de 50 à 52% d’ici à 2030 et à atteindre le « zéro émission nette » à l’échelle de l’économie d’ici à 2050.

« La réalisation de l’économie décarbonée souhaitée par l’administration nécessitera des politiques agressives de réduction des émissions de gaz à effet de serre afin de retirer et remplacer les combustibles fossiles de tous les secteurs de l’économie américaine », écrivent les auteurs du rapport.

L’administration Biden a déjà commencé à mettre en œuvre des politiques réglementaires strictes destinées à réduire les émissions de carbone de l’industrie énergétique américaine. Une réglementation sur les rapports ESG, en cours d’être finalisée et qui doit entrer en vigueur en avril 2024, menace d’imposer les objectifs de décarbonisation à d’autres secteurs industriels.

Nombre de ces politiques ont été testées en Europe, et ont été, selon les chercheurs, un « échec retentissant ».

« Malgré les avertissements catégoriques de leurs homologues européens, les décideurs politiques américains ont réengagé l’industrie américaine à respecter les mêmes normes zéro émission nette et ont imposé les mêmes types d’obligations coûteuses aux exploitations agricoles et aux entreprises, qui réduiront en fin de compte l’approvisionnement alimentaire et énergétique, sans atteindre les avantages escomptés », affirment-ils.

« Les résultats de la modélisation de Buckeye étaient prévisibles et sans surprise, mais de nombreux décideurs américains semblent ne pas vouloir les considérer, ni même les reconnaître. Cela doit changer, faute de quoi les États-Unis devront faire face à des conséquences économiques désastreuses », conclut le rapport.

La Maison-Blanche n’a pas répondu à une demande de commentaire sur les conclusions du rapport.

(Photo Win McNamee/Getty Images)

Will Hild, directeur exécutif de Consumers’ Research, a commenté le rapport dans un post sur X.

« Les agriculteurs et les éleveurs dépensent des sommes considérables en engrais, semences, nourriture pour animaux, machinerie lourde et pesticides afin de produire la nourriture que nous mangeons. Pourtant, le ‘culte du climat’ et les tenants élitistes des critères ESG font monter ces coûts en flèche », a-t-il écrit.

« Cela fait peser une charge financière plus lourde sur les producteurs agricoles et impose des prix alimentaires plus élevés aux Américains qui travaillent dur », a-t-il poursuivi.

« Les moyens de subsistance des agriculteurs et des éleveurs américains ne devraient pas être menacés par des coûts d’exploitation gonflés ou par la perte d’accès aux capitaux des banques. Le peuple américain ne devrait pas non plus être victime d’une lourde taxe imposée à ses produits alimentaires par des extrémistes du climat. »

« L’agriculture, c’est la sécurité nationale »

Le rapport de Buckeye intervient environ une semaine après qu’une douzaine de commissaires républicains à l’agriculture aient averti, dans une lettre adressée le 29 janvier à des dirigeants de banques, que l’adhésion à l' »Alliance bancaire net-zéro [émission] » des Nations unies aura un impact négatif sur les agriculteurs et menacera la sécurité alimentaire des États-Unis.

En plus de leur adhésion à l’Alliance, des banques comme JPMorgan Chase et Bank of America se sont engagées à ce que les prêts qu’elles accordent « s’alignent [aux objectifs] zéro [émission] nette d’ici le milieu du siècle ou plus tôt ».

Tyler Harper, commissaire à l’agriculture de Géorgie et l’un des signataires de la lettre, a déclaré à Epoch Times lors d’une interview précédente que l’engagement en faveur de politiques zéro émission nette avait un impact négatif sur la sécurité nationale.

« L’agriculture est, en réalité, une question de sécurité nationale, et si nous ne sommes pas en mesure de nous nourrir en tant que nation, nous ne sommes pas en mesure de nous protéger », a-t-il déclaré.

« Quand on regarde le Sri Lanka et les effets dévastateurs des [obligations réglementaires liées au climat] sur ce pays, quand on regarde les Pays-Bas, la mise en œuvre de certaines de ces politiques et leurs effets dévastateurs sur leur économie agricole, nous constatons les effets [de ces politiques] dans d’autres pays et nous ne voulons pas que cela se produise chez nous », a ajouté M. Harper.

Des agriculteurs se rassemblent avec leurs véhicules à côté d’un panneau indiquant la frontière entre l’Allemagne et les Pays-Bas lors d’une manifestation sur l’autoroute A1, près de Rijssen, le 29 juin 2022. (Vincent Jannink/ANP/AFP via Getty Images)

En 2019, au Sri Lanka, l’application d’une réglementation visant à réduire l’utilisation d’engrais azotés a fait s’effondrer les rendements agricoles, entraînant de violentes manifestations qui ont fini par renverser le gouvernement.

Aux Pays-Bas, les tentatives de réglementation visant à imposer des politiques zéro émission nette ont entraîné des protestations généralisées des agriculteurs.

« Mangerez-vous des insectes? »

Un récent documentaire exceptionnel d’EpochTV intitulé « No Farmers No Food : Will You Eat the Bugs? » (Pas de nourriture sans agriculteurs : Mangerez-vous des insectes?) brosse un portrait des politiques relatives au climat à travers le monde et la manière dont elles contraignent les agriculteurs à cesser leurs activités, menaçant ainsi l’approvisionnement alimentaire.

« Il s’agit de la prochaine crise mondiale, ignorée par les médias du monde entier », a déclaré Roman Balmakov, animateur de l’émission « Facts Matter » sur EpochTV et réalisateur du documentaire, lors d’une interview accordée en marge de la première mondiale du film, en septembre 2023.

Roman Balmakov, animateur et réalisateur de Facts Matter, lors de la première mondiale du documentaire original d’Epoch Times, « No Farmers No Food : Will You Eat The Bugs » à Irving, Texas, le 22 septembre 2023. (Samira Bouaou/Epoch Times)

Le documentaire retrace l’histoire de la « crise climatique » et la manière dont elle a été envisagée par les dirigeants mondiaux lors de la Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement, également connue sous le nom de Sommet de la Terre, en juin 1992, peu après la fin de la guerre froide.

Le film se penche également sur l' »Agenda 30″, une nouvelle mouture de l' »Agenda 21″, et explique comment les politiques mondiales définies par les Nations unies visent à mettre fin à l’agriculture privée et à créer une dépendance à l’égard d’un gouvernement mondial unique, contrôlant l’approvisionnement alimentaire de la planète.

« Les dirigeants de certaines des organisations les plus puissantes de la planète ont déterminé que l’agriculture, en particulier l’agriculture bovine, était responsable du réchauffement climatique et que le réchauffement climatique était responsable des prix élevés des aliments et des pénuries alimentaires », a expliqué M. Balmakov.

Le documentaire explore l’impact des politiques climatiques radicales au Sri Lanka et aux Pays-Bas, ainsi que les répercussions des réglementations zéro émission nette et d’autres politiques analogues aux États-Unis.

Les solutions proposées par les gouvernements du monde entier pour lutter contre le changement climatique « pourraient vous surprendre », déclare M. Balmakov dans le film.

« Selon les Nations unies, [les insectes] pourraient intégrer votre futur dîner », ajoute-t-il.

Kevin Stocklin et Jana Pruet ont contribué à cet article.

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