Des mails dévoilent l’enquête initiée par le FBI sur le financement des laboratoires de Wuhan par les NIH

Par Eva Fu
18 juillet 2022 14:22 Mis à jour: 18 juillet 2022 15:40

Le Federal Bureau of Investigation (FBI) a lancé une enquête sur le financement de la recherche sur les chauves‑souris à l’Institut de virologie de Wuhan (WIV) par les National Institutes of Health (NIH), selon des courriels récemment rendus publics.

Cet intérêt de la part de la principale agence de renseignement américaine s’ajoute à l’enquête initiée à l’international sur le WIV. Le site de l’Institut de virologie de Wuhan abrite un laboratoire de biosécurité niveau 4. Il est désormais admis que la pandémie de Covid‑19 a peut‑être démarré de là.

« En préparation de notre appel de mardi, Erik [Stemmy] (en copie) a fourni des réponses à vos questions initiales ci‑dessous (également jointes) », a écrit Ashley Sanders, un officier de l’équipe en charge d’enquêter sur l’intégrité des programmes des NIH, dans un courriel (pdf) daté du 22 mai 2020 ayant pour objet « Questions sur les subventions – Enquête du FBI » et adressé à l’agent du FBI David Miller.

Le mail a été obtenu par Judicial Watch [Surveillance judiciaire], une ONG dédiée à la surveillance et la transparence des activités du gouvernement américain. C’est par le biais d’un recours en justice en vertu de la Loi d’accès à l’information que le mail a été récupéré. Judicial Watch a exhorté que soit rendus accessibles tous les dossiers sur les communications, contrats et accords liés aux WIV.

Il est difficile de déterminer quelle est exactement la portée de l’enquête du FBI, car le reste de la correspondance, cinq pages au total, est entièrement caviardé. Mais l’intitulé de la pièce jointe du mail « SF 424 AI110964‑06 (date de réception 11/05/2018) », correspond à une subvention des NIH accordée pour un programme nommé : « Comprendre le risque d’émergence de coronavirus de chauve‑souris ».

La recherche en question était dirigée par Peter Daszak, et l’argent de la subvention était donc destiné à l’organisation dont il est le président : EcoHealth Alliance. Son organisation a ensuite acheminé l’argent vers le laboratoire de Wuhan. De 2014 à 2019, EcoHealth Alliance, basé à New York, a reçu six subventions annuelles d’un montant total de 3.748.715 dollars de la part de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID). Le NIAID est un des 27 instituts des NIH. Les six subventions étaient toutes destinée à financer ce programme sur les coronavirus, qui devait prendre fin en 2026.

L’enquête du FBI s’est concentrée sur au moins deux de ces subventions, respectivement en 2014 et 2019, selon l’objet du mail.

La subvention de 2014 visait à « comprendre quels facteurs augmentent le risque d’émergence du prochain CoV chez l’homme en étudiant la diversité des CoV dans un réservoir zoonotique critique (chauves‑souris), sur des sites à haut risque d’émergence (marchés d’animaux sauvages) dans une zone sensible de maladies émergentes (Chine) », selon la description du projet. Plus simplement, les chercheurs devaient évaluer le potentiel de propagation du coronavirus. Il s’agissait également de développer des modèles capables de prédire le risque d’émergence du coronavirus chez les chauves‑souris. Enfin, il était question de faire des expériences d’infection virale et des recherches de « génétique inverse » pour tester la transmission du virus entre espèces.

Peter Daszak, membre de l’équipe de l’OMS, quitte son hôtel après la clôture de l’enquête de l’équipe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les origines du Covid‑19 à Wuhan, dans le Hubei, le 10 février 2021. (Hector Retamal/AFP via Getty Images)

Dans le sommaire du projet pour la subvention de 2019, EcoHealth annonce avoir découvert que « les chauves‑souris du sud de la Chine abritent une extraordinaire diversité de SARSr‑CoVs », et que certains de ces virus peuvent « infecter des modèles de souris humanisés provoquant une maladie semblable au SRAS, et échapper aux thérapies ou aux vaccins disponibles ».

Selon des documents récemment divulgués, dans le cadre d’une subvention, le WIV a mené une expérience qui a abouti à une version plus puissante d’un coronavirus de chauve‑souris.

Dans les recherches rendues possibles grâce à la cinquième subvention, de juin 2018 à mai 2019, les chercheurs ont infecté deux groupes de souris de laboratoire. Le premier groupe a été infecté avec une version modifiée d’un coronavirus de chauve‑souris existant déjà dans la nature. Le deuxième groupe a été infecté avec le virus original.

Les souris infectées par la version modifiée ont développé des formes de maladies plus graves que les autres, selon le Dr Lawrence Tabak, directeur adjoint principal des NIH, dans une lettre en réponse à une enquête du Congrès.

« Comme cela arrive parfois en science, il s’agissait d’un résultat inattendu durant la recherche, cela s’opposait à ce que les chercheurs avaient initialement prévu de faire », a écrit le Dr Tabak. Il a reconnu qu’EcoHealth avait violé les termes de la subvention en n’informant pas les NIH « immédiatement » de la découverte.

Agents de sécurité devant l’Institut de virologie de Wuhan alors que les membres de l’équipe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) chargée d’enquêter sur les origines du Covid‑19 visitent les lieux, le 3 février 2021. (Hector Retamal /AFP via Getty Images)

Mais, selon certains spécialistes, quelle que fut l’intention initiale des scientifiques, ces travaux correspondaient en tout point à une recherche à gain de fonction telle que définie officiellement.

« La manipulation génétique du MERS et du SRAS réalisée à Wuhan constituait clairement des expériences à gain de fonction », affirme Jonathan Latham, directeur exécutif du Bioscience Research Project, à Epoch Times. Il estime que le choix de la formulation des NIH était « absurde », « alors qu’il est clair que ces expériences étaient expressément conçues pour détecter une pathogénicité accrue ».

Un mémo d’avril 2020 (pdf) révèle que le département d’État a estimé que la fuite du laboratoire était l’origine la plus probable du Covid‑19.

« Les laboratoires de Wuhan ont toujours été les plus suspects et pourtant, ils ont été les moins examinés. Il a été prouvé que tous les autres lieux possibles d’où aurait pu partir le virus étaient erronés », indique le mémo. Le mémo mentionne ensuite des preuves circonstancielles : les manquements aux normes de sécurité, les expériences sur des chauves‑souris par les chercheurs du WIV et l’implication du laboratoire dans une « dissimulation délibérée, notamment la destruction de toute preuve de fuite et la disparition de ses employés en tant que patient zéro ».

Epoch Times a contacté le FBI pour obtenir une demande de commentaire.

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