Les cas de Covid-19 en Chine ont augmenté de plus de 160 % pendant le mois de mai, selon les dernières données officielles du régime communiste chinois. Mais les habitants de tout le pays continuent de signaler à Epoch Times et sur les médias sociaux qu’ils pensent que la situation est plus grave que ce que les autorités admettent.
Le 5 juin, les Centres chinois de contrôle et de prévention des maladies (China CDC) ont publié leurs données nationales sur l’épidémie de Covid-19 pour le mois de mai, faisant état de 440.662 cas, dont 606 cas graves et 7 décès, soit une augmentation considérable par rapport aux 168.507 cas, 340 cas graves et 9 décès recensés au mois d’avril.
« Le nombre de nouveaux cas confirmés rapportés quotidiennement a fluctué jusqu’au pic du 26 mai, puis a diminué », a fait savoir le CDC chinois, tout en identifiant la principale souche épidémique comme étant le NB.1.8.1, une sous-branche de sixième génération du variant XDV Omicron.
Liu Qiyong, chercheur au CDC de Chine, a déclaré lors d’une conférence de presse de la Commission nationale de la santé, le 5 juin, que l’épidémie de Covid-19 en Chine avait atteint un pic au mois de mai, mais qu’elle présentait une tendance à la baisse dans certaines provinces.
M. Liu a ajouté qu’à l’heure actuelle, les cas cliniques sont le plus souvent bénins et que les réactifs de détection et les médicaments existants restent efficaces.
Tang Jingyuan, médecin et commentateur de l’actualité basé aux États-Unis, a indiqué à Epoch Times le 7 juin que les responsables du Parti communiste chinois (PCC) affirment que l’épidémie est en recul afin d’éviter la panique de la population.
« Les données pour le mois de juin n’ont pas encore été publiées », a-t-il précisé. « Je pense que l’objectif est d’éviter que le public ne panique à l’idée d’une épidémie de plus grande ampleur cet été. Cette vague épidémique est encore en phase de développement et il nous est difficile de conclure qu’elle a déjà atteint son apogée. »
M. Tang s’est montré sceptique face à l’affirmation que les tests et les médicaments actuels sont efficaces contre les nouvelles souches du virus.
« Si un médicament est efficace contre une maladie, cela signifie qu’il peut être clairement démontré par les statistiques médicales qu’il permet de contrôler strictement la maladie », a-t-il souligné. « Cependant, nous constatons aujourd’hui que l’épidémie de Covid-19 a amorcé une vague de pics pour cet été. »

Des habitants d’un peu partout en Chine ont indiqué à Epoch Times que la situation était bien plus grave et que les données officielles continuaient à ne pas correspondre à leur expérience vécue. Nombre d’entre eux se sont tournés vers la médecine traditionnelle chinoise pour se soigner.
Le PCC ayant l’habitude de dissimuler les informations et de publier des données peu fiables, et notamment de sous-déclarer les infections par le Covid-19 et le nombre de décès qui y sont associés depuis le début de l’année 2020, les récits des médecins locaux et des habitants peuvent fournir des informations précieuses pour comprendre la situation sur le terrain dans ce pays totalitaire.
Symptômes persistants
Chen Yang, un praticien de médecine traditionnelle chinoise de la ville de Zhuzhou, dans la province de Hunan, qui a demandé à utiliser un pseudonyme pour des raisons de sécurité, a révélé à Epoch Times que deux adultes s’étaient récemment rendus dans sa clinique pour obtenir de l’aide dans le traitement de leurs symptômes liés au Covid-19.
« Leurs symptômes étaient relativement graves : toux, maux de gorge et fièvre. Ils ont duré plus longtemps qu’un rhume », a précisé M. Chen.
M. Chen a ajouté qu’il connaissait des personnes décédées du Covid-19 au cours de cette vague épidémique, mais que même cinq ans plus tard, « les hôpitaux ne disent pas qu’il s’agit du Covid-19, et le Parti communiste ne l’admet pas et n’autorise pas les hôpitaux à le dire ».
M. Jian, un habitant de la mégalopole de Shenzhen qui n’a donné que son nom de famille par crainte pour sa sécurité, a indiqué à Epoch Times que de nombreuses cliniques de traitement de la fièvre dans les hôpitaux de Shenzhen ont de longues files d’attente.
M. Jian pense qu’il s’agit d’un variant du SRAS-CoV-2 qui cause le Covid-19, et les symptômes des patients sont tous des maux de gorge, de la fièvre, etc. qui durent plus d’une semaine au moins.
Il a ajouté que même si une personne meurt d’une infection au Covid-19, « le gouvernement ne fera pas savoir qu’elle est morte de cette maladie ».

M. Shi, un autre habitant de Shenzhen qui n’a donné que son nom de famille pour des raisons de sécurité, a indiqué à Epoch Times qu’il avait vu de nombreuses personnes infectées par le virus depuis le début de la vague d’épidémie.
« Une plus grande proportion d’enfants a été infectée. Les symptômes sont généralement de la fièvre et des frissons », a précisé M. Shi.
« Les médecins ne disent pas aux patients de quel virus il s’agit et leur demandent de retourner chez eux pour faire le test Covid-19. De nombreuses personnes ont été testées positives. »
Le Dr Jonathan Liu, directeur du centre de guérison Liu’s Wisdom et professeur au Collège public du Canada, a affirmé à Epoch Times le 7 juin que même si le virus du SRAS-CoV-2 est en train de muter, « les principales manifestations sont des symptômes respiratoires ».
« Mais pour les individus, certains peuvent souffrir directement de lésions myocardiques et présenter des troubles cardiaques graves ou mourir subitement d’une crise cardiaque », a-t-il ajouté.
M. Liu estime qu’à ce stade de l’épidémie en Chine continentale, « il est possible que divers agents pathogènes, en plus du Covid-19, soient à l’origine de l’infection ».
Le NB1.8.1 se propage à l’échelle internationale
Alors que la vague d’infections en Chine se poursuit, de nombreux pays, dont les États-Unis, ont signalé une augmentation des cas de NB1.8.1.
L’Organisation mondiale de la santé a classé le NB1.8.1 comme un « variant sous surveillance ».
Par rapport au variant LP.8.1 qui domine actuellement aux États-Unis, le NB.1.8.1 conserve « une forte affinité pour l’ACE2 et une évasion immunitaire humorale, ce qui renforce son potentiel de domination future », a expliqué à MedPage Today le Dr James Lawler, du Centre mondial pour la sécurité sanitaire de l’Université du Nebraska à Omaha, citant des rapports de recherche provenant de Chine.
Selon M. Tang, « cette souche a non seulement une plus grande capacité à se propager, mais aussi à échapper à l’immunité ».
« Si cette dynamique n’est pas contenue à temps, il est possible qu’une nouvelle vague d’épidémies se propage dans le monde entier cet été », a-t-il poursuivi.
« Il s’agit en fait d’une souche mutante recombinante, c’est-à-dire d’un mélange d’au moins deux souches mutantes d’Omicron. Les experts ne savent donc pas exactement, après cette recombinaison hybride, quel type de mutation la souche subira et quel type de séquelles elle entraînera. Nous sommes toujours en train de l’observer. »
Luo Ya, Fang Xiao et Xiong Bin ont contribué à la rédaction de cet article.
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