Deux scientifiques licenciés du meilleur laboratoire du Canada au cours d’une enquête de police

Par Andrew Chen
11 février 2021 07:31 Mis à jour: 11 février 2021 07:31

Une éminente scientifique sino-canadienne et son mari ont été licenciés par l’Agence de santé publique du Canada après avoir été expulsés du Laboratoire national de microbiologie dans le cadre d’une enquête de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui reste en grande partie un mystère.

« Les deux scientifiques ne sont plus employés par l’Agence de la santé publique du Canada depuis le 20 janvier 2021 », a déclaré Éric Morrissette, chef des relations avec les médias de Santé Canada et de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), dans un courriel du 5 février à CBC News.

« Nous ne pouvons pas divulguer d’informations supplémentaires ni faire d’autres commentaires, pour des raisons de confidentialité. »

Le 5 juillet 2019, Xiangguo Qiu, son mari Keding Cheng et un certain nombre d’étudiants de Qiu ont été escortés hors du Laboratoire national de microbiologie (LNM) et ont été privés de leur laissez-passer, selon un rapport précédent de CBC News.

L’ASPC a déclaré à CBC News que Qiu et les autres ont été renvoyés pour une possible « violation de la réglementation » et pour des raisons administratives, ce qui a été transmis à la GRC au Manitoba.

Le LNM est le seul laboratoire de niveau de confinement 4 au Canada, qui dispose du plus haut niveau d’installations de sécurité et de sûreté pour le stockage et la recherche des agents pathogènes humains et animaux les plus mortels, tels que le virus Ebola.

Expéditions de virus vers la Chine

En juin 2020, des documents que CBC News avait obtenus grâce à une demande d’accès à l’information quatre mois avant que Qiu et son mari ne soient expulsés du Laboratoire national de microbiologie, ont révélé que Qiu avait été responsable d’un envoi de virus Ebola et Henipah à l’Institut de virologie de Wuhan en 2019.

Cette expédition avait soulevé des spéculations publiques disant que le couple était impliqué dans des activités d’espionnage, ce qu’Eric Morrissette avait décrit comme de la « désinformation » sans « fondement ». L’ASPC avait également nié les liens entre la cargaison et l’expulsion de Qiu du laboratoire basé à Winnipeg.

Qiu est co-auteur d’une étude sur l’Ebola, qui a été publiée pour la première fois en décembre 2018, trois mois après qu’elle a commencé à exporter les virus en Chine.

L’étude a reçu des subventions de plusieurs organismes gouvernementaux chinois, dont le ministère chinois des Sciences et des Technologies et la Fondation nationale des sciences naturelles de Chine.

L’auteur principal, Hualei Wang, est affilié à l’Académie des sciences médicales militaires, un institut médical militaire chinois basé à Pékin, rapporte CBC News.

Xiangguo Qiu était le chef de la section de développement des vaccins et des thérapies antivirales du programme des pathogènes spéciaux au LNM. Elle est connue pour le développement du ZMapp, un médicament utilisé pour le traitement du virus Ebola, le virus qui avait causé la mort de plus de 11 000 personnes en Afrique de l’Ouest entre 2014 et 2016.

La scientifique est venue au Canada pour des études supérieures en 1996, mais elle reste affiliée aux universités de Tianjin, en Chine, où elle a travaillé comme médecin et virologiste.

Enfin, cette dernière a effectué au moins cinq voyages en Chine entre 2017 et 2018, dont une fois pour former des scientifiques et des techniciens chinois dans un laboratoire de niveau 4 nouvellement certifié, a rapporté la CBC en octobre 2019.

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