Comment devenir une fée urbaine en 13 étapes

Par Epoch Times
3 octobre 2016 00:56 Mis à jour: 4 avril 2021 21:13

On sait tous qu’il n’est pas donné à tout le monde d’être capable de voir les fées. En devenir une exige certainement tout un processus de transformation. Qu’en est-il des fées urbaines et de leurs projets magiques éphémères, mais à impact durable ? Rencontre avec l’une d’elles, qui a vécu sa pleine maturation de fée il y a quelques années dans le Mile End.

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Voici les étapes de la métamorphose de Patsy Van Roost, qui n’a rien de commun :

  1. On ne choisit pas d’être une fée urbaine

« Être fée n’est pas un conte de fées. C’est un peu triste, mais c’est beau », lance Patsy, qui a grandi avec l’histoire de La petite fille aux allumettes.

  1. Une fée émerge de circonstances ordinaires à première vue

Le fait de devenir fée est parti d’une réalité : celle de la solitude extrême. Patsy Van Roost élevait seule son fils, gagnant sa vie en tant que designer de faire-part de mariage. Elle travaillait à la maison dans son grand appartement du Mile End. Elle a fait, entre autres, des cartes de Noël et le livret de baptême de René-Charles pour Céline Dion.

Elle travaillait seule pendant que son fils était à la garderie, elle rencontrait ses clients le soir en faisant garder son enfant, puis travaillait encore jusqu’à 2 ou 3 heures du matin. « J’étais tout le temps seule, excepté quand je rencontrais ces magnifiques gens amoureux », relate-t-elle.

Déambulation pendant L’innocence des objets, une visite guidée chez 12 personnes alors que chacun nous raconte l’histoire d’un objet dont il ne se séparera jamais.(Mirabelle Ricard)
Déambulation pendant L’innocence des objets, une visite guidée chez 12 personnes alors que chacun nous raconte l’histoire d’un objet dont il ne se séparera jamais.(Mirabelle Ricard)
  1. Elle fait un voyage qui est un élément déclencheur

Quand son fils a eu 10 ans, ils sont partis pendant cinq mois en voyage en Amérique du Sud. Ils y ont rencontré des gens souriants, qui allaient à la rencontre les uns des autres. « Je me suis rendu compte que je ne rentrerai plus jamais à Montréal pour m’enfermer dans mon atelier. J’avais entre 30 et 40 ans et je vivais comme une femme de 90 ans », se souvient la fée milendoise.

  1. La fée urbaine fait des études pour accélérer sa métamorphose

De retour à Montréal, elle a étudié en design d’événement. « J’ai découvert qu’il y avait une ville dans laquelle on pouvait jouer et tisser des liens », expose Patsy.

  1. Elle fait ses balbutiements de fée en 2012

Elle détestait profondément Noël, mais elle a quand même utilisé cette fête pour faire sa sortie en tant que fée, créant son premier projet participatif avant Noël 2012. Venant de terminer ses études, elle n’avait pas un sou, donc elle s’est donné le défi de réaliser cet événement sans dépenser un sou. Comme il lui restait beaucoup de papier et d’enveloppes de son métier précédent, c’est le matériel qu’elle a utilisé.

« Je me demandais si on pouvait encore créer de la magie à Noël en 2012. Est-ce qu’on peut créer encore de la magie avec une enveloppe qui va dans une boîte aux lettres ? Est-ce qu’on peut créer encore de la magie en toute simplicité, avec du low tech (technologie réduite), no tech (sans technologie) ? », continue-t-elle.

  1. Une fée urbaine sait repérer la magie existante

À l’époque, elle habitait dans le Mile End depuis 22 ans. Elle avait repéré un endroit où il y avait déjà de la magie, où elle devait réaliser son projet : c’est la rue Waverly entre Saint-Viateur et Fairmount.

  1. Quand une fée sème de la magie, elle en récolte

« Dès le 2 décembre, je commençais à distribuer une page de l’histoire que j’avais choisie, celle de La petite fille aux allumettes. La première des 25 maisons que j’avais choisie a participé à ma douce folie et les autres ont aussi emboîté le pas, jour après jour ! J’ai commencé à croire à la magie », se réjouit à nouveau Patsy.

Deux semaines plus tard, une femme est sortie de chez elle et l’a prise dans ses bras pour la remercier. Cette même femme a décidé de contacter les médias. C’est ainsi qu’elle a fait la une du Devoir à la fête des Mères, à la Saint-Valentin et lors du jour du Souvenir.

  1. La fée utilise les fêtes commerciales pour y remettre de la magie

« Avec le temps, j’ai pris toutes les fêtes – maintenant devenues commerciales, qui ne sont que de la consommation –, afin d’orchestrer une expérience magique, communautaire, rassembleuse dans le quartier », dévoile Patsy Van Roost.

  1. Elle laisse des traces de magie par-ci par-là

Dans son projet de Saint-Valentin, Patsy prenait le soin de coudre un cœur avec du papier japonais, en laissant les fils dépasser pour que les gens ne jettent pas l’invitation au recyclage. « Ça marche ! Le fil indique qu’on a pris le soin de coudre. Ce sont des points de suture pour réparer et relier les gens », philosophe la fée. Toutefois, elle mélange toujours la boîte aux lettres et des outils web.

  1. La fée urbaine sait se faire aider

Pour réaliser ses projets, elle recrute des « facteurs », des chauffeurs, des voisins sympathiques pour tâches connexes, des experts des médias sociaux. « La magie est aussi dans l’aide spontanée des voisins », révèle-t-elle.

  1. La fée urbaine sait faire des sacrifices

« Aujourd’hui, je commence à être payée pour mon travail. Le métier de fée : 7 jours et 7 nuits sur 7. Même la nuit, ça travaille dans le sommeil. C’est excitant. Ça fait 4 ans. Je ne peux plus m’arrêter », rappelle Patsy.

  1. Elle reconnaît l’importance du Mile End dans son apprentissage de fée

C’est son terrain de jeu, c’est là qu’elle a tout testé et qu’elle a appris son métier de fée. « La moitié des projets que je vends ailleurs, ce sont des projets que j’ai faits ici, pour lesquels je n’avais pas été rémunérée et qui avaient fait fureur. Là, je suis capable de mesurer l’impact. Il y a même eu des films qui ont été faits sur mes démarches, j’ai été très médiatisée », réalise-t-elle. Maintenant, on la veut à Lachine, Montréal-Nord, NDG, Côte-des-Neiges…

  1. Une fée urbaine doit être à l’écoute de ses rêves

« En 2017, ce sera le 375e anniversaire de Montréal. La vie m’aide à réaliser ce rêve que j’écris depuis deux ans. D’abord, je suis en train de laisser ce titre de “la fée du Mile End” pour “la fée urbaine” », évoque-t-elle.

Son grand rêve ? Aller vivre dans quatre arrondissements différents pendant un an. Elle louerait une chambre pour quatre mois chaque fois, chez quelqu’un qui connaît déjà ses voisins. Après deux mois à rencontrer les gens du quartier, elle pondrait un projet sur mesure pour cet arrondissement et le réaliserait avec les gens du coin. Puis, elle reprendrait sa valise pour recommencer le tout ailleurs. « Avoir une exposition et un livre à la fin de cette tournée serait une belle manière de boucler la boucle », rêvasse-t-elle.

Pour retrouver Patsy et ses projets

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