La directrice d’Open IA avertit: l’IA est «extrêmement addictive» et l’humanité pourrait en devenir «esclave»

"Il y a un risque important à les développer mal, d'une manière qui n'améliore pas vraiment nos vies et qui introduit en fait plus de risques", a-t-elle déclaré.

Par Benjamin Kew
4 octobre 2023 09:20 Mis à jour: 4 octobre 2023 10:06

Une haute responsable de l’organisation à but non lucratif Open AI met en garde contre la menace existentielle potentielle que présente l’intelligence artificielle (IA), mais aussi contre le fait que cette technologie crée une dépendance extrême et que l’humanité pourrait en devenir « esclave ».

Mira Murati, occupant le poste de Chef de la technologie de l’organisation à but non lucratif, est aussi présentée comme la « femme la plus puissante dans le domaine de l’IA », a déclaré lors d’une interview donnée au Festival de l’Atlantique à Washington D.C. que la capacité de la technologie à identifier les goûts et les intérêts des utilisateurs risquait de la rendre encore plus addictive que les technologies existantes, telles que les médias sociaux et les jeux vidéo.

« Cette capacité en elle-même qui pourrait de surcroît être améliorée s’accompagne d’une autre possibilité, celle que nous les concevions de la mauvaise manière et qu’elles deviennent extrêmement addictives et que nous en devenions en quelque sorte esclaves », a-t-elle expliqué.

La femme d’affaires a également souligné la nécessité pour les chercheurs d’identifier la façon dont les gens réagissent à la technologie au niveau de la dépendance afin d’en atténuer les risques potentiels.

« Nous ne savons pas vraiment ce qu’il en est. Nous devons découvrir, apprendre et explorer », a expliqué Mme Murati. « Il y a un risque important à les fabriquer, à les développer de manière erronée, d’une manière qui n’améliore pas vraiment nos vies et qui, en fait, introduit plus de risques. »

« Je réfléchis en termes de compromis : quelle est la valeur ajoutée de cette technologie dans le monde réel et dans quelle mesure pouvons-nous atténuer les risques ? »

La jeune femme de 34 ans a également évoqué l’inévitable impact de l’IA sur le marché du travail, des millions de travailleurs sont susceptibles de perdre leur emploi, en raison de l’automatisation. Selon une étude de Goldman Sachs publiée en début d’année, ce chiffre pourrait atteindre 300 millions.

« Comme pour toutes les grandes révolutions, je pense qu’un grand nombre d’emplois seront perdus, ce qui aura probablement un impact plus important sur l’emploi que n’importe quelle autre révolution », a déclaré Mme Murati. Nous devons nous préparer à ce nouveau mode de vie. »

Fondée en 2015, OpenAI est une organisation de recherche sur l’IA dont l’objectif déclaré est de développer l’IA de manière à ce qu’elle profite à l’humanité. Son produit le plus connu est actuellement ChatGPT, un modèle de langage qui peut répondre efficacement à un nombre presque infini de demandes de l’utilisateur.

Les membres fondateurs du conseil d’administration d’OpenAI sont Elon Musk et Sam Altman. Elon Musk a démissionné du conseil d’administration en 2018 et a depuis exprimé publiquement sa désapprobation quant au passage de l’entreprise d’un modèle open source à but non lucratif à la concurrence en tant que plateforme à source fermée.

Façonner l’avenir maintenant

Dans une interview accordée au magazine TIME en février dernier, Mme Murari a également évoqué le fait que le monde était confronté à un « moment unique » dans sa réponse aux risques de l’IA.

« Il s’agit d’un moment unique où nous pouvons agir sur la manière dont l’IA façonne la société. Et cela va dans les deux sens : la technologie nous façonne et nous la façonnons », avait-elle déclaré à l’époque. « Il y a beaucoup de problèmes difficiles à résoudre. Comment faire en sorte que le modèle fasse ce que l’on veut qu’il fasse, et comment s’assurer qu’il est aligné sur l’intention humaine et, en fin de compte, qu’il est au service de l’humanité ? »

« Il y a également une foule de questions concernant l’impact sociétal et de nombreuses questions éthiques et philosophiques que nous devons prendre en compte », a ajouté Mme Murari. « Il est important que nous fassions entendre des voix différentes, comme celles de philosophes, de spécialistes des sciences sociales, d’artistes et de personnes issues des sciences humaines. »

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