Doubs : arrêtés avec 1,3 kilo d’héroïne, ils sont relaxés par le tribunal pour un vice de procédure et remis en liberté

Par Paul Tourège
30 juin 2020 16:11 Mis à jour: 30 juin 2020 16:11

Malgré les éléments matériels rassemblés par les gendarmes, trois suspects qui ont comparu ce lundi devant le tribunal correctionnel de Besançon pour des faits de trafic de stupéfiants ont été relaxés.

Le jeudi 25 juin, les militaires du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) ont appréhendé trois individus dans la commune de Saint-Vit, à proximité de Besançon.

Les trois hommes se trouvaient à proximité d’une voiture lorsqu’ils ont fait l’objet d’un contrôle d’identité de la part des gendarmes. À l’issue du contrôle, les militaires du PSIG ont découvert 1,3 kilo d’héroïne dans leur véhicule.

Les suspects ont été jugés ce lundi par le tribunal correctionnel de Besançon. Au terme de l’audience, ils ont finalement été remis en liberté à cause d’un vice de procédure soulevé par leurs avocats, rapportent les journalistes de L’Est Républicain.

« Je soulève la nullité de la procédure », a expliqué Me Bernard, l’avocat de l’un des trois accusés, devant les magistrats. « Le PV mentionne que le premier acte est un contrôle d’identité. L’article 78-2 est le seul applicable en matière de contrôle d’identité. »

« Les officiers de police judiciaire peuvent inviter une personne à justifier de son identité, s’il existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu’elle a commis ou tenté de commettre une infraction, ou qu’elle se prépare à commettre un crime ou délit », ajoute Me Bernard.

« Ils peuvent également pratiquer des contrôles dans un secteur, sur réquisition du procureur. Nous n’avons aucune information précise d’un document, pouvant autoriser la fouille du véhicule », a poursuivi Me Vernet, défenseur d’un autre accusé.

Les avocats des trois suspects ont en effet estimé que les gendarmes ne disposaient pas d’un motif valable pour contrôler l’identité des trois prévenus, qui étaient assis sur un mur au moment des faits.

« Est-ce que le fait de voir un véhicule feu allumé, permet de considérer qu’une infraction va être commise ? La réponse est non », martèle le troisième avocat de la défense, Me Schwerdorffer. « Soit on considère qu’on a des libertés dans un état de droit, et que le juge est le garant. Soit on a un jugement moraliste et on se dit : ils ne peuvent pas s’en sortir comme ça. »

« Les forces de l’ordre sont allées vite en besogne. Le contrôle devait être précédé d’une surveillance. En conséquence, c’est le contrôle d’identité qui va déclencher la découverte des stupéfiants. Dès lors, je considère que ce contrôle étant nul, la suite et ce qui en découle est nulle », a souligné Me Bernard.

Malgré la drogue découverte dans le véhicule des trois prévenus ainsi que les éléments rassemblées au travers des expertises téléphoniques et des auditions menées par la gendarmerie, le tribunal fera droit à l’exception de nullité invoquée par les avocats et prononcera « l’annulation de tous ces actes liés au contrôle ».

Les mis en cause ont ainsi pu ressortir libres du palais de justice. L’un d’entre eux a seulement écopé d’une peine de deux mois de prison avec sursis pour une affaire précédente. Le ministère public a décidé d’interjeter appel.

 

Le saviez-vous ?

Epoch Times est un média indépendant, différent des autres organisations médiatiques. Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre lectorat. Nous n’avons d’autre intention que celle d’informer nos lecteurs et de les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant comme ligne directrice les principes de vérité et de tradition.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.