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Économie sous pression : l’Allemagne connaît le plus grand nombre de faillites depuis douze ans

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Photo: Shutterstock

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ALLEMAGNE — Les faillites d’entreprises ont atteint leur plus haut niveau depuis douze ans à l’été 2025. Les experts mettent en garde contre une évolution dangereuse et demandent aux responsables politiques de prendre enfin des mesures décisives pour soulager les entreprises.
La Chambre allemande de commerce et d’industrie tire la sonnette d’alarme en raison de l’évolution récente. Selon les données provisoires de l’Office fédéral des statistiques, le nombre de faillites d’entreprises a continué d’augmenter, atteignant son plus haut niveau depuis 12 ans en juillet dernier. Et l’évolution reste également préoccupante en ce qui concerne les faillites personnelles.

La tendance à l’augmentation du nombre de faillites en cours

En juillet 2025, on a compté 2197 faillites d’entreprises. Leur nombre avait déjà augmenté de 13,4 % par rapport au même mois de l’année précédente.
Au total, le nombre de faillites en Allemagne a atteint 12.597 ce mois-là — ce chiffre comprend toutes les faillites régulières, y compris les procédures concernant des particuliers, d’anciens travailleurs indépendants et des successions.
Pour l’année en cours, l’association des chambres de commerce et d’industrie prévoit que le nombre de faillites ordinaires dépassera le seuil de 22.000. Cela correspondrait à une moyenne de 66 par jour.
En septembre, selon les données officielles, leur nombre a augmenté de 10,4 % par rapport au même mois de l’année précédente.
En ce qui concerne les faillites d’entreprises, le montant total des dettes des créanciers est passé de 3,2 à 3,7 milliards d’euros au cours de la même période.
Tous les secteurs ne sont pas touchés de la même manière. Volker Treier, analyste en chef de l’association des CCI, parle d’une « vague de faillites d’entreprises », et identifie des secteurs où elle est plus marquée.
Dans le secteur des transports et de l’entreposage, ont été enregistrées en moyenne 12,7 faillites pour 10.000 entreprises, soit plus du double de la moyenne totale de 6,3.
Dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, ainsi que dans celui des agences d’intérim et des autres services économiques, l’évolution est également supérieure à la moyenne, avec 9,9 cas dans chacun.
En ce qui concerne les faillites de consommateurs, l’Office fédéral des statistiques a enregistré 7553 cas en juillet, soit 12,9 de plus que le même mois de l’année précédente.

Facteurs en cause

Selon M. Treier, les principaux facteurs à l’origine de l’augmentation du nombre de faillites d’entreprises sont avant tout la mauvaise conjoncture économique et la baisse de la production industrielle.
À cela s’ajoutent les charges supplémentaires qui pèsent sur les exportateurs, notamment en raison de la hausse des droits de douane sur les livraisons vers les États-Unis.
Au vu de cette évolution, M. Treier estime qu’il est urgent de mettre en œuvre des réformes de grande envergure et d’améliorer les conditions économiques générales. Seule une amélioration globale des facteurs liés à la localisation pourrait redonner une marge de manœuvre financière aux entreprises et sortir l’économie dans son ensemble de la crise structurelle.

Appel à des réformes : l’Allemagne a besoin d’un allègement

L’économiste de la DIHK, l’association des chambres de commerce et d’industrie, souligne en particulier les coûts élevés de l’énergie ainsi que les dépenses plus importantes en matière de personnel, d’impôts et de bureaucratie.
Concernant l’énergie, le prix moyen de l’électricité industrielle en Europe l’année dernière était de 22,3 centimes d’euro par kilowattheure. En comparaison, le prix était de 27,14 centimes d’euro par kilowattheure en Allemagne.
En termes de coûts de main-d’œuvre, l’Allemagne se situe dans le cinquième supérieur de la comparaison européenne – en 2022, elle occupait la 6e place. La charge fiscale effective pour les entreprises en Allemagne, en incluant la taxe professionnelle, l’impôt sur les sociétés et la contribution de solidarité, est d’environ 28 à 30 %. La moyenne de l’OCDE est d’environ 23,6 %, et la moyenne de l’UE de seulement 21,1 %.
Dans le domaine de la bureaucratie également, la proportion d’entrepreneurs qui se plaignent d’un excès de réglementations et de formalités administratives, soit 47 %, est nettement supérieure à la moyenne européenne de 35 %.
Parallèlement, la situation des ménages privés s’est également détériorée.
En juillet 2025, on comptait en outre 7553 cas d’insolvabilité des consommateurs. Leur nombre a ainsi augmenté de 12,9 % par rapport à juillet 2024.
Reinhard Werner écrit pour Epoch Times sur l'économie, les dynamiques sociales et les questions géopolitiques. Il s'intéresse particulièrement aux relations internationales, aux migrations et aux conséquences économiques des décisions politiques.

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