Logo Epoch Times

Exclusif

plus-iconDéficit nettement diminué

L’Italie bénéficie d’une nouvelle amélioration de sa notation : les marchés récompensent une politique budgétaire solide

L'Italie peut se targuer d'un succès important en matière de consolidation budgétaire : après Fitch, Moody's relève également la note de crédit du pays. Cette décision s'appuie sur la stabilité politique, des réformes axées sur la croissance et une politique d'austérité rigoureuse, accompagnées d'investissements importants de l'UE.

top-article-image

La Première ministre italienne Giorgia Meloni.

Photo: Shutterstock

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 6 Min.

L’Italie se réjouit d’une nouvelle confirmation de la solidité de sa politique d’assainissement budgétaire. Dans son évaluation publiée vendredi 21 novembre, l’agence de notation américaine Moody’s a relevé la note de crédit du pays du sud de l’Europe de BAA3 à BAA2. Début octobre, Fitch avait déjà relevé sa note de BBB à BBB+ et évoqué une « perspective stable ».

L’Italie reste fortement endettée

À l’instar de Fitch auparavant, Moody’s a également justifié sa décision par la stabilité politique qui règne sous le gouvernement Meloni. En septembre 2022, une coalition de centre‑droit dirigée par Giorgia Meloni avait remporté les élections législatives. Depuis lors, selon Moody’s, il n’y a pas eu de crise gouvernementale majeure, ce qui soutient la politique budgétaire et de réforme. Les prochaines élections législatives doivent avoir lieu au plus tard en décembre 2027.
Selon les agences de notation, cette situation stable consolide la politique d’assainissement budgétaire du pays. L’Italie reste certes l’un des pays les plus endettés de l’UE, avec une dette publique représentant 135 % du produit intérieur brut. Au total, la dette italienne s’élève à environ 3070 milliards d’euros.
Seule la France dépasse l’Italie en termes de dette publique absolue, avec environ 3420 milliards d’euros.
En termes de dette par rapport au PIB, la France se situe à 115,8 % , derrière la Grèce (151,2 % ), mais devant l’Italie (138,3 % ). Moody’s souligne toutefois qu’il existe actuellement à Rome un soutien politique en faveur de la politique d’austérité et s’attend à ce que le niveau élevé de la dette diminue progressivement à partir de 2027.

Réduction des subventions et augmentation des recettes fiscales

La politique d’assainissement budgétaire en Italie repose sur plusieurs piliers. Une partie des investissements nécessaires à la modernisation des infrastructures et à d’autres mesures provient de l’UE. Dans le cadre du plan national de relance et de résilience (PNRR), Bruxelles a mobilisé environ 191,5 milliards d’euros provenant de la facilité européenne pour les investissements et les réformes.
Ces fonds sont notamment destinés à la numérisation, aux infrastructures vertes, à l’efficacité énergétique, aux transports ou à l’éducation. Bruxelles espère générer la croissance à plusieurs niveaux d’ici 2026. Le gouvernement italien dispose désormais de beaucoup plus de fonds pour les investissements publics qu’avant la crise du coronavirus.
Dans le même temps, le gouvernement italien s’efforce de ramener le déficit actuel sous la barre des 3 % sans réduire les investissements favorables à la croissance. Pour ce faire, l’Italie supprime certaines subventions et incitations fiscales, telles que le « superbonus » particulièrement coûteux pour la rénovation des bâtiments. En outre, le gouvernement de Rome réduit de manière ciblée les dépenses et s’efforce d’augmenter les recettes.

L’Italie utilise les fonds européens de manière ciblée pour favoriser la croissance

Dans le sud du pays, particulièrement défavorisé, l’Italie a mis en œuvre une stratégie combinant incitations fiscales à l’investissement et prêts subventionnés avec le Programme national de relance économique (PRNE). Cette approche vise notamment à soutenir la transition écologique des entreprises dans ces régions.
Par ailleurs, le gouvernement italien a investi des sommes importantes dans la numérisation de l’administration publique. Cette initiative visait également un objectif budgétaire : le renforcement des exigences en matière de facturation électronique, le paiement obligatoire par carte et l’analyse numérique des données en vue d’encourager le respect des obligations et l’honnêteté fiscales. L’objectif est d’améliorer les recettes fédérales sans passer par les augmentations d’impôts classiques via des taux d’imposition plus élevés.
Le NRRP est également utilisé pour renforcer le marché du travail et promouvoir davantage d’emplois à durée indéterminée. Ce cofinancement d’une politique active du marché du travail par des fonds européens engagés semble avoir contribué ces dernières années à porter le taux d’emploi à un niveau historiquement élevé.

Déficit ramené à 3,4 % en 2023-2024

Cela a également contribué à renforcer la consommation et les recettes fiscales. La demande privée et la propension à investir ont été stimulées par les impulsions de croissance, tandis que la hausse de l’emploi et la stabilité des perspectives de revenus ont fait le reste.
Certes, la croissance du PIB italien a été légèrement inférieure aux prévisions du gouvernement l’année dernière, avec 0,7 % . Cependant, le déficit budgétaire n’était plus que de 3,4 % en 2024, contre 7,2 % en 2023.
Le ministre des Finances, Giancarlo Giorgetti, a parlé d’une « confirmation de la confiance renouvelée dans ce gouvernement et donc dans l’Italie ».
Bien que le gouvernement italien ait accompli un travail considérable en matière de politique budgétaire ces dernières années et qu’un secteur bancaire sain ait renforcé la confiance des marchés, des défis subsistent. Le vieillissement croissant de la population et le faible taux de natalité menacent la viabilité à long terme du développement. À cela s’ajoutent des incertitudes mondiales et géopolitiques persistantes qui entraînent une certaine prudence sur les marchés.
Reinhard Werner écrit pour Epoch Times sur l'économie, les dynamiques sociales et les questions géopolitiques. Il s'intéresse particulièrement aux relations internationales, aux migrations et aux conséquences économiques des décisions politiques.

Articles actuels de l’auteur