Émeutes : une grande majorité des interpellés sont des Français originaires du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne

Par Etienne Fauchaire
12 septembre 2023 13:09 Mis à jour: 12 septembre 2023 13:09

Le profil des émeutiers est désormais connu. La vaste majorité d’entre eux sont de nationalité française et descendants de deuxième ou troisième génération d’immigrés venus du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne. En outre, seule une infime partie des interpellés explique leur participation aux émeutes par réaction à la mort du jeune Nahel.

Le 25 août dernier, l’inspection générale de l’administration (IGA), en collaboration avec l’inspection générale de la justice (IGJ), a rendu sa mission flash sur « les profils et motivations des délinquants interpellés à l’occasion de l’épisode de violences urbaines » qui ont secoué la France du 27 juin au 7 juillet dernier. Les résultats, publiés ce dimanche 10 septembre par Le Figaro, ont ceci de spécial qu’ils viennent mettre à mal le discours selon lequel les auteurs des émeutes étaient animés par la colère et le sentiment d’injustice après la mort de Nahel, tué par un tir policier le 27 juin à Nanterre à la suite d’un refus d’obtempérer.

Opportunisme

Selon la préfecture de police, les pillages, saccages et violences sont en effet très loin d’être la conséquence d’une révolte des banlieues contre les violences policières. Elles sont avant tout le fruit d’un « opportunisme » encouragé par « l’influence de groupe », « la curiosité » ou la « recherche d’adrénaline » : « L’émotion suite au décès de Nahel M. est invoquée dans moins de 8% des cas et plutôt par les auteurs résidant à Nanterre ou en région parisienne. » Et « les motivations idéologiques ou politiques, exprimées dans 0,3% des cas, sont rares ». En somme, « l’ultraviolence du désœuvrement », résume Le Figaro.

Autre fait à noter, qui risque de mettre fortement à mal la tentative de Gérald Darmanin de réfuter le lien entre émeutes et immigration : « Une grande majorité des émeutiers interpellés sont des jeunes individus de nationalité française, mais originaires de l’immigration (2e ou 3e génération), principalement du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne », souligne la préfecture de police. Interrogé début juillet sur le profil des émeutiers, M. Darmanin, face à la droite qui s’était saisie de cet épisode pour appeler à davantage de contrôle des flux migratoires, avait insisté sur le fait qu’« il y a eu beaucoup de Kévin et de Mattéo » parmi les émeutiers interpellés et que « l’explication seulement identitaire paraît très erronée ». Une telle grille de lecture reviendrait à « se tromper », avait-il alors cinglé.

Majoritairement âgés de 18 à 24 ans, les voyous condamnés se déclarent par ailleurs à 87% célibataires et hébergés à titre gratuit. 36% des auteurs sont inactifs, 29% ne détiennent aucun diplôme et 38% sont titulaires d’un diplôme inférieur au baccalauréat (BEP, CAP, brevet des collèges).

Jusqu’à 200.000 émeutiers selon Pierre Brochand

Du 27 juin au 7 juillet, 58.297 infractions auront été recensées en France métropolitaine, résultant en la mise en cause de 12.233 personnes. La Direction des affaires criminelles et des grâces, pour sa part, « fait état de 4481 mesures de gardes à vue ». En outre, soixante-six départements métropolitains et 516 communes ont été victimes de ces violences urbaines, contre respectivement 25 et 200 en 2005. Ces émeutes ont ciblé « des secteurs périurbains, des villes moyennes, des petites communes urbaines isolées ou encore des communes rurales mais aussi des centres-villes ». Une nouvelle donnée comparée à vingt ans plus tôt : ce phénomène n’est donc pas resté circonscrit aux quartiers sensibles des agglomérations urbaines.

Pour rappel, au-delà du nombre de personnes interpellées sur cette période de dix jours, l’ancien directeur de la DGSE Pierre Brochand estimait en juillet dans une interview accordée au Figaro Magazine que le nombre d’émeutiers ayant participé aux violences s’établirait entre 100.000 et 200.000 personnes, en « appliquant le ratio optimiste de 1% aux effectifs appréhendés chaque nuit » : « Rien de comparable ne s’est produit dans les villes françaises depuis la Révolution de 1789 ». À ses yeux, cet épisode ne saurait être compris « sans en revenir au changement de modèle de société survenu dans les années 1970, » au cours duquel l’« immigration de peuplement massive » a été glorifiée.

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