Emmanuel Macron exhorte à un effort « durable » des industriels de l’armement

Par Epoch Times avec AFP
11 avril 2024 16:40 Mis à jour: 11 avril 2024 16:42

Le bouleversement provoqué par la guerre en Ukraine et le réarmement mondial imposent un effort « durable » de l’industrie de défense pour produire davantage et plus rapidement, a affirmé jeudi Emmanuel Macron en posant la première pierre d’une usine de poudre pour obus.

« Nous sommes partis durablement pour nous installer dans un changement géopolitique, géostratégique où les industries de défense vont avoir un rôle croissant », a estimé le chef de l’État à Bergerac, dans le sud-ouest de la France, exhortant les industriels de la défense présents à accélérer pour passer à une « économie de guerre » afin de continuer à soutenir activement l’Ukraine face à la Russie.

Selon lui, « l’effort » à fournir, est « urgent, il faut aller vite, fort, massifier, mais il est aussi durable ».

« Le monde dont nous parlons, il ne s’arrêtera pas si demain la guerre se termine, parce qu’il y a un réarmement massif (…) de la Russie et parce que vous voyez partout en Europe les dépenses militaires, les commandes augmenter », a-t-il martelé.

Le chef de l’État a posé la première pierre d’une nouvelle usine de poudre indispensable à la propulsion d’obus, du groupe Eurenco, leader européen des poudres et explosifs, qui ouvrira début 2025 et vise une production de 1200 tonnes de poudre par an.

Des commandes pour Eurenco jusqu’en 2030

Le site de Bergerac qui en produisait depuis 1915 avait été démantelé en 2007, faute de commandes suffisantes. La demande avait commencé à augmenter avant le déclenchement de la guerre en Ukraine mais le conflit a été un « accélérateur de croissance » pour le groupe, selon son PDG Thierry Francou.

Les commandes d’Eurenco s’étalent dorénavant jusqu’en 2030 et ont représenté 1,2 milliard d’euros sur les six derniers mois.

Lors de ses vœux aux Armées en janvier à Cherbourg (Manche), le chef de l’État avait fustigé une « forme d’engourdissement satisfait » de l’industrie de défense avant l’invasion de l’Ukraine. « Une victoire russe, c’est la fin de la sécurité européenne », avait-il martelé.

Depuis l’annonce d’Emmanuel Macron d’un passage en « économie de guerre » en juin 2022, l’industrie cherche à monter en cadence pour répondre aux commandes – en 2023, Paris a passé commande pour 20 milliards d’euros d’équipements militaires, un tiers de plus que les années précédentes, et les commandes export s’accumulent.

En février, le chancelier allemand Olaf Scholz a aussi appelé à une production d’armements « à grande échelle » en Europe pour alimenter l’Ukraine en donnant le premier coup de pioche d’une usine d’obus de Rheinmetall.

Le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a averti dimanche que son pays perdrait la guerre s’il ne recevait pas plus d’aide, au moment où la Russie accroît sa pression dans l’est du pays.

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