En Chine, une femme condamnée à mort pour trafic d’enfants, en commençant par le sien

Par Kane Zhang & Lynn Xu
3 octobre 2023 15:49 Mis à jour: 3 octobre 2023 15:49

Dans le Yunnan, l’une des provinces les plus pauvres de Chine, il y a 30 ans, une femme pauvre a vendu son propre enfant, puis en a enlevé une douzaine d’autres pour les revendre sur une période de trois ans. Un tribunal local l’a récemment condamnée à mort.

Le 18 septembre, un tribunal de Guiyang, dans la province de Guizhou, a accusé Yu Huaying et son partenaire d’avoir enlevé 11 enfants entre 1993 et 1996 dans la province de Guizhou et la ville de Chongqing, puis de les avoir vendus à Handan et dans une autre localité de la province de Hebei, dans le nord de la Chine.

Cette femme de 60 ans a avoué s’être lancée dans le trafic d’enfants en commençant par son enfant biologique pour un prix de transaction de 5000 yuans (environ 684 dollars). Depuis ce jour, elle n’a jamais su ce qu’il était advenu de son enfant, rapportent les médias d’État.

Les archives judiciaires montrent que Mme Yu est née dans une famille pauvre de la province du Yunnan. Elle est la plus jeune de sa fratrie, composée de cinq frères et sœurs. Elle n’a fréquenté l’école que pendant deux ans et l’a abandonnée pour travailler faute de moyens.

La province du Yunnan, dans le sud-ouest de la Chine, comptait la plus grande population pauvre du pays en 2019.

Lai Yiming, un journaliste, a expliqué à Epoch Times le 23 septembre : « Dans une société moralement déficiente dominée par les communistes, les zones rurales chinoises sont si pauvres que les trafiquants ont grandi dans la misère. Les pauvres sont poussés par la faim et la pauvreté à faire tout ce qu’il faut pour obtenir de l’argent ».

Depuis qu’il a pris le pouvoir, le Parti communiste chinois (PCC) a utilisé l’idéologie athée pour laver le cerveau de ses ressortissants, ruinant ainsi les fondements de cet immense pays, qui reposent sur des concepts traditionnels taoïstes et bouddhistes.

« Si quelqu’un a la foi en la divinité dans son cœur, il ou elle ne se livrera pas à des crimes comme la traite d’êtres humains ! »

La couverture médiatique officielle de ce cas unique est considérable, affirmant que la répression du crime d’enlèvement d’enfant est passible de la peine de mort. Mais il convient de noter que cette affaire s’est déroulée il y a plus de 30 ans, alors que Mme Yu était poussée par la pauvreté.

Des cartes à jouer présentant des informations sur des enfants disparus en Chine le 31 mars 2007 à Pékin. (China Photos/Getty Images)

Toutefois, ces dernières années, certaines bandes criminelles ont fait de l’enlèvement et de la traite d’enfants un moyen de s’enrichir, les provinces et municipalités telles que Henan, Hebei, Shandong, Tianjin, Pékin, Chongqing, Fujian et Guangdong étant les destinations de ce trafic d’enfants.

Les données de la sécurité publique chinoise indiquent que pour la seule année 2013, 40.000 cas de traite d’êtres humains ont été recensés, impliquant 24.000 enfants enlevés dans l’ensemble du pays.

Supervision insuffisante

Qin Yao (un pseudonyme), une habitante de Hefei, dans la province de Jiangsu, a indiqué à Epoch Times le 22 septembre que la police n’avait été d’aucune aide lors de la disparition de son neveu. Sa famille l’a recherché pendant 20 ans sans succès.

Il y a vingt ans, la belle-sœur de M. Qin a amené son fils travailler comme étalagiste en ville, mais l’enfant de quatre ans a disparu quelques minutes après l’avoir laissé sans surveillance.

« Il y a quelques années, mon beau-père est décédé alors qu’il le cherchait à Zhengzhou [dans la province du Henan], et ma belle-sœur est retournée dans sa ville natale malade ; elle est devenue instable, » a expliqué M. Qin.

M. Lai estime que la police chinoise est corrompue et inefficace dans le traitement des affaires civiles et criminelles en général. La police chinoise ne cherche pas à résoudre les cas d’enlèvement d’enfants et à retrouver les enfants victimes de ce trafic. Elle compte souvent sur les parents ou les victimes de la traite pour trouver des indices et dénoncer le criminel.

Par exemple, l’affaire de Mme Yu s’est déroulée il y a près de 30 ans et n’a été résolue que lorsqu’une victime a dénoncé l’auteure des faits, a indiqué M. Lai, reprenant les propos rapportés par la presse officielle.

Les enfants enlevés dans différents endroits doivent être enregistrés au poste de police local, a indiqué M. Lai, ajoutant : « Si la police vérifie soigneusement si un enfant a été enregistré, les trafiquants ne pourront plus légitimer les enfants qu’ils achètent, réduisant ainsi le nombre d’enlèvements d’enfants ».

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