L’ancienne carrière de sable de Schoeneck en Moselle s’est transformée, depuis un peu plus d’un an, en un magnifique lac d’eau douce de 4 à 5 mètres de profondeur.
Sous le sable, l’eau… Dans la commune de Schoeneck, frontalière de l’Allemagne, l’extraction du charbon fut l’activité principale pendant presqu’un siècle, la commune ayant inauguré le premier puits lorrains en 1816. Parallèlement, une carrière de sable y était aussi exploitée, destinée entre autres, à remblayer les galeries des mines.
Aujourd’hui, cette friche minière qui a une forme de cuvette géante se remplit peu à peu de l’eau provenant de la nappe souterraine. Cette eau avait été pompée pendant des décennies afin d’alimenter également les mines de charbon. Le pompage avait cessé en 2004 avec l’arrêt de l’exploitation des mines.
INSOLITE. Un lac apparaît en pleine nature et ce n’est pas fini, « on s’attend à une montée des eaux d’environ 50 mètres » #Moselle https://t.co/yBKrq6bdf0
— France 3 Lorraine (@F3Lorraine) October 1, 2023
« L’eau va continuer de monter à un rythme régulier »
« Depuis un peu plus d’un an et demi, l’eau est arrivée au niveau du sol » confirme Nicolas Taillefer, directeur de l’unité territoriale après-mine est du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), sur France3 Grand-Est. « On peut dire que la nature reprend ses droits. Si l’eau monte, c’est parce qu’on a cessé le pompage avec la fermeture des mines, il y a une vingtaine d’années. » Selon le directeur du BRGM, « l’eau va continuer de monter à un rythme régulier », atteignant une profondeur « d’environ 50 mètres dans les 30 ou 40 prochaines années. Le lac occupera alors une bonne partie de la carrière. »
Des appareils de surveillance ont été installés afin de veiller à ce que l’eau n’atteigne pas les habitations proches, ce phénomène s’observant aussi, dans une moindre mesure, dans les secteurs de Creutzwald ou Forbach.
« À Creutzwald, il y a par exemple des stations de pompages qui permettent de contrôler le niveau de la nappe, explique M. Taillefer. On va en installer encore plusieurs dans les années qui viennent au fur et à mesure que le phénomène s’étend. L’État s’est engagé à protéger les zones bâties pour qu’elles ne soient pas confrontées à la remontée de la nappe. On va mettre en place des forages qui vont maintenir le niveau en dessous des fondations de toutes ces zones bâties qui ont été identifiées. »
Au total, ce sont quelques 200 ouvrages de forage qui seront mis en place afin de protéger les 16.000 habitations de l’ancien bassin houiller.
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