En qualifiant CNews d’extrême droite, la patronne de France Télévisions « met une cible sur nos vies », accuse Pascal Praud

Pascal Praud.
Photo: Dimitar DILKOFF / AFP via Getty Images
La tension entre l’audiovisuel public et les médias du groupe Bolloré s’est encore accentuée jeudi. Pascal Praud, présentateur vedette de CNews, a vivement réagi aux propos de Delphine Ernotte Cunci, présidente de France Télévisions, qui avait qualifié la chaîne d’« extrême droite » dans une interview au Monde.
« Aujourd’hui dans les manifestations, il y aura des journalistes de CNews sur le terrain. Elle leur met une cible sur le dos, elle les met en danger », a dénoncé M. Praud au début de son émission quotidienne L’Heure des pros, diffusée sur CNews et Europe 1. « C’est une déclaration de guerre » et « c’est une honte », a-t-il ajouté.
Les propos de Delphine Ernotte
Dans Le Monde, Mme Ernotte avait estimé : « Il faut admettre que CNews est un média d’opinion. Qu’ils assument d’être une chaîne d’extrême droite ! ». C’est la première fois que la présidente de France Télévisions emploie ce qualificatif au sujet de la chaîne d’information en continu, aujourd’hui première en part d’audience.
Un conflit inédit autour de l’affaire Legrand-Cohen
Cette passe d’armes s’inscrit dans le contexte de l’affaire dite Legrand-Cohen. Début septembre, le magazine conservateur L’Incorrect a diffusé une vidéo montrant les journalistes Thomas Legrand et Patrick Cohen en discussion avec deux responsables socialistes. Cette séquence a déclenché des accusations de connivence avec le PS à l’encontre des deux éditorialistes.
L’affaire a déclenché une confrontation sans précédent, à un an et demi de la présidentielle de 2027. Les médias du groupe Bolloré, dont CNews, Europe 1 et le Journal du Dimanche, accusent l’audiovisuel public de pencher à gauche. En retour, France Télévisions et Radio France contestent ces attaques et appellent à l’intervention de l’Arcom et des pouvoirs publics.
L’audition devant l’Arcom
Mercredi, Delphine Ernotte Cunci et Sibyle Veil, présidente de Radio France, ont été entendues par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, au sujet de cette affaire.
Dans ce contexte de défiance envers les médias et les institutions, l’Arcom a affirmé vouloir « poursuivre et approfondir ses travaux visant à conforter l’impartialité de l’audiovisuel public et à en mesurer la perception par le public ». Elle a indiqué avoir « décidé de lancer un travail destiné à objectiver la portée concrète de l’exigence d’impartialité », sans toutefois en détailler les modalités.
Avec AFP
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