Enlevée pour ses organes, torturée et violée : le calvaire d’une citoyenne chinoise

1 février 2016 09:22 Mis à jour: 25 février 2016 10:03

En 2006, une Chinoise de la métropole de Chongqing au sud-ouest de la Chine, a été enlevée par un groupe d’hommes qui l’ont ligotée et amenée dans un hôpital militaire. Là, elle a failli être victime des prélèvements forcés d’organes – une pratique lucrative menée par de puissants groupes liés au régime communiste qui a probablement déjà tué des dizaines de milliers d’innocents.

Deng Guangying, âgée d’environ 40 ans, ressemble à une paysanne chinoise typique. C’est probablement cette apparence qui l’a amenée sous la lame de ces criminels, a-t-elle suggéré dans une interview donnée le 24 janvier à la chaine de télévision new-yorkaise New Tang Dynasty (NTD).

« Ce jour-là, j’ai été ligotée par un groupe de personnes et envoyée dans une salle d’opération de l’hôpital n°324 de l’Armée populaire de libération. Je ne pouvais pas bouger du tout », s’est-elle rappelée.

Quand un médecin est arrivé et lui a demandé son consentement au sujet du « don volontaire de ses organes », elle a compris qu’ils en voulaient à sa vie.

« Je lui ai tout de suite répondu : ‘Ce n’est pas volontaire, j’ai été traînée ici de force. Je ne donnerai jamais mes organes. Je ne veux pas mourir, je veux rentrer chez moi.’ » Deng Guangying a été sauvée in extremis lorsqu’un responsable local de la police paramilitaire s’est précipité dans la salle d’opération en disant : « Deng Guangying a un parent qui travaille pour les autorités. L’opération ne peut pas continuer. » Ils l’ont laissée partir.

Deng Guangying a également été interviewée par Boxun, un site web basé aux États-Unis et créé par des dissidents chinois.

Lorsqu’une bande d’hommes avait fait irruption dans son domicile locatif, l’avait battue, avait volé tous ses biens et l’avait enlevée, elle pensait que c’étaient des criminels ordinaires. C’est seulement lorsqu’il a été question des prélèvements d’organes qu’elle a réalisé que les autorités étaient dans le coup. Ses ravisseurs étaient des policiers qui ont essayé de lui faire signer des documents juridiques selon lesquels elle affirmait renoncer à ses organes, a-t-elle témoigné.

« Je sais que les gens sont enlevés en secret », a confié Deng Guangying.  « Je connais plusieurs personnes qui ont été tuées de cette manière. »

Comme elle refusait de signer les papiers, les policiers ont menacé de la mutiler. Elle a persisté et ses doigts ont été tranchés. Quand elle a crié, les policiers l’ont frappée jusqu’à lui faire perdre sept dents et l’audition de l’oreille droite.

Deng Guangying s’est rappelée que les policiers disaient : « Ordres d’en haut : ceux qui ont des organes sains doivent en faire don. »

N’ayant pas réussi à la forcer à signer les papiers, les policiers se sont rendus chez ses proches à Hechuan, un quartier de Chongqing, et ont exercé des pressions sur eux.

Ils ont commencé à parler au frère cadet de Deng Guangying qui a lui aussi refusé de signer l’accord. Mais son frère aîné a cédé après qu’on lui a offert une compensation équivalente à 6500 euros environ.

Ce qui a sauvé Deng Guangying est le fait qu’un membre de sa famille était responsable du parquet de Chongqing. Son frère cadet avait contacté ce proche qui avait fait jouer ses relations avec la police pour annuler l’opération, a rapporté NTD.

Selon des enquêtes menées par des défenseurs des droits de l’homme, les autorités chinoises prélèvent les organes de dissidents et de prisonniers de conscience depuis les années 1990. Des rapports estiment que 60 000 personnes, en majorité des pratiquants de la discipline spirituelle Falun Gong, ont été assassinées de cette manière entre 2000 et 2008.

Un recours à la justice se transforme en viol
Bouleversée par cet incident, Deng Guangying a essayé de faire appel de son cas. Cela s’est avéré inutile à Chongqing.

Zhou Hongliang, responsable du bureau des plaintes de Chongqing, lui a dit sans détour que les personnes responsables des prélèvements d’organes n’étaient autres que le secrétaire municipal du Parti communiste  Bo Xilai et son chef de police Wang Lijun. Dans un tel environnement politique, aucune avancée ne serait possible.

En 2013, lorsque Bo Xilai et Wang Lijun ont été écartés de leurs fonctions après avoir perdu leur lutte pour le pouvoir contre le nouveau dirigeant chinois Xi Jinping, Deng Guangying a pensé que ce serait l’occasion d’essayer que justice soit faite.

Elle est allée à Pékin, où une expérience encore pire l’attendait. Hors de la protection de son parent, son cas a été rejeté par les policiers qui l’ont emmenée dans un champ en périphérie de la ville et l’ont violée. Les policiers impliqués ont pris des photos et ont essayé de la forcer à accepter 100 yuans (environ 14 euros) afin de la faire passer pour une prostituée.

Deng Guangying est tombée enceinte et la police de Pékin l’a forcée à boire une mixture qui a provoqué une fausse couche.

Après tout cela, ses tentatives de faire appel n’ont fait que déclencher des menaces, la mise sous surveillance et autres formes d’ingérence.

« Beaucoup de pétitionnaires sont violées et assassinées à Pékin », a confié Deng Guangying. « L’an dernier, des corps de femmes et des vêtements de policiers ont été trouvés derrières les collines de Lucun. »

Version anglaise : Raped and Almost Killed for her Organs, Chinese Woman Tells Horrifying Story

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