«Épouvantable»: choc après le meurtre d’une fillette britannique dans les Monts d’Arrée, ce qu’on sait de l’accusé et des victimes

Par Epoch Times avec AFP
12 juin 2023 18:30 Mis à jour: 12 juin 2023 18:31

« Abominable », « épouvantable » : l’effroi et l’incompréhension l’emportaient lundi dans le petit village de Plonévez-du-Faou (Finistère), où un septuagénaire néerlandais, surnommé « Le Belge », a tiré sur ses voisins britanniques samedi soir, tuant leur fillette de 11 ans.

« C’est une tragédie », lâche Kim MacKanney, retraitée britannique de 64 ans, tenant son caniche en laisse, devant son gîte situé à quelques centaines de mètres du lieu du drame. « Je suis choquée et bouleversée qu’un enfant soit tué dans un petit village si paisible et accueillant. On ne s’attend pas à ça ici. On pourrait s’y attendre en ville mais pas ici », ajoute la femme aux yeux rougis, qui ne connaissait pas les victimes.

Dans le petit hameau isolé des monts d’Arrée, connu pour sa chapelle de Saint-Herbot, c’est un habitant de 70 ans qui a tiré sur la famille britannique samedi soir, tuant leur fille de 11 ans et blessant gravement les parents. La seconde fille du couple, âgée de huit ans, a réussi à prendre la fuite.

Un conflit de voisinage

D’après la mairie, un conflit opposait les deux voisins depuis 2020. Arrivé en 2019, le père de la famille britannique, Adrien T., avait entrepris de défricher son terrain, où était implanté une ancienne scierie. Le bruit de la tronçonneuse indisposait ses voisins, un couple de 69 et 70 ans, né à Anvers (Belgique), surnommés « Les Belges », mais qui seraient de nationalité néerlandaise, selon le parquet.

Le défrichement de la parcelle aurait en outre déplu au couple qui vivait reclus dans une grande maison grise, entourée de friches et jusque-là invisible de la route. À l’époque, la mairie était intervenue pour une médiation. « On a vu ce qu’il faisait grief mais il n’y avait rien d’alarmant », explique la maire Marguerite Bleuzen. « C’était son terrain (à Adrien T.), il fait ce qu’il veut sur son terrain ».

La famille s’est d’ailleurs vite intégrée, l’aînée allant au collège de Huelgoat tandis que la plus jeune était scolarisée non loin de là, à Brennilis. Leur mère s’occupait de personnes âgées pour l’aide à domicile en milieu rural (ADMR). « Une très belle personne », décrit Mme Bleuzen. La famille participait aux fêtes organisées dans le hameau, mettant même son terrain à disposition pour servir de parking. « Ils sont très gentils, très sympas, disponibles tout le temps, ils rendent service et tout », dit leur plus proche voisin, un octogénaire qui ne veut pas donner son nom.

Un homme peu connu

Au contraire du « Belge », « que je n’ai jamais vu de face », ajoute le vieil homme, qui habite le hameau depuis 1948. « On ne les voyait jamais. Aucun contact, rien, zéro », assure-t-il, en parlant du couple établi à Plonévez-du-Faou depuis 2017. Le suspect, « personne ne le connaissait », confirme la maire, qui décrit « un petit bonhomme, cheveux longs, blancs, barbe longue, et complètement hagard » lors de son arrestation. « Qu’est-ce qui a pu se passer dans sa tête ? »

« C’est épouvantable, abominable », se désole une habitante de la commune, les yeux humides, en déposant un bouquet de roses blanches sur le perron des victimes. « Elle avait l’âge de mon petit-fils, ça me touche. Qui ne le serait pas ? », ajoute la femme, cheveux gris et lunettes. De source proche du dossier, une quantité importante de cannabis a été découverte au domicile du suspect lors de la perquisition. Saisi de l’enquête, le parquet de Brest doit tenir un point presse au palais de justice de Brest lundi à 18h30.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.