Est-ce que les Chinois de demain seront nés en laboratoire ?

Les dirigeants chinois paniquent face au déclin rapide de la population - mais leur réaction fait froid dans le dos

Par James Gorrie
8 avril 2024 16:38 Mis à jour: 8 avril 2024 16:38

L’automne dernier, Xi Jinping, chef du Parti communiste chinois (PCC), a annoncé que les Chinoises devaient avoir des enfants ou, comme il l’a dit, commencer une « nouvelle tendance dans la famille » en Chine.

En réalité, le Parti a du mal à persuader le peuple qu’il dirige d’augmenter le nombre de Chinois qui sont mis au monde.

Il y a beaucoup d’ironie dans cela. Tout d’abord, les bébés sont l’une des grandes joies de la vie : du moins, ils l’étaient autrefois en Chine. Le PCC a réussi à priver les gens de cette expérience, à moins que le peuple chinois n’ait tout simplement oublié comment l’avoir. Ensuite, la Chine compte environ 1,4 milliard d’habitants, ce qui n’a été récemment surpassé que par l’Inde. L’ironie de la chose est que la population chinoise pourrait bientôt atteindre la moitié de ce chiffre. Cette triste statistique est également imputable à l’État-parti chinois.

Même si la politique de l’enfant unique – qui a débuté en 1979 – a pris fin en 2015, les dommages démographiques et sociaux avaient déjà été causés. Deux générations ont subi des avortements imposés et ont été témoins d’enfants abandonnés et d’autres comportements anti-humains de la part de l’État.

Vers les années 1990, lorsque les Chinois ont pris goût à un niveau de vie plus élevé, l’idée de n’avoir qu’un seul enfant, voire aucun, s’est installée dans la population. Le raisonnement était le suivant : « Pourquoi avoir des enfants quand on peut avoir une BMW ? »

Moins de naissances que de décès

En outre, tout comme le PCC est responsable de l’effondrement de la population chinoise, il est entièrement responsable de son vieillissement rapide et du lourd fardeau que représentent de nombreuses personnes âgées pour l’économie et les services sociaux. Aujourd’hui, la Chine possède le plus grand nombre de personnes âgées au monde, soit 254 millions de personnes de plus de 60 ans en 2019. Cette population devrait atteindre plus de 400 millions, soit 30% de la population totale, d’ici à 2035. Ces 400 millions de personnes âgées auront besoin de plus de soins médicaux et d’autres services sociaux coûteux. Pour payer cette facture, Pékin devra se tourner vers les impôts sur la population active qui représentera presque la moitié de ce qu’elle est aujourd’hui.

Cette situation se reflète également dans le taux de natalité. En 2021, seuls 12 millions de bébés sont nés en Chine, contre 18 millions en 2016. Pour la première fois depuis 1961 – la dernière année de la Grande famine chinoise provoquée par le Parti – le nombre de décès a dépassé celui des naissances. En une seule année, la population chinoise a diminué de 850.000 personnes ; en 2100, elle pourrait n’être plus qu’un tiers de ce qu’elle est aujourd’hui.

Les jeunes ne veulent pas d’enfants

En réalité, de nombreux Chinois ne veulent pas d’enfants exactement à cause de la façon dont le PCC a dirigé le pays et continue de le faire. Depuis que le Parti a pris le contrôle de la Chine en 1949, sa politique a dévalorisé la grossesse, les bébés et la cellule familiale. Les valeurs traditionnelles ont été tournées en dérision, marginalisées et réprimées à l’échelle nationale pendant la Révolution culturelle et les décennies qui ont suivi.

Plus tard, lorsque la Chine s’est développée en profitant de l’afflux de l’argent et de la technologie des Occidentaux, son taux de fécondité a chuté. Tout cela a formé la base du déclin démographique que la Chine connaît aujourd’hui et connaîtra dans un avenir prévisible. La tendance est aggravée par les pressions exercées par le déclin économique que connaît actuellement le pays. Il s’agit également d’une tendance qui ne fera que s’aggraver.

Par conséquent, les jeunes Chinois qui voudraient avoir des enfants reportent leur décision parce qu’ils n’ont pas les moyens pour s’occuper des enfants et de leurs parents vieillissants. Il ne s’agit pas d’un état d’esprit susceptible de changer du jour au lendemain. La génération actuelle de jeunes Chinois ne croit ni en Xi Jinping, ni au Parti, ni d’ailleurs à leur avenir.

La « génération » désillusionnée

Un internaute a reflété dans son post l’état d’esprit de la société chinoise : « Dans ce pays, aimer son enfant, c’est tout d’abord ne pas le laisser naître. »

Kongkong, une Chinoise de 26 ans qui a un bon emploi dans la recherche, a été citée par The Guardian en 2021 : « Cela coûte trop cher de donner aux enfants une vie décente. Ce qu’on enseigne à l’école est de la propagande, alors je voudrais les envoyer dans une école internationale ou à l’étranger. Mais je ne peux pas me le permettre. » Kongkong, qui a exprimé l’idée de la « dernière génération » répandue parmi les jeunes Chinois, jure qu’elle n’aura pas d’enfants.

La réponse de l’État-parti est à la fois comique, cynique et même diabolique.

Sur le plan comique, Xi Jinping devient le meneur de jeu du baby-boom du 21e siècle, promettant de somptueux mariages aux femmes qui se marient et faisant l’éloge des valeurs familiales, de la procréation et de leur influence stabilisatrice sur la société – des choses que le PCC avait auparavant condamnées et punies. C’est comme si Xi Jinping espérait réinventer la Chine qui a été vidée de sa tradition par lui et son Parti.

Mais il est trop tard pour cela. La « Chine construite par Mao » est en train de mourir de sa propre mort, comme la plupart des pays occidentaux. La mort de la Chine est juste un peu plus dramatique. L’État à parti unique a perdu toute influence culturelle ou crédibilité (même s’il contrôle tous les médias du pays) et doit les remplacer par la coercition et l’application plus cyniques qui doivent être assurées, naturellement, par le Parti. Il aura probablement recours à une coercition accrue qui ne fera qu’aliéner davantage la jeune génération et confirmer ce qu’elle sait déjà – le fait que le PCC déteste son propre peuple.

La Chine, une usine qui fabriquera des humains ?

Est-ce que la politique des grossesses forcées sera introduite ?

Est-ce que les notes du crédit social seront ajustées pour tenir compte du fait qu’une jeune femme est enceinte ou non ?

Peut-être, mais cela ne fonctionnera pas assez vite, et c’est pourquoi on spécule que le PCC envisage de repeupler la Chine avec des Chinois produits en laboratoire :

« Tôt ou tard, la reproduction sera un processus industrialisé, c’est le seul moyen de maintenir un taux de natalité sain », a écrit sur X en août dernier Zhao DaShuai du Bureau de la propagande de la police armée du peuple. Elle a posté une photo d’un fœtus humain à l’intérieur d’une machine, notant que « la clé est de faire que la procédure soit gérée par l’État, afin de garantir une égalité absolue ».

Compte tenu des antécédents de l’État-parti en matière de gestion des affaires en Chine, est-ce que les Chinois ont vraiment de quoi s’inquiéter ?

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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