Le docteur Anthony Fauci a affirmé que les masques faciaux n’étaient peut-être pas efficaces si l’on considère la « pandémie dans son ensemble », mais il a quand-même insisté sur le fait que les gens devaient suivre les recommandations des autorités et porter des masques.
Lors d’une interview accordée à CNN samedi, le Dr Fauci a été interrogé sur une étude publiée fin janvier par la Cochrane Library, selon laquelle rien ne prouve que l’utilisation de masques puisse réduire la propagation de l’infection par le virus Covid-19. Il a reconnu que « lorsque l’on parle de l’effet sur l’épidémie ou la pandémie dans son ensemble, les données sont moins solides ».
Mais il a ensuite insisté sur le fait que les masques représentent avant tout « une protection individuelle » et une « protection contre la propagation à d’autres personnes ». « Il ne fait aucun doute que de nombreuses études montrent qu’il y a un avantage » a-t-il déclaré.
Le Dr Fauci a été le principal conseiller médical de la Maison Blanche pendant la pandémie, lorsque l’utilisation du masque était préconisée comme moyen de contrôler la propagation de l’infection.
Dans l’interview, il s’est dit « préoccupé » par le fait que les gens risquent dans le futur de ne pas se conformer aux recommandations de lutte contre le Covid-19.
« Lorsque le nombre de cas atteint un niveau raisonnablement élevé dans la société – en particulier chez les personnes vulnérables – les personnes âgées et celles souffrant de maladies sous-jacentes sont plus sensibles et plus vulnérables si elles sont infectées et qu’elles contractent une maladie grave entraînant une hospitalisation. »
Si le nombre de cas de Covid-19 devait atteindre un niveau tel que les autorités médicales recommandent le port de masques, « j’espère que les personnes concernées se conformeront à cette recommandation et prendront en compte le risque pour elles-mêmes et pour leur famille », a-t-il ajouté.
Selon la revue Cochrane, une analyse de 78 essais contrôlés randomisés (ECR) « n’a pas montré de réduction claire des infections virales respiratoires avec l’utilisation de masques médicaux/chirurgicaux ».
En outre, « aucune différence claire ne se dégage entre l’utilisation de masques médicaux/chirurgicaux et celle de masques N95/P2 chez les travailleurs de la santé quant à sa contribution à la réduction des infections virales respiratoires », précise l’étude.
Bien que les données des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) montrent une augmentation des hospitalisations dues au Covid-19 au cours des dernières semaines, les chiffres sont bien inférieurs à ceux des années précédentes.
Pour la semaine se terminant le 19 août, le nombre de nouvelles admissions à l’hôpital pour le Covid-19 était de 15.067, soit moins de la moitié des 38.156 admissions de la semaine équivalente de l’année dernière (se terminant le 20 août 2022), et moins d’un cinquième des 84.035 admissions de la semaine du 21 août 2021.
Certains experts dénoncent l’effet de sensationnalisme qui entoure la récente augmentation du nombre de cas de Covid-19. Dans un billet de blog daté du 24 août, le journaliste scientifique David Zweig a dénoncé la couverture médiatique de cette « montée en puissance » du Covid-19.
« Si une augmentation minime du taux de nouvelles admissions hebdomadaires de Covid à l’hôpital – qui reste l’un des taux les plus bas de ces trois dernières années – correspond à une « montée en puissance », alors comment va-t-on appeler une augmentation réelle et importante ? »
« L’utilisation de ce langage hyperbolique par autant de médias qui sur-dramatisent le risque frôle la désinformation ».
Quelques hôpitaux américains ont déjà pris des mesures pour imposer le port du masque : les Samaritan Health Facilities, les United Health Services de Binghamton (New York) et l’Auburn Community Hospital à Auburn (New York).
La population a exprimé son opposition face au retour des politiques restrictives. Dans une vidéo récente, l’ancien président Donald Trump a abordé la question en s’adressant à « tous les tyrans du Covid qui veulent nous priver de notre liberté ».
« Écoutez-bien : Nous ne nous soumettrons pas. Alors n’y pensez même pas », a-t-il déclaré. « Nous ne fermerons pas nos écoles. Nous n’accepterons pas vos fermetures. Nous ne nous soumettrons pas à vos obligations en matière de masques et nous ne tolérerons pas vos obligations en matière de vaccins. »
Aucune preuve de l’efficacité des masques
La publication de l’étude par la revue Cochrane de janvier 2023 fait suite à une publication antérieure de novembre 2020 à laquelle elle apporte des mises à jour.
Dans une interview accordée à la Brownstone Institution en février, Tom Jefferson, maître de conférences à l’Université d’Oxford et auteur principal de l’étude, a déclaré que malgré les deux années écoulées entre les deux études, il n’y a « toujours pas de preuve de l’efficacité des masques en période de pandémie ».
« Il n’y a tout simplement aucune preuve qu’ils (les masques) fassent une quelconque différence. C’est clair et net », a-t-il déclaré. « Au début de la pandémie, des voix se sont élevées pour dire que les masques ne fonctionnaient pas, puis, soudain, le discours a changé. »
« Les gouvernements ont été mal conseillés dès le début… Ils se sont laissés convaincre par des études non randomisées, des études d’observation qui étaient imparfaites. Il s’agissait en grande partie de donner l’impression de ‘faire quelque chose' ».
M. Jefferson souligne qu’il n’y a pas eu de « véritable essai » quant à l’efficacité des masques, c’est-à-dire pas d’étude randomisée de grande envergure. Au lieu de cela, certains experts ont commencé du jour au lendemain à lancer un « climat de peur ».
Il n’est pas d’accord avec l’argument selon lequel il ne serait pas éthique de mener des études dans lesquelles un groupe de personnes porterait des masques et un autre groupe non.
« Nous ne savons pas quel est l’effet des masques. Si nous ne savons pas quel est leur impact, comment cela pourrait-il être contraire à l’éthique de mener des études ? Les fanatiques virulents ont réussi à empoisonner toute cette discussion et en ont fait une chose noire ou blanche […] en s’appuyant sur des études incroyablement erronées ».
Une étude allemande publiée en mars 2023 a étudié les effets du port de masques et l’impact auprès des enfants et des femmes enceintes d’une telle exposition aux composés organiques volatils toxiques (COVT) qu’ils contiennent.
Selon l’American Lung Association, il a été démontré que les COVT provoquent une irritation des yeux, de la gorge et du nez. Ils ont également été associés à des difficultés respiratoires et à des lésions du système nerveux central et d’organes tels que le foie.
L’étude conclut : « Il existe des preuves indirectes que l’utilisation prolongée du masque peut être liée aux observations actuelles de mortinatalité et à la réduction de la motricité verbale et des performances cognitives globales chez les enfants nés pendant la pandémie. Il est donc nécessaire de reconsidérer les obligations en matière de port de masque ».
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