Forbach : les sans-papiers évacués de l’ancien hôtel Ibis où ils logeaient depuis 2017

Par Emmanuelle Bourdy
8 août 2020 20:26 Mis à jour: 8 août 2020 20:26

En 2017, les services de l’État avaient réquisitionné l’ancien hôtel Ibis, avenue de Spicheren à Forbach, pour y loger des demandeurs d’asile. Les familles de sans-papiers ont dû quitter l’immeuble au 31 juillet, la réquisition étant levée. Les riverains sont soulagés, car la cohabitation avec les demandeurs d’asile était très compliquée. L’immeuble, quant à lui, est désormais vide, mais il a subi d’importantes dégradations.

Depuis le 31 juillet, l’avenue de Spicheren à Forbach a retrouvé son calme, rapporte Le Républicain lorrain. En effet, en novembre 2017, les 78 chambres de l’ancien hôtel Ibis avaient été réquisitionnées par les services de l’État, le but étant de loger des demandeurs d’asile, provenant essentiellement des Balkans. Le préfet avait à ce moment-là décidé de cette réquisition, ce qui n’avait pas plu à Laurent Kalinowski, le maire de Forbach.

Une cohabitation difficile et des problèmes d’insalubrité

Laurent Kalinowski avait pourtant tiré la sonnette d’alarme. « Il faut trouver un autre lieu pour accueillir convenablement ces demandeurs d’asile et leur offrir un accompagnement social adapté, ce qui ne peut pas être le cas à l’hôtel Ibis. Il faut le faire pour les migrants eux-mêmes. Ils sont entassés, parfois en famille, dans 16 m². Ensuite, il y a un problème de sécurité pour les enfants, l’avenue de Spicheren étant très passante. Et enfin, il faut redonner une qualité de vie aux habitants de ce quartier de centre-ville », avait-il expliqué.

Par ailleurs, la cohabitation entre riverains et demandeurs d’asile n’a jamais bien fonctionné, les riverains devant faire face aux nuisances sonores occasionnées. Dans les faits, de nombreuses familles de sans-papiers ainsi que leurs enfants se retrouvaient au pied des immeubles, créant ainsi une atmosphère bruyante.

Pour couronner le tout, des problèmes d’insalubrité se sont greffés. Les blattes et les cafards ont aussi pris possession des lieux, entraînant la fermeture de la crèche L’Îlot Trésors qui jouxte l’immeuble de l’ancien hôtel Ibis.

Des riverains soulagés, mais un immeuble entièrement dégradé

Les demandeurs d’asile ont été relogés dans d’autres structures, mais Le Républicain lorrain, qui a pourtant contacté la préfecture de la Moselle, n’a pas pu obtenir plus d’informations sur leur devenir.

Les riverains, eux, se sentent soulagés depuis le départ des sans-papiers. Quant à l’immeuble, il a été dégradé au point où « il n’est plus utilisable comme hôtel », précise André Heintz, dirigeant du groupe Heintz immobilier et hôtels, et propriétaire de l’hôtel désormais vide. Ayant été prévenu de la levée de la réquisition seulement un mois avant le 31 juillet 2020, il ajoute : « Cela a été assez brutal pour nous, car nous avions demandé à être prévenus six mois avant le départ des demandeurs d’asile. Nous savions qu’il y aurait de gros travaux à réaliser pour remettre en état le bâtiment occupé par des familles depuis près de trois ans. »

André Heintz fait remarquer que « dans toute cette affaire, nous n’avons fait que subir. L’État a réquisitionné notre bien quand l’hôtellerie allait bien et nous le rend en pleine crise du Covid dans un état lamentable ». Le propriétaire ne sait pas encore ce qu’il va advenir de cet immeuble, le remettre en état nécessiterait d’importants travaux et donc un coût très élevé. « Il faudrait faire des travaux pour 1,7 M € afin de rouvrir un hôtel digne de ce nom à cette adresse », déclare-t-il.

Il émet une autre hypothèse, à savoir le transformer en « logements ou résidence pour seniors », sinon, le revendre. Ayant un rendez-vous avec le nouveau maire de Forbach, la question va être abordée la semaine prochaine, rapporte encore le journal. Pour l’heure, le propriétaire de l’hôtel ajoute qu’il est en pleine réflexion. Il conclut : « Nous ne laisserons pas une friche en plein centre-ville. On fera quelque chose. Je suis un enfant de Forbach et notre groupe a vocation à investir sur le territoire. »

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