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Gaza : l’un des journalistes d’Al Jazeera, tué dans une frappe israélienne, « était le chef d’une cellule terroriste »

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Photo: AFP/AFPTV/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Al Jazeera a annoncé la mort de cinq de ses journalistes dimanche lors d’une frappe israélienne dans la bande de Gaza, dont un reporter bien connu de ses téléspectateurs que l’armée israélienne a reconnu avoir ciblé, le qualifiant de « terroriste ».
Au moment où le gouvernement israélien se montre déterminé à mettre en œuvre son nouveau plan d’opération dans le territoire palestinien dévasté et affamé par 22 mois de guerre, la chaîne basée au Qatar a fait état de « ce qui semble être une attaque ciblée israélienne » sur une tente utilisée par ses journalistes à Gaza-ville, devant l’hôpital al-Chifa. Elle a fait part du décès de ses correspondants Anas al-Sharif et Mohammed Qreiqeh, ainsi que des cameramen Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa.
Leurs noms s’ajoutent à la liste des près de 200 journalistes, selon Reporters sans frontières, tués dans la guerre déclenchée par la sanglante attaque de l’organisation terroriste palestinienne du Hamas, le 7 octobre 2023.
Anas al-Sharif, 28 ans, était l’un des visages les plus connus parmi les correspondants couvrant au quotidien le conflit à Gaza. L’armée israélienne a confirmé l’avoir ciblé, le qualifiant de « terroriste » qui « se faisait passer pour un journaliste ». Il « était le chef d’une cellule terroriste au sein de l’organisation terroriste Hamas et était responsable de la préparation d’attaques de roquettes contre des civils israéliens et les troupes » israéliennes, a-t-elle affirmé sur Telegram.
Dans ses derniers messages postés sur X dimanche, Anas al-Sharif faisait état « d’intenses » bombardements israéliens sur le territoire palestinien et avait diffusé une courte vidéo montrant des frappes sur la ville de Gaza.

(OMAR AL-QATTAA/AFP via Getty Images)

En juillet, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) avait accusé l’armée israélienne de mener « une campagne de diffamation » envers le journaliste en le présentant dans des messages en ligne comme un membre du Hamas. « La tendance d’Israël consistant à qualifier les journalistes de militants sans fournir de preuves crédibles soulève de sérieuses questions sur ses intentions et son respect de la liberté de la presse », a dénoncé Sara Qudah, directrice régionale de l’organisation basée à New York dans la nuit de dimanche à lundi.
Israël avait déjà décidé en mai 2024 d’interdire la diffusion d’Al Jazeera dans le pays et d’y fermer ses bureaux.
La presse internationale n’est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien depuis le début du conflit. Seuls quelques médias y sont entrés embarqués (en « embed ») avec l’armée israélienne. La presse internationale travaille en s’appuyant sur des journalistes et correspondants locaux, qui ont payé un lourd tribut au conflit.
« Il n’y a pas de journaliste indépendant à Gaza »
La journaliste Noémie Halioua a déclaré sur Cnews « qu’il n’y a pas de journaliste indépendant à Gaza », ajoutant que pour « tout journaliste qui a l’occasion de s’exprimer notamment à l’étranger, sa parole est contrôlée par le Hamas ». À Gaza la presse n’est pas libre, dit-elle, « il faut comparer cela à la Chine et à la Corée du Nord ». Et elle se dit « effarée par les journalistes dans les pays occidentaux, et notamment en France, qui reprennent cette propagande sans le moindre filtre ».

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Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche avoir donné l’ordre à l’armée d’autoriser un plus grand nombre de journalistes de la presse internationale à travailler sous son contrôle dans la bande de Gaza. Lors de la même conférence de presse, le Premier ministre israélien a justifié dimanche le nouveau plan d’opération de l’armée, qui prévoit le contrôle de Gaza en totalité, afin de débarrasser les Gazaouis et Israël de la présence du Hamas.

(ABIR SULTAN/POOL/AFP via Getty Images)

M. Netanyahu est confronté à une très forte pression, en Israël sur le sort des 49 otages encore aux mains du Hamas, et à l’étranger pour faire taire les armes dans la bande de Gaza, où plus de deux millions de Palestiniens sont menacés d’une « famine généralisée » selon l’ONU.
Il a assuré que dans le cadre du nouveau plan militaire, Israël « permettra d’abord à la population civile de quitter en toute sécurité les zones de combat pour se rendre dans des zones sûres désignées », où « on leur fournira en abondance de la nourriture, de l’eau et des soins médicaux ». Il a promis des « couloirs protégés » et « d’augmenter le nombre de sites de distribution d’aide de la GHF » (Fondation privée soutenue par les États-Unis et Israël), ainsi que les « largages aériens ».
Lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, le sous-secrétaire général de l’ONU, Miroslav Jenca, a mis en garde contre des projets qui risquent de déclencher « une nouvelle calamité » aux graves conséquences régionales.