Grève contre la vaccination obligatoire en Guadeloupe : le gouvernement envoie des renforts policiers

Par Epoch Times avec AFP
19 novembre 2021 20:07 Mis à jour: 19 novembre 2021 21:58

Le mouvement social en Guadeloupe contre l’obligation vaccinale des soignants a dégénéré vendredi 19 novembre, avec la poursuite du blocage du réseau routier et l’annonce de la fermeture de nombreux établissements scolaires, à la suite d’une nuit émaillée de violences urbaines.

Cellule de crise et renforts policiers

Routes et accès au CHU bloqués, mais aussi immeubles, véhicules incendiés, écoles fermées : la mobilisation anti-pass sanitaire et vaccin contre le Covid-19 dégénère en Guadeloupe et le gouvernement hausse le ton en annonçant l’envoi de 200 policiers et gendarmes.

Ces renforts seront sur place « dans les prochains jours », ont annoncé les ministres des Outre-mer Sébastien Lecornu et de l’Intérieur Gérald Darmanin, en condamnant « avec la plus grande fermeté les violences qui se sont déroulées ces dernières heures en Guadeloupe ».

La préfecture a activé une cellule de crise depuis 08H00 (13H00 à Paris) vendredi.

La mobilisation lancée il y a cinq jours par un collectif d’organisations syndicales et citoyennes contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale des soignants contre le Covid-19 se double désormais de violences commises par des émeutiers.

Des dégradations sur le patrimoine privé et public

Selon une source policière, une ou plusieurs « bijouteries ont été pillées et brûlées ». Des poubelles ont aussi été enflammées à Pointe-à-Pitre où les forces de l’ordre ont essuyé « des tirs de mortier et projectiles ». « Quelques policiers ont été blessés par des jets de pierres sans trop de gravité ». 

Après une nuit particulièrement violente, les écoles sont restées fermées vendredi en raison de très nombreux barrages routiers. Devant le CHU, les seuls véhicules autorisés à entrer restent les ambulances.

Quatre immeubles à Pointe-à-Pitre, qui compte de nombreuses habitations en bois, sont partis en fumée dans la nuit, ont indiqué les pompiers à l’AFP. Les pompiers évoquent « un contexte de guérilla urbaine ayant fortement entravé l’acheminement des secours ».

Les gendarmeries du Lamentin et de Morne-à-L’Eau notamment ont été « assiégées » par des personnes parfois « encagoulées », des gendarmes blessés « par jets de pierres » et des véhicules incendiés, selon des sources policières.

Sur les routes, « des braquages sur des barrages » ont eu lieu et des « feux de toutes sortes » allumés, selon la police.

Au CHU, « les barrages routiers pénalisent énormément le personnel qui vient de tous horizons. On est obligé d’attendre que tout le monde soit présent pour démarrer et d’attendre que la relève soit présente pour continuer », explique à l’AFP Anne-Gaëlle Pascale, cadre de santé au bloc opératoire du CHU.

« Il y a du filtrage à l’entrée, notamment pour les internes dont certains sont empêchés de passer. L’un d’entre-eux a même été agressé par une personne cagoulée », affirme à l’AFP Cédric Zolezzi, directeur adjoint du centre hospitalier, en déplorant l’absence « de dialogue ». 

La situation est d’autant plus complexe que depuis début novembre, « on est en personnel restreint » avec l’instauration de l’obligation vaccinale des soignants, rappelle Anne-Gaëlle Pascale. Ainsi, en chirurgie, 50% des effectifs habituellement au planning sont absents, même si « ça commence à revenir tout doucement ».

 

Selon la direction du CHU, un peu plus de 87% des agents du centre hospitalier possèdent un pass sanitaire, mais certains personnels sont suspendus pour pass non valide, ce à quoi s’ajoute « une vague d’arrêts maladie », « sur consigne syndicale », accuse Cédric Zolezzi.

« Le coupable, c’est celui qui a mis l’obligation vaccinale », dénonce de son côté Sandro Sormain, secrétaire adjoint de l’UTS-UGTG. « Le personnel suspendu à 50%, ça veut dire que (ceux qui restent) font le travail de deux personnes. Donc à un moment on va avoir une rupture par rapport à la charge de travail ».

Côté éducation, la rectrice de région académique, Christine Goff-Ziegler, a condamné jeudi 18 novembre « l’ensemble des actes de vandalisme et les entraves à la circulation » ou « à l’accès des établissements », dont les élèves « sont les premières victimes ».

 


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