La Russie abandonne les restrictions qu’elle s’est imposées sur le déploiement de missiles à portée intermédiaire

Des véhicules militaires russes, dont des lanceurs de missiles balistiques intercontinentaux Yars, roulent sur la Place Rouge lors du défilé militaire du Jour de la Victoire dans le centre de Moscou, le 9 mai 2024.
Photo: Alexander Nemenov/AFP via Getty Images
La Russie ne se conformera plus aux restrictions qu’elle s’est imposées sur le déploiement de missiles à portée intermédiaire, a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères le 4 août.
Jusqu’en 2019, les États-Unis et la Russie étaient tous deux signataires du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), qui interdisait à l’une ou l’autre des parties de disposer de missiles nucléaires et non nucléaires lancés depuis le sol et pouvant parcourir entre 500 et 5500 km.
Le président américain Donald Trump, lors de son premier mandat, a ordonné le retrait officiel des États-Unis du traité sur le contrôle des armements. Suivant son exemple, la Russie s’est également retirée officiellement du traité, tout en affirmant continuer à faire preuve d’une certaine retenue face à l’accroissement de forces terrestres de portée intermédiaire.
Lundi, citant les projets américains de continuer à déployer des armes autrefois interdites par le traité FNI, la Russie a annoncé qu’elle supprimerait également toutes les restrictions restantes qu’elle s’était imposées sur ces armes.
« Étant donné que nos avertissements répétés à ce sujet ont été ignorés et que la situation évolue vers le déploiement effectif de missiles FNI de fabrication américaine à lanceur terrestre en Europe et en Asie-Pacifique, le ministère russe des Affaires étrangères doit déclarer que les conditions nécessaires au maintien d’un moratoire unilatéral sur le déploiement d’armes similaires ont cessé d’exister », a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères. « Le ministère est autorisé à déclarer que la Fédération de Russie ne se considère plus liée par les auto-restrictions pertinentes précédemment adoptées. »
Le communiqué du ministère russe des Affaires étrangères n’a pas précisé où les forces russes pourraient déployer leurs missiles à portée intermédiaire ni fourni de calendrier pour ces déploiements.
Cette annonce intervient dans un contexte de tensions accrues entre la Russie et les États-Unis.
Le 14 juillet, M. Trump a menacé d’imposer de nouvelles sanctions et de nouveaux droits de douane à la Russie et à ses partenaires commerciaux si le président russe Vladimir Poutine n’acceptait pas un accord de cessez-le-feu dans le conflit avec l’Ukraine dans les 50 jours. La semaine dernière, M. Trump a raccourci son délai pour un cessez-le-feu, donnant au Kremlin jusqu’au 8 août pour parvenir à un accord afin d’éviter de nouvelles pressions financières.
Après que M. Trump a avancé sa date limite pour le cessez-le-feu, le vice-président du Conseil de sécurité de la Russie et ancien président russe Dmitri Medvedev s’est exprimé sur X pour dire que l’ultimatum de M. Trump risquait de rapprocher les États-Unis et la Russie d’un conflit armé direct.
« Chaque nouvel ultimatum est une menace et un pas vers la guerre », a écrit M. Medvedev sur X. « Non pas entre la Russie et l’Ukraine, mais avec son propre pays. »
En réponse à ce qu’il a qualifié de « déclarations hautement provocatrices » de M. Medvedev, M. Trump a annoncé, le 1er août, qu’il avait ordonné le repositionnement de deux sous-marins nucléaires américains « au cas où ces déclarations imprudentes et incendiaires seraient plus que cela ».
Il reste à voir si le Kremlin acceptera un accord de cessez-le-feu avec l’Ukraine selon le calendrier de Donald Trump.
S’adressant aux journalistes le 3 août, M. Trump a déclaré que l’envoyé spécial du président américain, Steve Witkoff, pourrait se rendre à Moscou le 6 ou le 7 août. Une telle visite offrirait à M. Witkoff une opportunité limitée de faciliter un accord de cessez-le-feu.

Ryan Morgan rédige les informations pour NTD TV.
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