Guerre en Ukraine : l’Union européenne ajoute 160 Russes à sa liste noire et sanctionne la finance biélorusse

Par Epoch Times avec AFP
10 mars 2022 08:13 Mis à jour: 10 mars 2022 12:12

À la suite de l’invasion de l’Ukraine, les Vingt-Sept ont élargi mercredi 9 mars leurs sanctions contre Moscou et Minsk, notamment en visant les cryptomonnaies, en sanctionnant la finance biélorusse et en ajoutant 160 oligarques et parlementaires russes à leur liste noire.

Quatorze oligarques et hommes d’affaires impliqués dans des secteurs clé de l’économie russe (agriculture, sidérurgie, télécoms…) ou membres de leurs familles, ainsi que 146 membres du Conseil de la Fédération de Russie (chambre haute du Parlement russe) s’ajoutent  à la liste des personnes et entités interdites d’entrée dans l’Union européenne (UE) et dont les avoirs en Europe sont gelés.

La liste noire européenne, établie depuis l’annexion russe de la Crimée en 2014, comprend désormais 862 personnes et 53 entités au total.

Les États membres de l’Union européenne (UE) ont également acté l’interdiction des exportations vers la Russie de pièces et technologies destinées au secteur maritime, notamment dans les radiocommunications, afin de pénaliser les moyens de transport et le fret du pays, après avoir déjà ciblé le secteur aérien.

La Banque centrale biélorusse isolée

Ils ont aussi décidé de débrancher trois banques biélorusses du système international Swift, plateforme de messagerie sécurisée permettant des opérations comme le transit des ordres de paiement et ordres de transferts de fonds entre banques. Le biélorusse est accusé par l’UE de « complicité » dans l’invasion russe de l’Ukraine.

Les Européens ont par ailleurs décidé d’interdire toutes les transactions liées aux actifs de la Banque centrale biélorusse, contribuant à isoler l’institution en réduisant fortement ses marges de manœuvre, et restreignent en outre drastiquement l’accès des marchés financiers européens aux Biélorusses pour des sommes supérieures à 100.000 euros.

Ces mesures, approuvées par les représentants des États membres réunis à Bruxelles et qui entreront en vigueur après publication au Journal officiel de l’UE, visent notamment à empêcher la Russie de contourner les sanctions qui frappent déjà son secteur financier et bancaire.

« Nous devons être prêts à prendre des mesures audacieuses  »

« Je ne pense pas que Poutine ait jamais imaginé que les sanctions financières puissent être aussi puissantes », a déclaré le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell, à l’issue d’un débat au Parlement européen à Strasbourg.

« Quand nous disions qu’il y aurait de ‘lourdes conséquences’, Poutine rigolait, maintenant il ne rigole plus », a-t-il lancé.

« Ce sont les effets des sanctions qui comptent et l’effet est déjà évident », avec un rouble qui « s’est dévalué de 40% » et un pays « au bord d’un défaut » sur sa dette souveraine, a ajouté le responsable européen.

« La guerre de Poutine a prouvé que dans un monde de politique de puissance, nous devons être prêts à défendre notre Union, nos valeurs et nos intérêts. Et face à une confrontation durable, nous devons être prêts à prendre des mesures audacieuses pour réduire notre dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie », a tweeté Josep Borrell.

Les achats de cryptomonnaies en roubles ont monté en flèche

Les Vingt-Sept ont aussi décidé d’étendre aux cryptomonnaies le champ des sanctions financières déjà adoptées. Les pays du G7 et l’UE avaient annoncé la semaine dernière qu’ils cherchaient à éviter que la Russie trouve des échappatoires aux sanctions occidentales en utilisant des cryptomonnaies.

Depuis que les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont mis en place un train de sanctions visant à paralyser le secteur bancaire et la monnaie russe après l’invasion de l’Ukraine, les achats de cryptomonnaies en roubles ont grimpé à un niveau record.

Les décisions annoncées mercredi visent à « compléter » les trois trains de sanctions adoptés par l’UE ces deux dernières semaines.

Depuis fin février, les Vingt-Sept ont paralysé les actifs de la Banque centrale russe localisés hors de Russie, bloqué l’accès des établissements financiers russes aux marchés de capitaux européens, et débranché sept banques russes de Swift.

L’Europe a par ailleurs interdit son espace aérien aux compagnies russes et interdit l’exportation vers la Russie de pièces et technologies destinées au secteur aéronautique.

 

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