Habiter la terre différemment

15 novembre 2016 04:32 Mis à jour: 15 novembre 2016 04:32

Vivre dans une kerterre

Il peut sembler difficile de vivre toute l’année dans une si petite maison dans le climat humide de la Bretagne. Au contraire, Évelyne Adam y est heureuse depuis sept ans, se sentant plutôt privilégiée. « J’ai l’abondance d’eau, j’ai l’abondance de chaleur », soutient la lumineuse quinquagénaire qui apprécie le fait de n’avoir que très peu de ménage à faire.

(Nathalie Dieul/Epoch Times)
(Nathalie Dieul/Epoch Times)

Ce qu’elle aime le plus de sa vie en kerterre ? « Je crois que j’aime tout ! », dit-elle en riant. Mais c’est surtout dormir près de la terre. « On peut le comprendre seulement quand on le vit, mais dormir toutes les nuits avec la planète, avec ma grosse copine planète, c’est trop bien », assure-t-elle joyeusement. Ici, même les deux poules ont leur propre mini-kerterre et préfèrent dormir sur le sol que dans le pondoir.

Il y a aussi les petits plaisirs poétiques du quotidien : avoir son feu dans sa cheminée d’argile toute ronde, faire chanter l’eau de son bassin intérieur, en la mettant dans une poterie qui filtre l’eau.

Lors des fameuses tempêtes bretonnes de grand vent et de pluie, la kerterre de l’ancienne professeure de piano ne prend pas l’eau. Le vent, qui peut parfois atteindre jusqu’à 150 km/h, ne fait pas peur lorsqu’on habite dans une kerterre. « Le vent passe et c’est beaucoup moins susceptible de s’écrouler [qu’une maison conventionnelle]. Une fois qu’on a obtenu la clé de voûte, on a la solidité. C’est beaucoup plus solide que des murs droits. »

 

Même si elle vit une vie simple, Évelyne Adam assure que ce n’est pas un retour en arrière, mais plutôt une marche en avant. Elle apprécie certains aspects de la technologie qu’elle utilise plus raisonnablement que d’autres personnes. Un panneau solaire lui permet par exemple de s’éclairer, de brancher son ordinateur et de regarder un film le soir. « On parle beaucoup de sobriété, de faire attention, de faire moins. L’humain n’aime pas ça, il ne reculera pas. On est fait pour aller toujours plus loin. Je parle de marche vers l’abondance », souligne-t-elle.

Des étagères dans une kerterre (Nathalie Dieul/Epoch Times)
Des étagères dans une kerterre (Nathalie Dieul/Epoch Times)

L’avenir des kerterres

Évelyne Adam imagine des kerterres un peu partout sur la planète, dans les pays défavorisés, les endroits susceptibles d’avoir des tremblements de terre (elle pense que sa structure en dôme devrait bien y résister), mais aussi pour les sans-abri. Avec son équipe, elle a proposé d’enseigner la technique aux migrants qui arrivent en grand nombre en Europe, sans succès à cause de décisions politiques. Elle est pourtant certaine que les migrants en feraient des merveilles.

Au Québec, la construction d’une première kerterre a commencé à la fin août 2015. Une autre spécialiste des kerterres, Alexandra Burri, s’est déplacée spécialement au Québec pour y donner cette formation à Frelighsburg. Elle a essayé d’adapter le concept au climat nordique en y ajoutant du bois et un toit. Elle n’a toutefois pas pu me renseigner sur l’avancement des travaux de finition après son départ, et la personne ressource au Québec n’a pas donné suite à ma demande de renseignement. Il serait pourtant intéressant de savoir comment cette kerterre avait vécu son premier hiver québécois.

Mme Adam imagine aussi plusieurs dômes collés les uns aux autres, dont un grand dôme salle de bain, pour en faire de vraies maisons. Elle a commencé à construire une kerterre beaucoup plus grande, déjà elle voit que ça fonctionnera.     « Ce sont les prémices. J’appelle ça la préhistoire de la nouvelle histoire. C’est préhistorique, mais c’est déjà joli. Parce qu’il faut une nouvelle histoire, on le sait bien, il faut habiter la terre différemment », conclut la passionnée.

Pour essayer une kerterre, il est possible de louer la kerbulle pour 45 euros (65 $ CA) (Nathalie Dieul/Epoch Times)
Pour essayer une kerterre, il est possible de louer la kerbulle pour 45 euros (65 $ CA) (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Pour en savoir davantage : www.kerterre.org

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