Hauts-de-Seine: ils mènent un grand «train de vie» sur les réseaux sociaux et doivent 45.000 euros de loyers

Par Emmanuelle Bourdy
2 décembre 2022 19:29 Mis à jour: 2 décembre 2022 19:29

Cécilia, propriétaire d’un studio de 35 mètres carrés situé à Boulogne-Billancourt, loue son bien à un couple qui ne paie plus ses loyers depuis six ans, la somme due s’élevant à 45.000 euros. Le 10 novembre dernier, elle s’est rendue au Palais-Bourbon pour raconter ses déboires devant l’Assemblée nationale.

Le cas de cette propriétaire d’un studio squatté à Boulogne-Billancourt, n’est malheureusement pas unique. D’autres propriétaires, victimes de squatteurs, étaient aux côtés de Cécilia le 10 novembre dernier à l’Assemblée nationale, rapporte Le Parisien. Tous étaient venus exposer leur situation dans le cadre d’une proposition de loi antisquat du député Renaissance d’Eure-et-Loir Guillaume Kasbarian. Proposition qui a été discutée les 28 et 29 novembre derniers.

« J’ai l’impression d’être prise pour un dindon quand je vois le train de vie qu’ils mènent »

Cécilia a expliqué à son auditoire que ses locataires ne payent plus leur loyer depuis six ans. Lorsqu’elle a mis en location ce bien, hérité de son père en 2016, elle n’avait pas voulu demander aux candidats de lui fournir des justificatifs, préférant leur « faire confiance ». Elle le regrette aujourd’hui. « Lui était entrepreneur, elle journaliste », a-t-elle précisé, soulignant que « ça a commencé par le chèque de caution qu’ils ne m’ont jamais donné. Ensuite, ils se sont mis à payer de moins en moins puis rapidement plus rien ».

Cécilia « n’arrive plus à payer les charges au syndic de copropriété ». « Ma sœur, qui a hérité également, ne travaille pas et, moi, je suis architecte d’intérieur en province, où je n’ai pas une grosse clientèle », a-t-elle signifié, pointant en parallèle le « train de vie » que mènent ses locataires.

Ces derniers n’ont pas « le profil des squatteurs habituels », a souligné une amie de la propriétaire. « Ils gravitent dans le milieu de la mode et savent tirer profit de tout, exploiter les failles. Ce sont des squatteurs professionnels », a-t-elle encore poursuivi. Sur leurs comptes Instagram et Facebook, on peut les voir se pavaner dans des lieux de villégiature chics, à différents endroits, s’affichant en outre avec des paquets Louis-Vuitton. La locataire serait même « propriétaire avec sa mère d’un chalet dans les Vosges », selon Cécilia.

La préfecture a suspendu leur expulsion par deux fois

De leur côté, les locataires auraient signalé des dysfonctionnements au niveau de ce logement, demandant même au service de salubrité de la ville d’intervenir. D’après la propriétaire, « cela n’a rien donné ». « À leur arrivée, il y avait bien des fissures au plafond, c’était stipulé dans l’état des lieux », assure-t-elle.

Un premier jugement a été rendu en août 2021 par le tribunal de proximité de Boulogne-Billancourt. Celui-ci ordonnait l’expulsion de ces squatteurs, dont le montant de la dette locative s’élevait à 45.000 euros.

Mais la préfecture des Hauts-de-Seine a de son côté objecté que ces locataires touchaient le RSA et avaient tous deux un statut de travailleur handicapé. Une maladie grave avait par ailleurs été décelée l’année dernière chez le locataire. En raison de la « vulnérabilité médicale et sociale » de celui-ci, la préfecture a donc suspendu leur expulsion une première fois, puis une seconde parce que le couple devait se voir attribuer un logement social « à court terme », précise Le Parisien, qui a tenté d’obtenir leur version des faits, en vain.

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