Hauts-de-Seine : SDF pendant plusieurs mois, un quinquagénaire retrouve un logement et un emploi

Par Paul Tourège
18 juillet 2020 03:24 Mis à jour: 18 juillet 2020 03:24

Après trois mois de galère dans la rue, un cuisiner de 55 ans a fini par retrouver un emploi et un logement grâce à l’aide d’une fonctionnaire de police et la générosité d’un restaurateur courbevoisien.

Au début de la crise sanitaire, Stefano Gatti, 55 ans, perd son emploi de chef cuisinier ainsi que son logement.

Sans-abri, il passe près de trois mois dans la rue avant de croiser la route de Linda Kebbab, gardien de la paix et déléguée nationale du syndicat policier Unité SGP Police-Force Ouvrière.

Pendant son temps libre, Mme Kebbab participe à des maraudes dans les rues de Paris. C’est au cours de l’une d’entre elles qu’elle a rencontré le quinquagénaire italien.

« Il dormait sous la devanture d’un restaurant du IIIe arrondissement, fermé depuis le confinement. Et le courant est tout de suite passé entre nous. Dans la rue, certains sont fuyants, évitent le contact. Pas Stefano », explique Linda Kebbab dans les colonnes du Parisien.

La jeune femme comprend que Stefano Gatti est déterminé à s’en sortir. Le quinquagénaire dispose d’ailleurs de nombreux talents qu’il a longtemps mis au service de la chaîne hôtelière Mélia en Espagne, au Maroc, en Amérique du Sud et à Cuba.

« Il a un parcours incroyable, parle quatre langues. Il m’a expliqué avoir perdu son emploi et son logement au tout début de la crise sanitaire et j’ai décidé d’essayer de lui donner un petit coup de pouce », souligne le porte-parole du syndicat policier.

« Tout ce que je souhaitais, c’était retrouver du travail en cuisine, pas vivre de l’assistanat »

Début juin, Linda Kebbab publie un billet sur son compte Twitter, qui compte 30 000 abonnés, et lance un appel à la solidarité afin qu’une âme charitable donne sa chance au restaurateur italien.

Son message est repéré par les équipes de RMC, qui l’invitent à venir sur le plateau de la matinale de Jean-Jacques Bourdin en compagnie de Stefano Gatti. Pendant l’émission, le quinquagénaire évoque sa situation avec pudeur et émeut bon nombre d’auditeurs.

« Après ça, on m’a appelé de toute la France. On m’offrait du travail en Bretagne, à Montpellier, absolument partout », confie M. Gatti.

Autant de messages qui ont fait chaud au cœur du cuisinier italien après trois mois passés à dormir sur des cartons dans la rue, à marcher des kilomètres pour prendre une douche du côté d’Oberkampf ou à faire la queue aux distributions alimentaires organisées à proximité de la gare d’Austerlitz.

« Pendant tout ce temps, j’ai essayé de rester digne, propre. Mais jamais je n’ai demandé d’argent aux gens. Tout ce que je souhaitais, c’était retrouver du travail en cuisine, pas vivre de l’assistanat », rappelle le quinquagénaire.

C’est Samy, le propriétaire du Pavillon Augustin, un restaurant de Courbevoie ouvert il y a cinq ans sur les bords de Seine avec le soutien de la municipalité, qui a finalement accueilli Stefano Gatti dans les cuisines de son établissement.

Le gérant du Pavillon Augustin était d’ailleurs à la recherche d’un cuisinier depuis trois semaines. « Quand j’ai vu l’appel sur Twitter, j’étais dans mon lit, il était 3 h du matin et je me suis dit que c’était un signe du destin », raconte Samy.

Ironie du sort, les deux hommes s’étaient déjà rencontrés il y a plusieurs années à la Trattoria, une pizzeria de Levallois-Perret dans laquelle M. Gatti travaillait à l’époque.

« Disons qu’on fait évoluer le concept. On a commencé par un café bagel-shop et là, on développe le côté restauration. Et avec Stefano, je sais avoir avec moi un guerrier et un super cuisinier. On a de gros projets », conclut Samy.

 

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