Hong Kong désormais au 139e rang mondial des démocraties, selon un rapport

Par Nie Law, Shan Lam et Harry McKenny
16 mars 2023 09:33 Mis à jour: 16 mars 2023 09:33

L’Institut Varieties of Democracy, du département des sciences politiques de l’université de Göteborg, en Suède, a récemment publié un rapport, dans lequel l’indice de démocratie de Hong Kong passait du 123e rang (l’an dernier) au 139e rang mondial, soit le 41e rang en partant du bas, un classement qui se situe avec les 20 à 30 % des pays et régions considérés comme les plus antidémocratiques. Le classement de la Chine reste inchangé, à la 172e place, soit le huitième rang en partant du bas. Les cinq derniers pays sont la Corée du Nord, l’Érythrée, l’Afghanistan, le Tchad et la Syrie.

Le thème du rapport de cette année est « Défiance face à l’autocratisation ». Il s’agit du septième rapport publié par le groupe de recherche. Il analyse les données de 202 pays et régions dans le monde (180 classés), incluant la participation de 4 000 chercheurs. Dans l’ensemble, le niveau de démocratie dans le monde a diminué au cours des 35 dernières années, retombant en moyenne au niveau de 1986. En 2022, 72 % de la population mondiale, soit 5,7 milliards de personnes, vivaient dans des pays autoritaires. La région Asie-Pacifique a régressé au niveau de 1978, tandis que l’Europe de l’Est, l’Asie centrale, l’Amérique latine et les Caraïbes ont même régressé au niveau de la fin de la guerre froide.

Le nombre de pays progressant vers la démocratisation est tombé à 14, représentant seulement 2 % de la population mondiale, soit le plus bas nombre depuis 1973. Au contraire, le nombre de pays autoritaires est passé de 33 l’année dernière à 42, représentant 43 % de la population mondiale, alors que c’était 36 % l’année auparavant, un record.

La démocratie électorale hongkongaise classée au 18e rang au bas de l’échelle

En ce qui concerne l’indice de démocratie, le Danemark est passé de la deuxième à la première place mondiale l’année dernière, alors que la Suède est passée de la première à la deuxième place et que la Norvège est demeurée à la troisième place, pour la deuxième année consécutive. En Asie, les trois premiers pays sont cette année le Japon, la Corée du Sud et Taïwan, alors que l’année dernière, ils étaient dans l’ordre suivant : Corée du Sud, Japon et Taïwan.

Hong Kong est passé de la 123e à la 139e place cette année, désigné comme l’un des neuf pays et régions d’Asie ayant connu un déclin notable de la démocratisation. Ces neuf pays (par ordre alphabétique) sont l’Afghanistan, le Bangladesh, le Cambodge, Hong Kong, l’Inde, l’Indonésie, le Myanmar, les Philippines et la Thaïlande. L’indice de liberté et de démocratie de Hong Kong est passé d’environ 0,3 point en 2012 à 0,12 point en 2022, alors que la ville a été classée parmi les 20 à 30 % pays et régions ayant le plus faible degré de démocratie, et a été classée dans les régions à « autocratie fermée », avec un score proche du Vietnam, de l’Égypte, de la Turquie, du Rwanda et d’autres pays de ce genre.

En ce qui concerne l’indice de démocratie électorale, Hong Kong est passé de la 134e place à la 162e dans le monde cette année, ce qui l’amène au 18e rang à partir du bas au niveau mondial. Les trois pays les mieux classés, dans l’ordre, sont le Danemark, la Suisse et la Suède.

La censure des médias par le gouvernement de Hong Kong se détériore rapidement

Le rapport de cette année mentionne spécifiquement la censure des médias par le gouvernement comme s’étant détériorée le plus sévèrement à Hong Kong, en Afghanistan, en Pologne, au Salvador et à l’île Maurice au cours de la dernière décennie. À Hong Kong, le niveau de « désinformation du gouvernement » est passé d’environ 2,5 points en 2012 à 3,5 points en 2022. Il s’agit d’un score comparable à celui du Myanmar, du Cambodge et de la Corée du Nord.

Le niveau de « polarisation politique » est également passé de près de 2,3 points en 2012 à 3,9 points en 2022, un score relativement proche à celui du Myanmar et de la Biélorussie.

En ce qui concerne l’indice de liberté académique, Hong Kong a fortement chuté, passant d’environ 0,7 point en 2012 à environ 0,25 point en 2022, ce score est proche de celui de la Russie, de la Thaïlande et du Yémen. Le rapport mentionne spécifiquement que la liberté académique mondiale a été endommagée, affectant plus de la moitié de la population du globe, soit environ quatre milliards de personnes. Seuls cinq pays dans le monde progressent en matière de liberté académique, ce qui ne concerne que 0,7 % de la population. La situation dans la région Asie-Pacifique est particulièrement mauvaise. Elle comprend Hong Kong, l’Afghanistan, la Chine et l’Inde.

La Chine se maintient au 8e rang mondial du bas de l’échelle

Pour la Chine continentale, l’indice de classement de la liberté et démocratie est resté inchangé, se situant au 172e rang mondial pour deux années consécutives, soit à la 8e place du bas de l’échelle. Son score est comparable à celui du Belarus, du Turkménistan, du Yémen et de l’Arabie saoudite.

Le rapport mentionne spécifiquement que la Chine, le Myanmar, le Vietnam et l’Iran sont les quatre pays autoritaires fermés qui représentent environ 28 % de la population mondiale, soit un total de 2,2 milliards de personnes. En revanche, 58 pays à « démocratie électorale » ne représentent que 16 % de la population mondiale, tandis que 33 pays à « démocratie libérale » ne représentent que 13 % de la population mondiale.

L’étude a également révélé que l’influence économique des pays autocratiques s’est considérablement accrue. Avec le développement économique des pays autocratiques, la Chine et d’autres pays de ce type représentaient environ 46 % du produit intérieur brut (PIB) mondial en 2022, alors qu’ils n’en représentaient que 24 % en 1992. Au cours de la même période, la part de la Chine dans le PIB mondial est passée de 4,4 % en 1992 à 18,5 % en 2022. Les échanges commerciaux entre démocraties ont chuté de 74 % du monde en 1998 à 47 % en 2022. Les démocraties deviennent de plus en plus dépendantes des importations et des exportations en provenance et à destination des pays autoritaires.

De nombreux rapports font état de la détérioration de la situation à Hong Kong

En février 2023, un groupe de réflexion américain, le Cato Institute, et son homologue canadien, l’Institut Fraser, ont publié l’ « Indice de liberté humaine 2022 », et le classement de Hong Kong est passé de la première place mondiale en 2016 à la 34e en 2022, la liberté d’expression et la liberté d’association et de réunion étant respectivement tombées à la 78e et à la 140e place. Le rapport critique la mise en œuvre par le PCC de la « loi sur la sécurité nationale » en 2020, qui viole le principe « un pays, deux systèmes » et met fin à l’autonomie de Hong Kong.

Le 8 février, ECA International, une agence de conseil en ressources humaines, a annoncé le classement des villes les plus agréables à vivre au monde. Hong Kong a tombée au 92e rang en 2022, soit 15 rangs plus bas qu’en 2021s. La mise en œuvre de la « loi sur la sécurité nationale » est l’une des principales raisons de ce recul.

Le 6 mars, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies, dans son rapport d’examen, a conclu son quatrième rapport sur Hong Kong en se référant au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, en indiquant que la loi sur la sécurité nationale de Hong Kong avait en fait aboli l’indépendance judiciaire de Hong Kong. Il a invité le PCC et le gouvernement de Hong Kong à revoir le contenu de la « loi sur la sécurité nationale » afin de garantir la pleine indépendance judiciaire de Hong Kong et de ne pas utiliser cette loi à volonté pour interférer avec l’indépendance du pouvoir judiciaire.

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