Opinion
Hong Kong s’est toujours identifié à la démocratie

Dans la soirée du 1er juillet 2022, un certain nombre d'objets exposés dans le parc Victoria pour célébrer le 25e anniversaire de la rétrocession de Hong Kong ont été détruits, ne laissant que la bannière avec les mots "Hong Kong" sur le piédestal.
Photo: Yan Wu/Epoch Times
Tous les Hongkongais ne célèbrent pas la rétrocession de Hong Kong du Royaume‑Uni à la Chine continentale le 1er juillet. Certains préfèrent le festival de Hong Kong le 26 janvier, jour qui marque le début de la domination britannique lorsque la marine britannique a débarqué sur l’île en 1841. Le dixième festival de Hong Kong, qui s’est tenu cette année au Royaume‑Uni, a célébré le 182e anniversaire de l’ouverture de Hong Kong. Mes deux amis, Chung Kim‑wah, Benson Wong et moi‑même, représentant Citizens of Our Time Learning Hub, une plateforme éducative pour les Hongkongais, avons tenu une conférence sur le thème « qu’est‑ce que Hong Kong ? ».
Après que Benson Wong a mentionné les caractéristiques géographiques de Hong Kong, j’ai fait remarquer qu’elles étaient utilisées dans un certain nombre de chansons populaires. Par exemple, dans la chanson Pearl of the Orient, écrite en 1990 par le chanteur taïwanais Luo Ta‑yu, les paroles « la petite rivière tourne vers le sud » décrivent la géographie de la ville à l’embouchure de la rivière des Perles. Une chanson de 1969, Hong Kong Song, qui n’est pas aussi connue que la précédente, répète six fois « le port de Victoria, depuis le sommet on peut voir au loin ».
Au dire de tous, cette chanson de 1969 visait à promouvoir le redressement de Hong Kong après les émeutes de 1967. « L’industrie d’exportation est célèbre, le commerce circule librement », « Hong Kong est pittoresque, et les gens sont heureux », « nous sommes modestes et courtois », « les Chinois et les étrangers sont paisibles et heureux », « c’est un bon paradis, beau et amical ».
La particularité de cette chanson est son attrait idéologique. Elle met en avant la « liberté » et la « démocratie ». Les Hongkongais d’aujourd’hui peuvent être déconcertés par cette partie du texte. Est‑ce que Hong Kong en 1969 était comme aujourd’hui, une histoire de mensonges ?
Pas vraiment. Les points de vue diffèrent lorsque nous avons des définitions différentes. Aujourd’hui, les Hongkongais pensent généralement que la démocratie se caractérise par un organe législatif élu. Ils sont donc d’avis que la démocratie a commencé en 1985 avec l’introduction des élections au Conseil législatif. Cependant, dans les années 1950 et 1960, les gens acceptaient que le corps législatif ne soit pas élu. Ils étaient satisfaits d’avoir des membres élus au Conseil urbain seulement. Ceux‑ci se concentraient sur les services municipaux et Hong Kong était démocratique.
Les lecteurs qui connaissent bien l’histoire de Hong Kong à cette époque peuvent se demander si la corruption, en particulier celle de la police, qui recevait des pots‑de‑vin et avait réprimé les émeutes de 1967 dans la violence, ne ternissait pas cette image « de démocratie ». Mais il faut adopter une vue plus large, Hong Kong était en lutte contre le totalitarisme dans le contexte de la guerre froide. En tant que colonie britannique, Hong Kong a naturellement fait partie du camp de la démocratie, s’identifie à la démocratie ayant été préservé des terreurs totalitaires de l’autre côté de la rivière Shenzhen, comme le Grand Bond en avant et la révolution culturelle. Dans un essai publié en 1950 dans un journal pro‑Taïwan, l’auteur exprimait l’espoir que dans la « fenêtre de la démocratie à l’Est » (Hong Kong), il y aurait la liberté et le bonheur éternels. Un an après que les partisans du Kuomintang ont été déplacés à Tiu Keng Leng après avoir été harcelés par les communistes dans le camp du Mont Davis, le nouveau district a été décrit comme « une petite société démocratique ». Par conséquent, l’éloge de la démocratie dans la Hong Kong Song de 1967 transmet l’idée qu’il a toujours fait bon vivre à Hong Kong, ville démocratique, par rapport au reste de la Chine.
Il est donc clair que Hong Kong s’identifie à la démocratie et considère que c’est une valeur à préserver depuis plus longtemps que nous ne le pensons. La démocratie en tant que valeur fondamentale de Hong Kong ne doit pas être sous‑estimée. Même les communistes ont dû accorder un respect superficiel à la démocratie après la fondation de la Chine communiste. Si Hong Kong n’ose pas accorder un respect de pure forme à la démocratie, par exemple dans l’enseignement scolaire, et l’évite dans toutes les situations possibles, cela signifie que nous sommes désormais dans une situation plus terrible qu’en 1950.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Hans Yeung est un ancien responsable de la Hong Kong Examinations and Assessment Authority dédié à l’analyse historique. En tant qu’historien spécialisé dans l'histoire moderne de Hong Kong et de la Chine, il est producteur et animateur de programmes sur l'histoire de Hong Kong et chroniqueur pour des médias indépendants. Hans Yeung vit désormais au Royaume-Uni avec sa famille.
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