L’hypocrisie du New York Times par rapport au vote par correspondance

Par Dinesh D'Souza
21 avril 2021 19:43 Mis à jour: 21 avril 2021 19:43

Aujourd’hui, le New York Times défend vigoureusement l’idée que l’élection de 2020 a été la plus sûre de l’histoire et que les risques de fraude provenant des votes par correspondance, ou des bulletins de vote par correspondance, sont simplement de « fausses » déclarations provenant des républicains.

Dans une récente vérification des faits (fact checking), la journaliste du NY Times Linda Qiu a écrit que « de nombreuses études indépendantes et examens gouvernementaux ont conclu que la fraude électorale était extrêmement rare sous toutes ses formes », y compris les votes par correspondance, entre lesquels il n’y a « aucune différence significative ». Les deux sont des « formes de vote sécurisées » ; plus encore, elles constituent « l’étalon-or » de la sécurité électorale.

Ce message cohérent du NY Times a un objectif clair. Il cherche à supprimer tout débat sur la question de savoir si la facilitation du vote, par les bulletins de vote par correspondance et les votes par correspondance, soulève également des problèmes légitimes de fraude électorale. Selon le NY Times, c’est un faux problème. Le vrai problème serait la malveillance du Parti républicain qui chercherait à empêcher les pauvres et les minorités raciales de voter.

Pourtant, comme le souligne RealClearInvestigations, le NY Times lui-même, avant l’élection de 2020, a tiré la sonnette d’alarme sur les risques de fraude liés à l’élargissement du vote par correspondance. Dès 2004, Michael Moss, journaliste au NY Times, s’inquiétait du fait que de nombreux États n’avaient pas adopté « les garanties sur le vote par correspondance dont les responsables électoraux ont prévenu qu’ils nécessitaient pour empêcher le truquage des élections ».

En 2006, la journaliste du NY Times Joyce Pernick a noté que « les experts en droit électoral disent que la plupart des fraudes électorales impliquent le vote par correspondance ». En 2011, Charlie Savage du NY Times a insisté sur le fait que, par rapport au vote en personne, il y avait « davantage de preuves » que les bulletins de vote par correspondance ont « été utilisés pour tenter de modifier les résultats d’une élection ».

Voici un article révélateur datant de 2012 : « Il est question d’erreur et de fraude alors que le vote par correspondance augmente ». Rédigé par Adam Liptak, cet article du NY Times souligne que le vote par correspondance « augmente le potentiel de fraude », soulevant ainsi « des questions sur les promesses les plus élémentaires de la démocratie. » Selon le NY Times, « le vote par correspondance est désormais suffisamment courant et problématique pour que les experts électoraux disent qu’il y a eu de multiples élections au cours desquelles personne ne peut dire avec certitude quel candidat était le vainqueur mérité ».

Les bulletins de vote par correspondance et par absentéisme, écrit M. Liptak, « facilitent grandement l’achat et la vente de votes ». Liptak donne des exemples d’élections en Illinois et en Indiana. Il décrit également un processus qu’il appelle « granny farming », dans lequel des agents de campagne aident soi-disant les électeurs dans les maisons de retraite. Ces électeurs sont facilement « soumis à une pression subtile, à une intimidation pure et simple ou à une fraude. Le secret de leur vote est facilement compromis. Et leurs bulletins de vote peuvent être interceptés autant à l’entrée qu’à la sortie ».

M. Liptak cite Heather Gerken, aujourd’hui doyenne de la faculté de droit de Yale, qui s’inquiète du fait que « l’on puisse voler des bulletins de vote par correspondance, bourrer une urne ou corrompre un administrateur électoral », ajoutant que la facilité de telles pratiques montre « pourquoi toutes les preuves d’élections volées impliquent des bulletins de vote par correspondance et autres [méthodes de vote] similaires ». Mme Gerken, comme le NY Times, semble maintenant avoir commodément oublié ce qu’elle a dit il y a quelques années à peine.

Voyons donc où nous en sommes sur ce point. Pendant des années, alors que les bulletins de vote par correspondance étaient relativement rares, le NY Times insistait sur le fait qu’ils posaient de sérieux problèmes de fraude et de manipulation. Ce n’était pas seulement l’avis du journal – il a rassemblé un large éventail d’études et d’experts pour étayer ce point.

Maintenant que les votes par correspondance se sont énormément développés, en grande partie justifiés par les limitations du vote en personne causées par Covid-19, on pourrait s’attendre à ce que l’anxiété du NY Times augmente. On pourrait s’attendre à ce que le NY Times mette en garde contre des menaces bien plus importantes pour l’intégrité des élections. On pourrait s’attendre à ce que le NY Times exige l’imposition de nouvelles garanties pour assurer l’intégrité de la démocratie.

Mais non. Au lieu de cela, le NY Times, autrefois prudent et sombre sur les perspectives de fraude électorale résultant des bulletins de vote par correspondance et par absentéisme, a maintenant complètement inversé sa position et insiste, non seulement sur le fait qu’il y a de bons arguments en faveur de la sécurité des bulletins de vote par correspondance et par absentéisme, mais aussi sur le fait qu’il n’y a pas de débat légitime sur le sujet de savoir si ces bulletins ouvrent des possibilités de fraude électorale.

Comment expliquer alors le brusque revirement du NY Times ? La réponse, bien sûr, est le résultat des élections. Dans l’ensemble, les articles antérieurs du NY Times s’inquiétaient du fait que les votes par correspondance pouvaient permettre à Bush de l’emporter en 2000 ou 2004. Ou bien le NY Times s’inquiétait que les bulletins de vote par correspondance puissent coûter la réélection d’Obama. En 2020, cependant, le NY Times a reconnu que les démocrates avaient fait pression de manière agressive pour étendre le vote par correspondance dans l’espoir que cela donnerait au parti un avantage décisif, comme cela semble avoir été le cas. Par conséquent, le NY Times est revenu sur sa position, car il souhaitait un résultat politique différent.

Cet épisode sordide n’est que la dernière indication en date que le NY Times ne s’appuie pas sur des principes, qu’il s’agisse des bulletins de vote par correspondance ou de toute autre chose. Ses principes sont entièrement au service de ses résultats idéologiques désirés. Le NY Times, bien sûr, n’est pas le seul à s’engager dans cette hypocrisie et cette rationalisation politique. Nous pouvons reconnaître dans cette hypocrisie et cette plaidoirie spéciale l’affirmation du philosophe David Hume selon laquelle « la raison est, et ne doit être, que l’esclave des passions ».

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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