Washington a exprimé son soutien au plan de Damas visant à intégrer des milliers de combattants islamistes étrangers, dont beaucoup ont combattu l’ancien régime, dans les rangs de l’appareil militaire syrien reconstitué.
Interrogé le 2 juin sur le soutien de Washington au plan, Thomas Barrack, ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial pour la Syrie, a répondu par l’affirmative, mais a ajouté que le plan devrait être exécuté « en toute transparence ».
M. Barrack a affirmé qu’il était préférable d’inclure des combattants étrangers dans l’appareil militaire dirigé par l’État syrien, soulignant que la plupart d’entre eux étaient « très fidèles » à la nouvelle direction de Damas.
En décembre dernier, le régime du président syrien Bachar el-Assad, longtemps au pouvoir, a été renversé par une offensive rebelle soutenue par la Turquie. Cette offensive était menée par le Hayat Tahrir al-Cham (HTS : Hay’at Tahrir al-Sham), un groupe terroriste autrefois lié à Al-Qaïda.
Le HTS a débuté sous le nom de Front al-Nosra et a été désigné comme organisation terroriste étrangère par le Département d’État américain en 2018.
Les nouveaux dirigeants syriens dirigés par le HTS ont cherché à consolider l’autorité politique et à placer les factions armées disparates du pays sous le contrôle de l’État.
La Syrie abrite toujours une multitude de groupes terroristes et de factions armées, dont beaucoup continuent d’opérer de manière indépendante.
Les États-Unis avaient initialement appelé à l’exclusion des combattants islamistes non syriens de l’armée nationale post-Assad.
La position du pays a changé depuis la mi-mai, lorsque le président américain Donald Trump s’est rendu en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis, tous fervents partisans du nouveau leadership syrien.
À Riyad, Donald Trump a annoncé la levée des sanctions américaines contre la Syrie et a rencontré le chef du HTS, Ahmed al-Sharaa, qui est désormais président par intérim de la Syrie.
M. al Sharaa, qui utilisait le nom de guerre Abu Mohammed al-Golani, était auparavant visé par une prime de 10 millions de dollars mise en jeu par les États-Unis. Cette prime a été levée après le renversement d’Assad.
M. al Sharaa a précédemment indiqué que certains combattants étrangers – et leurs familles – pourraient se voir accorder la citoyenneté syrienne pour leur rôle dans la lutte contre l’ancien régime.
Le 24 mai, M. Barrack a rencontré M. al Sharaa à Istanbul, où il a félicité le dirigeant syrien pour avoir pris des « mesures significatives » en vue d’intégrer les combattants étrangers dans l’appareil militaire dirigé par l’État.
Combattants kurdes
En mars, les Forces démocratiques syriennes (FDS), un groupe armé dirigé par les Kurdes et soutenu par Washington, ont signé un accord avec Damas pour intégrer ses combattants dans l’armée nationale syrienne.
Créées en 2015 pour lutter contre le groupe terroriste Daech, les FDS, soutenues par les États-Unis, contrôlent actuellement une grande partie du nord-est de la Syrie.

Le mois dernier, la Turquie, membre de l’OTAN qui considère les FDS dirigées par les Kurdes comme un groupe terroriste, a toutefois indiqué que l’accord avec Damas n’avait pas encore été mis en œuvre.
« Pour que la stabilité soit atteinte en Syrie, il faut un gouvernement global, une force armée unique et légitime », a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, le 15 mai.
La semaine dernière, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé les FDS d’utiliser des « tactiques dilatoires » pour éviter la mise en œuvre de l’accord avec Damas.
« Nous avions déjà dit que nous saluions l’accord », a affirmé M. Erdogan dans un communiqué publié le 29 mai par son cabinet. « Mais nous constatons que les Forces démocratiques syriennes poursuivent leurs manœuvres dilatoires. Elles doivent y mettre un terme. »
Le lendemain, le commandant des FDS, Mazloum Abdi, a annoncé que son groupe était en contact « direct » avec Ankara dans l’espoir d’améliorer les relations avec la Turquie.
« Nous avons des liens directs, des canaux de communication directs avec la Turquie […] et nous espérons que ces liens se développeront », a soutenu M. Abdi dans une allocution télévisée.
Le 2 juin, M. Barrack a déclaré que Washington poursuivait ses efforts visant à intégrer les FDS soutenues par les États-Unis dans l’armée syrienne.
Dans des propos cités par l’agence de presse officielle turque Anadolu, il a fait savoir que les FDS opèrent désormais sous la protection du commandement central américain.
Il a ajouté que la pression montait pour mettre en œuvre l’accord avec Damas visant à intégrer les combattants des FDS dans l’armée nationale syrienne.
Sans coopération, a indiqué M. Barrack, la présence militaire américaine dans le nord-est de la Syrie – environ 2000 soldats – pourrait être encore réduite.
Avec Reuters
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