Immigration : Marine Le Pen défend une politique « dissuasive » à la frontière franco-espagnole

Par Epoch Times avec AFP
10 janvier 2022 10:29 Mis à jour: 10 janvier 2022 13:23

Dimanche 9 janvier, Marine Le Pen a défendu à la frontière franco-espagnole une politique « dissuasive » d’immigration, fil rouge de sa campagne, en suggérant notamment de rétablir le délit de séjour irrégulier, pour que les fonctionnaires puissent « dénoncer » la présence de clandestins.

« On pourra renforcer les moyens (contre l’immigration) à l’infini. Si on continue à mettre en place une politique attractive d’immigration, on ne réglera pas le problème. Il faut mettre en place une politique dissuasive d’immigration », a déclaré la candidate du Rassemblement national à la présidentielle, en sortant des bureaux de la police des frontières à Cerbère dans les Pyrénées orientales, tout près de l’Espagne.

Mme Le Pen propose pour ce faire de couper « la totalité des pompes aspirantes » à l’immigration, de « rendre les procédures (d’expulsion) plus faciles », et de « rétablir la pénalisation de la présence et de l’entrée illégale sur le territoire, ce qui permet de remettre en place l’article 40 (du code de procédure pénale), qui oblige les fonctionnaires à dénoncer les situations de présence clandestine, ce qui permet également de poursuivre les associations qui font de l’incitation à l’immigration ».

Le délit de séjour irrégulier a été aboli par le gouvernement de François Hollande en décembre 2012. Les médecins, en raison du secret professionnel, ne seraient toutefois pas concernés par l’article 40, qui oblige tout fonctionnaire ayant eu connaissance d’un crime ou d’un délit d’en informer le procureur de la République.

Inscrire la « maîtrise » des flux migratoires

« Quand on vous explique que ce n’est pas possible de régler le problème de l’immigration clandestine et que, dans le même temps, on dépénalise le fait de se maintenir ou d’entrer illégalement sur le territoire, on met en place une hormone de croissance de l’immigration clandestine », a-t-elle dit aussi à la frontière du Perthus, où elle a plaidé pour « rétablir les frontières » et renforcer les effectifs des policiers et des gendarmes à celles-ci.

Elle a critiqué au passage l’Union européenne qui est « dans une démarche de laisser-faire, laisser-aller, laisser-passer ». « Je crains que ça ne s’aggrave en 2022 avec la coalition allemande » de centre gauche au pouvoir à Berlin, a-t-elle ajouté.

Mme Le Pen avait déjà présenté fin septembre son projet de référendum sur l’immigration, qui réformerait en profondeur la Constitution, où elle veut y inscrire la « maîtrise » des flux migratoires, la « priorité nationale » par exemple au logement et à certaines aides, et le principe d’une supériorité du droit français sur le droit international pour refondre « l’ensemble du droit applicable aux étrangers ».

Une « politique de fermeté »

La candidate a promis en conférence de presse de prendre dès son élection quatre mesures : le rétablissement du contrôle aux frontières pendant six mois, le temps du référendum, par l’article 25 de l’accord de Schengen qui le prévoit « en cas de menace grave pour l’ordre public ou la sécurité intérieure », le recrutement de 7000 policiers et gendarmes, le lancement de « négociations » avec certains pays pour « la maîtrise des frontières respectives », et enfin une « politique de fermeté » à l’égard des pays qui refuseraient de reprendre leurs ressortissants clandestins ou délinquants.

 


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