Injection de cocaïne à des chiots beagles : une enquête révèle d’autres expériences sur les animaux menées par les NIH

Le projet de gestion des déchets de White Coat a obtenu des documents grâce à la loi sur la liberté d'information.

Par Matt McGregor
3 février 2022 23:40 Mis à jour: 4 février 2022 13:07

D’après les révélations du groupe de surveillance à but non lucratif White Coat Waste Project (WCW), l’injection de cocaïne à des chiots beagles est la dernière d’une série d’expériences menées sur des animaux. Toutes ont été financées par les contribuables américains.

WCW a obtenu ces documents grâce à la loi sur la liberté de l’information (FOIA), révélant que les National Institutes of Health (NIH) et le National Institute on Drug Abuse (NIDA), un des 27 instituts des NIH, ont dépensé 2,3 millions de dollars de fonds publics pour maintenir des chiens perfusés avec un « composé expérimental » de substances incluant de la cocaïne.

Selon Amanda Nieves qui a écrit un article pour le WCW, les expériences qui se sont déroulées de septembre 2020 à septembre 2021 et de mars 2020 à mars 2021 ont été filmées afin d’observer les effets indésirables.

Selon Mme Nieves, les expériences ont été confiées à SRI International, dont WCW a signalé en 2021 qu’il s’agissait de l’institut qui procédait au désaboiement des beagles en coupant leurs cordes vocales pour que les chiens ne puissent plus aboyer, hurler ou pleurer au cours d’une expérience.

Toujours en 2021, WCW a révélé les expériences menées par le NIAID sur des beagles, qui consistaient à faire manger les chiens vivants par des phlébotomes, ainsi que les expériences au cours desquelles 44 chiots beagles ont été gavés d’un médicament expérimental avant d’être tués et disséqués.

L’habit à cocaïne

L’objectif des expériences les plus récentes du NIH était d’étudier l’interaction entre un médicament expérimental et la cocaïne en attachant des chiots dans un dispositif vestimentaire permettant de maintenir une perfusion de cocaïne dans leurs veines tout en leur administrant un autre médicament.

« L’objectif de cette étude est d’évaluer la tolérance cardiovasculaire d’un médicament (article d’essai) administré par gavage oral et d’une drogue illicite administrée par voie intraveineuse (article d’interaction), par exemple la cocaïne ou la méthamphétamine, chez des chiens beagle libres de leurs mouvements et équipés d’un appareil de mesure, et de collecter leur sang pour une analyse biologique », peut‑on lire à la page 12 du document obtenu en vertu de la FOIA.

Selon le NIDA dont la déclaration figure ci‑dessous, les expériences visent à tester un médicament pour traiter le « trouble de l’usage de la cocaïne » chez l’homme car « contrairement aux troubles de l’usage des opioïdes, il n’existe actuellement aucun traitement médicamenteux approuvé par la FDA pour les troubles de l’usage des stimulants. »

Une fois les expériences terminées, les chiens sont soit euthanasiés, soit utilisés pour de nouvelles expériences, selon WCW.

Selon WCW, puisque SRI International, un groupe de recherche dont le siège est à Menlo Park, en Californie, ne disposait pas de l’équipement adéquat, l’institut a sous‑traité les expériences à Charles River Laboratories International, Inc. qui est la société pharmaceutique dont le siège est à Wilmington, dans le Massachusetts, et à laquelle le ministère de la santé et des services sociaux a versé 13,5 millions de dollars pour maintenir des singes sur l’île Morgan, en Caroline du Sud, pour être utilisés dans les « expériences atroces » du NIAID.

En octobre 2021, WCW a divulgué des documents exposant les expériences menées sur des singes rhésus, qui consistaient à injecter à ces singes diverses maladies infectieuses, telles que le virus Ebola et le virus Lassa, entraînant des hémorragies, des douleurs, des lésions cérébrales, une perte de contrôle moteur et une défaillance des organes, tout en empêchant le soulagement de la douleur.

Inertie institutionnelle

« Les NIH, y compris leurs divisions telles que l’Institut national de lutte contre l’abus de drogues et le NIAID, développent des médicaments expérimentaux, puis, pour obtenir l’approbation de la FDA (Food and Drug Administration) sur ces médicaments, ils réclament des tests supplémentaires sur des animaux pour entamer ce processus », a déclaré Justin Goodman, vice‑président de la défense des intérêts et de la politique publique pour WCW, à Epoch Times.

Selon un rapport publié en juillet 2021 par WCW, bien que la FDA n’exige pas que les médicaments expérimentaux soient testés sur des chiens, elle a fréquemment donné des conseils aux expérimentateurs pour qu’ils utilisent d’autres espèces que les rongeurs, notamment les chiens.

Le NIH et ses divisions continuent à utiliser des chiens, alors que le NIH lui‑même a déclaré que 9 médicaments sur 10 qui réussissent les tests sur les animaux échouent chez l’homme parce qu’ils ne fonctionnent pas ou sont dangereux, a déclaré M. Goodman.

Justin Goodman a partagé un document du NIH qui affirme dans son premier paragraphe que 90 % des médicaments testés sur des animaux échouent.

« Il y a donc une inertie institutionnelle qui perpétue ces expériences inutiles et cruelles sur les chiens et d’autres animaux au sein du gouvernement fédéral », a déclaré M. Goodman.

La FDA exige une espèce de rongeur et une espèce de non‑rongeur pour tester les médicaments expérimentaux, a déclaré M. Goodman. Les chiots beagles sont généralement choisis pour servir d’espèce de non‑rongeur.

« La raison invoquée par le ministère de la santé et des services sociaux sur son site web pour justifier l’utilisation des beagles est qu’ils sont petits et dociles, ce qui signifie qu’ils sont faciles à maltraiter », a déclaré M. Goodman.

Les animaux sont utilisés au cours de ces expériences pour tester les limites de la toxicité d’un médicament.

« En gros, ils administrent à des espèces de rongeurs et de non‑rongeurs des quantités de plus en plus importantes du médicament expérimental, quel qu’il soit, pour voir à partir de quel moment ils tombent malades ou meurent », a expliqué M. Goodman.

Les promoteurs de médicaments désireux de limiter les tests sur les animaux dans le cadre de leurs expériences peuvent rencontrer la FDA pour discuter des alternatives. Cependant, M. Justin Goodman a affirmé qu’il n’y a pas la moindre trace d’un plaidoyer effectué par les NIH pour éviter les expériences sur les animaux.

« Au lieu de cela, ils ont simplement repris leurs mauvaises habitudes et se sont contentés de continuer à empoisonner des chiots au lieu de chercher des moyens plus efficaces et plus rentables pour faire homologuer leurs médicaments », a déclaré M. Goodman.

Responsabilité et transparence

La mission annoncée par WCW est d’apporter responsabilité et transparence dans l’utilisation de l’argent des contribuables au moyen de subventions et de contrats fédéraux dont les expérimentateurs d’animaux profitent « à grands frais pour les contribuables sans rien produire de valeur, épuisant les ressources de programmes de recherche et de santé publique importants ».

WCW est composé de défenseurs, de scientifiques, de médecins et de stratèges politiques qui lancent des stratégies de terrain, des campagnes médiatiques, des coalitions et des approches juridiques pour mettre fin aux 20 milliards de dollars de dépenses consacrées à l’expérimentation animale.

Exiger des réponses : le silence du Dr  Fauci

La découverte par WCW des expériences sur les animaux a incité 24 parlementaires américains, en octobre 2021, à demander des réponses au Dr Anthony Fauci, directeur du NIAID et principal conseiller médical du président Joe Biden.

La représentante Nancy Mace (Parti républicain‑Caroline du Sud) a présenté en décembre 2021 un projet de loi destiné à mettre fin aux expériences « barbares » du NIAID sur les chiens.

La loi de 2021 sur la prévention des mauvais traitements et des abus infligés aux animaux (PAAW) empêcherait le Dr Fauci de mener ou de soutenir des recherches susceptibles d’entraîner la mort, des dommages irréversibles, des douleurs considérables ou une grande détresse chez les chiens.

Le projet de loi, qui bénéficie d’un soutien bipartisan, exige également que le NIAID rende compte au Congrès des expériences menées sur les chiens, de son plan de suppression progressive des tests sur les chiens et des sommes consacrées à ces expériences.

À ce jour, le Dr Fauci n’a pas donné de réponse aux parlementaires.

Réponse de la NIDA

Un attaché de presse du NIDA a répondu à la demande de commentaires adressée par Epoch Times aux NIH en déclarant que les expériences servaient à « tester la fiabilité d’un nouveau médicament pour traiter le trouble lié à la consommation de cocaïne avant de passer à la phase d’étude sur l’homme ».

Selon le porte‑parole, les NIH veillent au bien‑être des animaux utilisés et « dans la mesure du possible, réduisent leur exploitation ».

Les propositions d’utilisation des animaux sont soumises à « un processus d’examen rigoureux qui permet d’évaluer leur valeur scientifique et technique et qui comprend une évaluation des mesures prises par les demandeurs pour protéger les animaux à des fins de recherche ».

Le porte‑parole a précisé que les évaluateurs examinent les motifs justifiant l’expérimentation sur les animaux et si des modèles alternatifs pourraient être utilisés.

Les animaux sont protégés par des lois, des règlements et des directives, a déclaré le porte‑parole.

Les établissements qui reçoivent des fonds des NIH pour mener des expériences sur des animaux doivent se conformer aux règles établies par la politique du service de santé publique sur le soin et l’utilisation sans cruauté des animaux de laboratoire, au guide pour le soin et l’utilisation des animaux de laboratoire et aux règlements de la loi sur le bien‑être animal.

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