« Internet, c’est indélébile » : deux semaines avant sa mort, MavaChou s’était confiée dans « Sept à Huit » sur TF1

Par Emmanuelle Bourdy
12 janvier 2022 18:37 Mis à jour: 12 janvier 2022 18:37

Victime de cyberharcèlement, la YouTubeuse Maëva Frossard, connue sous le pseudo MavaChou, s’est suicidée le 22 décembre dernier. Cette mère de quatre enfants avait déposé plainte quelques jours avant le drame. Dans l’émission Sept à Huit, TF1 a diffusé dimanche soir son témoignage, celui-ci avait été enregistré deux semaines avant sa mort.

C’est à son nom et au nom de son nouveau conjoint que Maëva Frossard avait déposé plainte, quelques jours avant sa mort, pour harcèlement moral et provocation au suicide contre son ex-mari et contre X, ainsi que le précise Me Stéphane Giuranna, avocat à Épinal, ainsi que le rapporte 20 Minutes. Celle qui dispensait de nombreux conseils dans ses vidéos s’est donné la mort le 22 décembre 2021, n’en pouvant plus de la pression qu’elle vivait, notamment en raison des nombreux messages de haine qu’elle recevait sur les réseaux sociaux.

Elle avait déjà déposé cinq plaintes depuis 2020

Celle qui se faisait appeler MavaChou sur les réseaux sociaux comptait 151 000 abonnés à sa chaîne YouTube, 38 000 sur Facebook et 90 000 sur Instagram. Me Giuranna a précisé que depuis mai 2020, la YouTubeuse avait déjà déposé cinq plaintes, directement au commissariat, en raison du cyberharcèlement dont elle était victime. 20 Minutes relate que pourtant, selon l’avocat, celles-ci « n’avaient rien donné ».

La jeune femme de 32 ans avait accordé une interview à l’émission Sept à Huit sur TF1, seulement deux semaines avant qu’elle décède. Ce témoignage a été diffusé ce dimanche 9 janvier, la famille de Maëva ayant donné son accord. Lors de cette interview, la YouTubeuse y avait notamment évoqué le cyberharcèlement dont elle était victime.

« Si je suis un monstre, alors je m’en vais »

Sur TF1, face à la caméra, MavaChou avait évoqué ses tentatives de suicide et lu quelques-uns des messages de haine qu’elle recevait en quantité impressionnante, leur nombre pouvant aller jusqu’à 1 000 par jour. « C’est une vague et c’est incontrôlable. C’est finalement indélébile. Internet, c’est indélébile », avait-elle déclaré, ajoutant écœurée : « Quand on tapera mon nom, on pourra toujours retrouver ça. C’est dégueulasse, je n’ai pas d’autres mots, je suis désolée. »

« J’en suis venue à vouloir cesser de vivre. On abandonne en fait, si je suis un monstre, alors je m’en vais », avait-elle encore confié, se demandant « comment on peut ne pas se mettre à la place des gens, comment on peut participer à ça ». « Pour moi, c’est impensable. J’aimerais qu’il y ait un exemple, et cet exemple ça sera mon ex-mari pour que tous ceux qui gravitent autour se disent : ‘on a dépassé les limites’ et qu’ils aient une prise de conscience. C’est peut-être une aiguille dans une botte de foin mais dans ma vie à moi, c’est énorme », avait-elle encore glissé, presque comme un aveu.

Le 15 décembre 2021 sur Youtube, Maëva Frossard avait expliqué avoir « beaucoup de soucis personnels », soulevant qu’elle n’était pas en forme physiquement, « ce qui fait que je préfère ne pas filmer ou ne pas intervenir sur les réseaux sociaux tant que ça ne va pas un peu mieux », avait-elle mentionné. Elle avait également révélé : « En fait, c’est comme ça depuis environ 2 ans avec des hauts et des bas. Il y a des jours où ça va aller très bien, d’autres où ça va aller très mal. »


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